Les Mammifères, Reptiles, Batraciens, Oiseaux et Poissons constituent les Vertébrés (animaux les plus évolués et dotés d'une colonne vertébrale). Mais la faune aquatique comprend aussi les Invertébrés (animaux sans squelette interne).
Attention le terme "invertébrés" n'a aucune valeur scientifque puisqu'il correspond à de nombreux embranchements (ou phylums)
mais son usage est commode pour désigner les animaux autres que les vertébrés.
Ce sont des animaux uniquement marins (absents en eau douce).
Ces animaux d'apparence si simple sont biologiquement les plus proches des vertébrés ; avec ces derniers ils constituent le super
embranchement des Chordés (ou cordés).
L'enveloppe extérieure, la tunique, (d'où l'autre nom de l'embranchement : tuniciers) est composée surtout de cellulose,
ce qui est unique dans le monde animal. Aussi ont-ils peu de prédateurs. Essayez de manger du papier ...
Quelques mollusques y parviennent cependant.
Les ascidies sont simples, sociales ou coloniales.
Les ascidies peuvent aussi être sociales quand elles partagent une partie de leur anatomie externe mais en gardant en propre leurs siphons.
Comme ici Les clavelines transparentes et reliées entre-elles par un stolon.
Les ascidies peuvent aussi être coloniales en mettant en commun une partie importante de leur tunique et le siphon cloacal.
La Fraise de mer est une ascidie coloniale dont les orifices inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8 languettes blanches.
Le grand orifice exhalant est l'indice pour ne pas confondre ce superbe tunicier colonial avec un amas de jolies petites anémones.
Les ascidies sont hermaphrodites synchrones. La reproduction est uniquement sexuée chez les ascidies solitaires. Mais dans les autres groupes
elle est souvent végétative : l'ascidie mère est dotée d'un stolon sur lequel vont bourgeonner de nouveaux individus.
Les ascidies simples peuvent parfois être confondues avec des éponges. Mais si vous touchez légèrement une ascidie celle-ci
se rétracte brutalement alors qu'une éponge (dépourvue de système nerveux et musculaire) ne réagit pas.
Les salpes sont les thaliacés les plus courants.
La tunique est transparente. Les Salpes nagent par réaction en chassant par le cloaque l'eau rentrée par la "bouche".
Non il ne s'agit de la Salpe Thétis !
L'animal mène une vie solitaire, précédée d'une phase éphémère au cours de laquelle de nombreuses individus sont reliés entre eux au sein d'une superbe chaine
suite à un bourgeonnement du parent.
Ci-dessous chaine de Salpes :
L'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces de tout le règne animal (80 % des espèces connues).
Un arthropode ("pieds articulés" en grec) est un animal dont le corps est segmenté et protégé par une carapace (exosquelette).
Chaque segment est doté d'une paire d'appendices articulés. La carapace n'étant pas extensible ; l'animal doit muer régulièrement (changer de carapace).
En mer on ne rencontre que des crustacés. par contre en eau douce beaucoup d'insectes ont une vie larvaire aquatique.
Les Crustacés se distinguent des autres arthropodes par l'existence de deux paire d'antennes et une paire de mandibules et cinq à sept paires de pattes.
Le crustacé est protégé par une carapace de chitine (substance chimiquement proche de la cellulose).
Chez les crustacés les sexes sont généralement séparés. Ces animaux sont ovipares. La fécondation est interne. Le mâle féconde la femelle juste après la mue
de celle-ci, quand sa carapace n'a pas encore durci. Les femelles portent les œufs durant toute la période d'incubation. A l'éclosion chaque œuf libère une larve
qui rejoint le zooplancton.
Chez toutes les espèces de crustacé l'individu connait donc un stade larvaire : larve nauplius.
Examinons maintenant plus en détail ces différents groupes de crustacés.
Les Cirripèdes sont des crustacés qui vivent fixés à l'état adulte. Chez ces animaux les pattes se sont transformées en "fouets" appelés cirres.
La Balane est un animal étonnant. L'individu est hermaphrodite (en même temps mâle et femelle) mais ne peut pas s'auto-féconder.
Il dispose du pénis le plus long du règne animal (jusqu'à huit fois la longueur de son corps).
Les Copépodes sont de minuscules crustacés (moins de 3 mm) qui constituent l'essentiel du zooplancton. L'animal n'a qu'un oeil.
Tous les macros crustacés (même les cirripèdes) connaissent un stade larvaire ("larve nauplius") pélagique donc planctonique.
C'est un ordre très important qui comprend entre autres le sous ordre des brachyoures (ou "vrais crabes").
Vous les connaissez tous :
Crabes & Araignées de mer, Cigales de mer & Langoustes, Homards & langoustines & Écrevisses, Pagures & Galathées, crevettes, etc.
Certains décapodes ont un abdomen (pléon) très développé et chez d’autres il est atrophié et replié sous le thorax.
Les décapodes ne comptent pas que sur leur carapace - pourtant très robuste chez certaines espèces - pour se protéger.
Ci-dessous quelques décapodes méconnus car absents des plateaux de fruits de mer :
Macropode, Hippolyte (crevette des herbiers), Périclimenes (crevette des anémones), Inachus (crabe des anémones) :
Des décapodes géants
Le Crabe araignée du Japon est le plus gros arthropode au monde.
Les isopodes ont 7 paires de pattes identiques. Quant aux amphipodes le nombre de pattes dépend des espèces et le corps
Parmi les isopodes (7 paires de pattes identiques) il y a la Ligie océanique ou ("cloporte marin").
La Talitre (ou "puce de mer") est une amphipode qui ne pique pas contrairement à ce que laisse supposer son surnom.
Ci-dessous les photos de 13 crustacés de MMN et un intrus : un insecte du littoral.
Pour chaque photo indiquez dans le tableau ci-dessous un nom et un groupe parmi la liste ci-dessous :
Les espèces en vrac : pagure, tourteau, crabe vert, porcellane, caprelle, crevette grise, bouquet
Si les insectes et les arachnides sont absents du milieu marin ils sont pas contre très présents dans le milieu dulcicole.
Les espèces en vrac : daphnie, gammare, dytique, aselle, argyronète,
Exclusivement marins, les échinodermes ("peau épineuse" en grec) sont les Oursins, Ophiures, Astérides, Holothuries et Crinoïdes.
Leur corps possède une symétrie rayonnée d'ordre 5 qui est unique dans le règne animal.
Ces animaux ont un pouvoir de régénération important (surtout les Astérides).
Ci-dessous schéma du système aquifère chez l'étoile de mer :
L'eau rentre par la plaque madréporique ; un canal latéral par bras irrigant les centaines de podias de ce dernier.
De cette classe qui était très abondante durant les ères primaires et secondaires le plongeur ne peut observer que les comatules.
En effet les "crinoïdes vrais" (toujours fixés par un pédoncule) vivent dans les eaux profondes.
Chez les Oursins l'exosquelette a la forme d'une sphère (le test).
En Manche et Mer du Nord on peut rencontrer l'oursin vert ou "petit oursin". En effet le diamètre de l'animal ne dépasse pas 4 cm.
L'Oursin coeur (Atlantique et Méditerranée) vit enfoui dans le sable.
Chez les Astérides les piquants (qui piquent peu) sont disposés sur la surface supérieure des bras alors que les podias sont sur
la face inférieure.
Les Astérides ont un pouvoir de régénération très important. On appelle autotomie cette capacité régénératrice.
Une astérie est capable de survivre si elle est amputée jusqu'à 75% de sa masse corporelle.
Cette très grosse étoile de mer est aussi très rapide : 1 mètre à la minute ; une moyenne de 18 bras ça aide ...
Chez les Ophiures La face orale (tournée vers le fond) porte la bouche. Il n’y a pas d’anus.
Les Holothuries (ou "Concombres de mer") ont un système de défense original. Si un individu se sent menacé il lance de grands filaments collants
et toxiques (tubes de Cuvier) vers son agresseur. Il peut aussi expulser son intestin l'abandonnant à son prédateur. Le plongeur devra éviter de provoquer
de telles réactions de l'animal car elles exigent de celui-ci un effort épuisant.
Il s'agit d'un embranchement essentiellement aquatique même s'il existe quelques espèces de mollusques terrestres tels l'Escargot et la Limace.
Les mollusques sont des animaux qui ont un corps mou protégé par un manteau qui sécrète souvent une coquille.
Chez les Polyplacophores ou Chitons (prononcez "kitons") le manteau sécrète une carapace composée de huit plaques.
Les gastéropodes sont des brouteurs grâce à leur langue râpeuse (radula). Mais attention n'en déduisez pas qu'ils sont tous herbivores.
Car si certains broutent des algues, d'autres broutent des animaux fixés (éponges, cnidaires, etc.).
Les gastéropodes se déplacent par reptation avec leur large pied.
Les gastéropodes prosobranches ont les branchies à l'avant du corps et sont dotés d'une coquille alors que les gastéropodes opisthobranches ont les branchies
à l'arrière mais surtout la coquille est interne.
Les opisthobranches sont dépourvus de coquilles mais pas de système de défense ... Sur le plan de la reproduction ils sont hermaphrodites
synchrones (en même temps mâle et femelle) ; la fécondation est interne et croisée.
C'est un herbivore. Dérangé il sécrète un liquide violacé surnommé "le vinaigre" pour décourager ses agresseurs.
Parmi les "limaces de mer" il existe le groupe étonnant : les nudibranches.
On peut rencontrer ce nudibranche dans le Grevelingen (Zélande) sur les Codiums fragiles (algues vertes) dont il se nourrit.
Les chloroplastes ingérés par ce nudibranche survivront plusieurs semaines à l'intérieur de ses tissus et continueront de produire des glucides dont
bénéficiera l'animal. Donc il s'agit d'un animal qui pratique la photosynthèse ...
En Zélande on peut aussi admirer un nudibranche éolidien : la Flabelline gracile
Notez les papilles dorsales qui contiennent des cnidocystes fonctionnels provenant des cnidaires fixés dont l'animal se nourrit.
En Manche on peut essayer de découvrir le Tritonia des Gorgones.
Sur la côte atlantique on peut admirer le Doris cantabrique.
Notez bien la position "tête-bêche" ; les rhinophores, le panache branchial à l'arrière de chaque individu.
Les Bivalves sont des animaux benthiques : posés sur le fond ou fixés à un substrat dur ou profondément enfouis dans le fond sablo-vaseux
ou encore abrités dans des galeries qu'ils ont creusées.
Appelée aussi "huitre japonaise" ou "huitre portugaise".
Ce bivalve est simplement posé sur le fond. Le mécanisme de survie est la fuite rapide en cas de menace. Il a été démontré que l'animal sent l'arrivée du
prédateur ; les yeux nombreux (200) mais primitifs, ne détecteraient que les variations de lumière.
Ci-dessous un individu colonisé, l'épibionte est un bryozoaire ; les "yeux" de l'animal.
Le Pétoncle noir ressemble à une petite coquille saint-jacques. Comme son grand cousin, il possède de nombreux yeux le long du manteau et peut aussi
fuir par hydropropulsion. Généralement fixé au rocher, il peut se déplacer, après avoir rompu son byssus.
Ci-dessous un invidu colonisé par des hydraires.
La Coque s'enfouit seulement de quelques centimètre en profondeur car ses deux siphons sont très courts.
Par contre la Palourde européenne a des siphons beaucoup plus longs et peut s'enfoncer jusqu'à 20cm.
Le Couteau peut s'enfoncer encore plus profondément (jusqu'à 50 centimètres). A marée basse il laisse sur le sable un petit orifice en forme de trou de serrure
creusé par les deux siphons.
La Lutraire est un bivalve fouisseur de grande taille qui peut s'enfoncer dans la vase jusqu'à 50 cm.
La Pholade est une bivalve marin qui fore la roche tendre, y creuse des galeries dans lesquelles elle vit.
Le Taret :
La marine en bois notamment celle qui fréquentait les zones tropicales, eut beaucoup à souffrir des ravages de cet animal.
Les Céphalopodes constituent la classe la plus évoluée des mollusques. Le pied s'est transformé en tentacules
(couvertes de ventouses) pour la capture de proies.
On peut observez chez nous surtout la seiche et la Sépiole.
Ci-dessous une Sépiole zélandaise ; petit céphalopode mesurant 5 cm.
Ci-dessous et de gauche à droite : grappe d'oeufs de seiche ("raisins de mer"), un oeuf de seiche avec l'embryon, ponte de Calmar et ponte de Poulpe :
La photo ci-dessus qui circule sur la "toile" est un montage !
Certes le calmar géant existe mais il ne mesure pas 50 mètres mais au maximum 10 mètres (avec les tentacules).
Le terme "vers" désigne dans le langage courant tout ce qui rampe, se tortille ...
En plongée et sur les estrans on peut observer les représentants de plusieurs groupes marins :
Attention le Taret ou "ver des mers chaudes" n'est pas un ver mais un mollusque bivalve.
Les plathelminthes (ou Vers plats) sont les vers les plus primitifs.
La reproduction asexuée (à partir d'un seul individu) par scissiparité
(division de l'individu en deux clones) est possible.
Les planaires sont extrêmement plats (épaisseur ne dépasse pas le millimètre) et abordent de belles couleurs comme les nudibranches
mais vous ne devez pas les confondre car ils sont dépourvus d'appendices (ni rhinophores ni de panache branchial).
Le ver plat de Roscoff est minuscule (un centimètre maxi).
Ces vers ont un corps allongé, mince et mou d'où le surnom de "vers rubans".
L'embranchement des Echiuriens ne comprend qu'une centaine d'espèces.
La Bonellie représente un cas de dimorphisme sexuel extrême. En effet, il faut deux ans à la Bonellie femelle pour devenir adulte et acquérir une
taille de 1 mètre ; alors que le mâle adulte ne dépasse pas quelques millimètres. Encore au stade larvaire, le mâle se fixe à la femelle.
Son avenir est alors de vivre dans la trompe de celle-ci et de féconder tous les œufs qu'elle produit.
Ci-dessous la Bonellie (photo et schéma) :
Origine du surnom "ver cacahuète" car ressemblance avec la gangue quadrillée (qui renferme les cacahuètes).
L'embranchement des Annélidés est le plus connu des phylums de vers puisque le Ver de terre, le Ver de côte (ou Arénicole) et la Sangsue
en font partie. Les vers tubicoles, avec leur superbe panache, sont des annélidés.
Les Annélides ont une grande capacité de régénération. Elles peuvent, selon les espèces, régénérer la région antérieure ou postérieure.
On rencontre dans le milieu marin surtout des annélides polychètes (avec beaucoup de "soies").
Ci-dessous quatre espèces d'annélidés polychètes errants : l'Arénicole (ou ver de vase), la Néréide, l'Aphrodite (ou "souris de mer")
et le ver de feu :
L'Arénicole n'a longtemps intéressé que les pêcheurs (excellent appât). Mais désormais ce ver intéresse aussi les chercheurs. En effet l'hémoglobine
du sang de cet animal possède des propriétés étonnantes : extracellulaire et pas typée (ni groupe ni rhésus) et dotée d'une capacité de stockage d'oxygème énorme.
Les Polychètes tubicoles sont des organismes s'abritant dans un tube fixé au substrat. Ce sont des filtreurs actifs ;
ils arborent un magnifique panache branchial qui piège le plancton.
Ci-dessous les principales espèces de vers tubicoles.
Le double panache branchial est caractéristique de l'espèce.
C'est une espèce des fonds sablo-vaseux.
L'individu produit un tube calcaire sinueux incrusté dans le rocher.
Polychète Sédentaire que l'on peut observer en grandes concentration lors des grandes marées sur les estrans sableux abrités : "les gazons de Lanices".
Le tube est constitué de grains de sable et est bien enfoncé dans le substat. L'animal répare son tube après chaque tempête.
La longeur du tube de section triangulaire peut atteindre 10cm.
Les petits tubes en forme de spirale ne mesurent que 3mm. On peut observer de grandes concentrations sur les thalles de Fucus.
Ce polychète tubicole est célèbre pour son superbe panache.
Cette espèce de ver sédentaire vit en colonie. Chaque individu édifie un tube de sable accolé aux autres. De véritables récifs (mais très fragiles) se constituent alors.
Bryozoaire (du grec bryoza « mousse » et zoon « animal » donc « animaux mousse » du fait de leur aspect duveteux.
Il s'agit d'un embranchement très discret et donc peu connu des plongeurs.
Il s'agit d'un groupe de 5 000 espèces environ qui sont toutes coloniales et aquatiques. Les colonies sont en général sessiles (fixées).
Chaque individu (zoïde) de la colonie ne dépasse pas le millimètre. Le zoïde est constitué d’une partie vivante (polypide) entouré
d’une logette (cystide). Le polypide laisse paraitre sa couronne tentaculaire en forme de fer à cheval (lophophore) destinée à capturer
le phythoplancton. Les bryozoaires sont donc des filtreurs.
La disposition des zoïdes est très régulière, géométrique !
Certaines espèces dites encroutantes forment de grandes plaques blanchâtres sur les algues (et en particulier les Laminaires) mais aussi sur des rochers, coquillages,
coques de navires. D'autres espèces ont la forme d'arbustes ou de boules. De rares espèces sont pélagiques (flottent entre deux eaux).
Ci-dessous le schéma d'un zoïde de bryozoaire :
Notez le tube digestif en forme de U avec deux orifices dont un anus à côté du lophophore d'où le terme "ectoprocte".
Reproduction sexuée : les bryozoaires sont en général hermaphrodites protandres (d’abord mâle puis femelle).
L’oeuf fécondé donne une larve pélagique qui ensuite se fixe et est à l’origine d’une nouvelle colonie.
Reproduction asexuée : la croissance de la colonie (nouveaux zoïdes) se fait par bourgeonnement.
Ci-dessous la célèbre Dentelle de Neptune, le faux corail et le Bois de Cerf :
Les bryozoaires sont aussi présents en eau douce.
La Cristatelle est une espèce vagile alors que le Lophopier est sessile.
Ci-dessous : Cristatelle & Lophopier :
La Pectinatelle est originaire d’Amérique. Il s'agit donc d'une espèce introduite mais non invasive.
Nous abordons maintenant les groupes les plus anciens : les diploblastiques.
Il s'agit d'un embranchement uniquement aquatique et essentiellement marin qui regroupe anémones, gorgones, coraux et méduses.
Très dissemblables en apparence, les cnidaires ont tous le même plan d'organisation : une masse gélatineuse comprenant un orifice unique entouré de tentacules.
Les tentacules des cnidaires sont truffées de cellules urticantes : cnidocytes (ou cnidoblastes).
Schéma d'une cellule urticante (cnidocyte ou cnidoblaste):
Dès que le cnidocil est effleuré le harpon sort de la poche et vient frapper la proie pour injecter le venin.
Il faut distinguer les cnidaires coloniaux des cnidaires solitaires (anémones).
Ci-dessous deux photos d'Alcyon jaune (anthozoaire) : à gauche colonie à seize lobes et à droite une jeune colonie (un lobe) ;
les polypes sont pleinement épanouis. L'Alcyon jaune a un squelette mais peu rigide : "corail mou".
Ci-dessous à gauche Hydraire-antenne et à droite Gorgone verruqueuse.
L'Obélie (hydrozoaire) constitue des colonies gazonnantes sur les frondes des laminaires.
Ci-dessous Actinie rouge (ou "Tomate de mer") en boule, actinie rouge avec tentacules déployées et Aénémone fraise :
Les deux espèces se ressemblent beaucoup ; seule différence les taches jaunes sur le pédoncule de l'anémone fraise.
Méfiez vous des noms vernaculaires. Le terme "fraise de mer" peut désigner l'anémone fraise mais
aussi une ascidie coloniale très jolie.
Ci-dessous à gauche Anémone verte et à droite Dahlia de mer.
Ci-dessous Anémone plumeuse (ou "Oeillet de mer") et la Sargatie élégante.
L'Oeillet de mer peut coloniser entièrement certaines épaves. Le nombre de tentacules chez la Sargatie peut avoisiner 200 ...
La Cérianthe se distingue des actinies par une double couronne de tentacules.
La méduse est un cnidaire (donc urticant) pélagique et solitaire (un seul individu).
Selon les espèces la bouche est entourée de lèvres courtes ou longues (appelées aussi "bras buccaux") qui
donnent parfois l'aspect "chou-fleur" à l'animal.
Ci-dessous trois méduses fréquentes en MMN : Aurélie, Rhizostome, Chrysaore (ou Méduse rayonnée) .
L'Aurélie est facilement identifiable avec ses quatre "fers à cheval" qui sont les organes reproducteurs (gonades).
Ci-dessous trois espèces que l'on peut rencontrer en Méditerranée : Pélagie, Cuboméduse, Méduse "oeuf au plat".
La Pélagie est très urticante mais non mortelle.
À la différence des espèces de l'Indo-Pacifique, la piqure de la cuboméduse (ou "guêpe de mer") de Méditerranée est bénigne.
La Méduse "oeuf au plat" (Cotylorhiza tuberculata) ne présente aucun danger.
Cette dernière "cultive" des algues unicellulaires symbiotiques : les zooxanthelles
qui constituent une partie de son alimentation.
Le plus souvent le cycle de reproduction comprend deux générations : une phase sexuée et une phase asexuée.
Chez cette espèce les sexes sont séparés (un individu est mâle ou femelle). Au printemps, les aurélies adultes expulsent des gamètes dans l'eau.
A contrario chez les cuboméduses, le cycle de reproduction ne comprend qu'une génération (phase sexuée) : pas de fixation de la planula et strobolisation du
polype.
C'est pas sorcier : les méduses
Les Cténaires sont souvent confondus avec les méduses. Ainsi une espèce invasive de Cténaire a pour nom commun "Méduse américaine" ...
En mer Noire un autre cténaire a été introduit pour contrer la prolifération de Mnemiopsis leidyi ( ou "Méduse américaine") : la Béroé ovale.
Photo ci-dessous :
Dans les mers tropicales mais aussi en Méditerranée on peut observer un superbe cténaire : la Ceinture de Vénus.
Ci-dessous deux espèces de MMN ; à gauche Groseille de mer et à droite la fameuse Mnémiopsis
La Groseille de mer a deux tentacules alors que la Méduse américaine en est dépourvue.
Terminons par les métazoaires (animaux pluricellulaires) les plus primitifs : les éponges.
Les Spongiaires (ou Éponges) sont des organismes très anciens. Ce sont les premiers animaux pluricellulaires.
Les éponges n'ont pas d'axe de symétrie ni d'organes (ni appareil digestif, circulatoire et respiratoire).
Ci-dessous l'éponge la plus célèbre Spongia Officinalis puisque utilisée comme éponge de toilette car dépourvue de spicules.
Les éponges dites végétales synthétiques sont industrielles.
Ci-dessous Éponge "fesse éléphant", Éponge "mamelles", Orange de mer et Sycon : Certains éponges en forme d'outre peuvent être confondues avec les ascidies. Si vous touchez légèrement une ascidie elle va se rétracter ce qui n'est pas le cas
d'une éponge car cette dernière est dépourvue de système nerveux.
On dit que les éponges sont des microphages suspensivores ou planctophages filtreurs
et plus précisément des filtreurs actifs car l'animal crée son propre courant d’eau.
Le courant d’eau est créé par les flagelles des choanocytes.
Ci-dessous : schémas d'une éponge de type Sycon et d'un choanocyte :
Nous examinerons d'abord les Urocordés puis nous évoquerons d'autres embranchements de triploblastiques tels les Arthropodes, les mollusques,
les échinodermes, les "vers" et les Bryozoaires pour présenter ensuite
des phylums les plus anciens et primitifs, les diploblastiques : cténaires, cnidaires et spongiaires. Ces derniers taxons sont uniquement aquatiques
car la vie est d'abord apparue dans les océans.
Les urocordés (ou tuniciers)
Les urocordés sont en effet les seuls invertébrés dotés au stade larvaire, d'un axe squelettique interne (notocorde).
La larve de tunicier est pélagique et ressemble à un têtard avec un cordon rigide qui soutient la moelle épinière.
A l'état adulte l'individu prend la forme d'une outre munie de deux ouvertures ou (siphons) et la notocorde disparait.
Les urocordés se nourrissent de plancton par filtration. L'eau entre par le siphon buccal (ou inhalant) et ressort par le siphon cloacal (ou exhalant).
Ce sont donc des microphages suspensivores.
Certaines espèces de Tuniciers sont pélagiques et appartiennent au macro plancton ; ce sont les Thaliacés. D'autres espèces sont fixées ;
ce sont les Ascidies.
Les tuniciers fixés : les ascidies
La Cione (ou Ascidie jaune) est une ascidie simple.
Ci-dessous schéma anatomique d'une ascidie simple adulte et photo d'une Cione :
Ci-dessous "société" de clavelines et schéma anatomique d'une société.
Chez la Botrylle étoilé Les orifices inhalants sont groupés de façon régulière autour d'un cloaque commun.
Ci-desssous colonie de botrylles sur une ascidie japonaise et schéma d'une colonie.
Les tuniciers pélagiques : thaliaciés
Ci-dessous schéma anatomique d'un Salpe :
Le mode de reproduction est complexe combinant bourgeonnement et reproduction sexuée.
Une bouteille de plastique ?
La tunique cellulosique transparente laisse apparaître au dessus du cloaque une tache sombre (le nucleus) qui correspond aux viscères de l'animal.
Un salpe vu de l'arrière. On distingue bien le siphon cloaqual.
Les Arthropodes aquatiques (marins et dulcicoles)
On compte plus d'un million et demi d'espèces d'arthropodes.
On désigne sous le terme d'exuvie l'enveloppe que l'animal a abandonné lors de sa mue. On peut découvrir des exuvies dans
les "laisses de mer" (amoncellement en haut de plage de débris organiques suite aux marées).
Cet embranchement comprend une classe qui va nous intéresser plus particulièrement : les crustacés.
Les crustacés
Les crustacés marins
Les Cirripèdes
Dans ce groupe on trouve les Balanes ("bernacles") et les Pouces-pieds.
Pas besoin de plonger pour observer des Balanes puisqu'elles se fixent sur les rochers d'un estran (zone régulièrement immergée puis émergée).
Dès que la mer les recouvre l'animal ouvre sa carapace et sort ses cirres pour brasser l'eau. C'est ainsi que l'animal renouvèle l'eau qui l'entoure pour
se nourrir (filtreur actif) mais aussi pour respirer.
Les crustacés planctoniques
Les copépodes sont phytophages (se nourrissent de phytoplancton).
Le "krill" atlantique appartient aussi au zooplancton et vit en larges bancs denses qui s'étendent parfois sur près de 450 km.
Ces bancs sont repérables depuis la surface par la couleur brun-rouge qu'ils donnent à l'eau. Chaque individu mesure entre 2 et 4 cm et ressemble à une minuscule
crevette.
Ci-dessous Copépode et "krill" :
Ci-dessous larves de Homard et de Balane :
Les décapodes
Il y a 7 000 espèces de crabes, plus que d'espèces de mammifères ...
Ils sont tous marins sauf les Écrevisses.
Chez les décapodes la tête et le thorax sont soudés : céphalothorax.
Le céphalothorax comprend 2 paires d'antennes et 5 paires d’appendices thoraciques et locomoteurs.
Les techniques de protection sont diverses :
Ci-dessous à gauche le Crabe araignée géant du Japon et à droite le Crabe royal du Kamchatka :
Isopodes et amphipodes
Les isopodes sont comprimés dorso-ventralement alors que les amphipodes sont comprimés latéralement.
La Ligie océanique ressemble beaucoup au cloporte si répandu dans nos jardins, d'où son surnom. On la trouve que sur le haut des estrans rocheux.
C'est un crustacé curieux, il n'aime pas être immergé.
Mais comme la puce, l'animal peut faire de grands sauts (50 fois sa taille).
Autre paradoxe c'est un crustacé des côtes sableuses mais qui craint l'immersion. L'animal suit la marée veillant à ne jamais se mouiller ; il a
un sens de l'orientation aigu qui intrigue les scientifiques.
Durant la journée et pour éviter la dessication, il vit dans son terrier creusé dans le sable ou sous les laisses de mer. Il ne sort qu'au crépuscule.
Ci-dessous : Ligie océanique et Talitre :
Retour au sommaire
Jeu : crustacés de Manche et Mer du Nord
A vous de les identifier. Auparavant je vous conseille de lire très attentivement
les deux encarts concernant la classification des arthropodes et celle des crustacés (au début de ce chapitre).
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
étrille, araignée de mer, anilocre, pétrobius, idotée, homard, galathée.
Voir correction !
Retour au sommaire
Jeu : arthropodes dulcicoles
Beaucoup d'insecte ont un stade larvaire en eau douce.
Il existe aussi des crustacés d'eau douce.
Ci-dessous des photos d’arthropodes dulcicoles.
A vous de les identifier. Auparavant je vous conseille de lire très attentivement
les deux encadrés concernant la classification des arthropodes et celle des crustacés qui sont au début de ce chapitre.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
écrevisse, larve d'éphémère, larve de trichoptère, larve de libellule, hydracarien
Voir correction !
Les Échinodermes
Particularité de cet embranchement : un système de canaux rempli d'eau en pression et se terminant par de minuscules pieds (podias).
Ce système hydraulique appelé système aquifère permet le déplacement de l'animal.
Les échinodermes sont acéphales (absence de tête). Les étoiles de mer ont à l'extrémité de chaque bras une tache oculaire (un oeil primitif).
Concernant la reproduction elle est uniquement sexuée ; les sexes sont séparés et la fécondation est
externe (émission des gamètes en pleine eau de façon simultanée par les mâles
et femelles).
La mise en pression des podias d'un bras permet le déplacement.
Les Crinoïdes
Les comatules sont le plus souvent bien fixées au substrat par leurs cirres mais elles peuvent se déplacer en cas de danger et
nager en pleine eau.
En mer du Nord et en Manche on peut rencontrer la Comatule commune. L'animal utilise ses bras pour pièger le plancton.
Ci-dessous : Comatule commune ; à gauche cramponnée au substrat et à droite posée sur des Clavelines.
Les Oursins (ou échinidés)
La peau est couverte de piquants acérés qui pour certaines espèces peuvent être venimeux.
La peau comprend aussi de minuscules pieds (podias) reliés au système aquifère qui permetten le déplacement nocturne de l'animal.
Les oursins sont des brouteurs herbivores. l'appareil masticateur composé de 5 dents est appelé "la lanterne d'Aristote".
Il s'agit d'un oursin irrégulier (symétrie bilatérale superposée à la symétrie pentaradiaire).
Il est surnommé le "mangeur de sable". Il est en effet limnivore : se nourrit de la matière organique contenue dans le sable. Chez cet animal
les mâchoires ("lanterne d'Aristote") ont disparu.
Ci-dessous à droite test d'oursin coeur. Observez les orifices qui laissent passer les canaux aquifères reliés aux podias.
La double symétrie est bien visible.
Les Astérides (ou étoiles de mer)
Les podias, mus par la pression hydraulique, servent non seulement au déplacement mais aussi à ouvrir les deux valves d'un d'un coquillage.
Les étoiles de mer sont en effet de redoutables carnivores. Leur lenteur n'est pas un handicap puisque leurs proies sont surtout des bivalves fixés
(moules, huitres). N'ayant pas de mâchoires l'animal pratique la digestion externe (dévagination de l'estomac).
L'astérie a un sens olfactif très développé mais ses proies potentielles la détecte aussi à cause d'une substance (la sapodine) qu'elle dégage.
L'étoile de mer commune (Asteria rubens : "étoile rouge") peut parcourir 30 cm en une heure.
Ci-dessous : étoile de mer commune, Astérie dévaginant son estomac à l'intérieur d'une moule et Astérie en phase de régénération.
Cliquez sur l'image ci-dessous pour démarrer une courte vidéo sur le "Soleil de mer"
Les Ophiures
Ce sont des Animaux très mobiles les plus rapides des échinodermes (jusqu'à deux mètres à la minute). Les ophiures sont pourtant dépourvus de podias.
Aussi pour avancer ils ondulent leurs bras (au nombre de cinq et très fins).
Ce sont des animaux filtreurs qui capturent les particules de matière organique à l’aide des piquants des bras dressés à la verticale.
Il s'agit d'animaux sciaphiles (qui craignent la lumière) que l'on trouve souvent en retournant une pierre.
Les Holothuries
En Manche on peut rencontrer le lèche-doigts.
Ci-dessous Grand lèche-doigts blanc ; à gauche tentacules déployées ; à droite sur un estran et tentacules rétractées :
Grâce à ses tentacules collantes l'animal piège des organismes planctoniques et ensuite il lèche chaque tentacule pour se nourrir d'où son nom populaire.
Il existe aussi des holoturies limnivores tel l'holoturie noire mais qui est rare dans la zone interditale.
Les Mollusques
Les mollusques n'ont pas de pattes mais disposent d'un large pied pour le déplacement (ou l'enfouissement).
Ils ont une langue râpeuse (dotée de dents) : la radula.
On distingue quatre groupes principaux de mollusques :
Les Polyplacophores
Les Chitons vivent dans la zone de balancement des marées (estran) de préférence sous les pierres.
Grâce à leur large pied ils peuvent s'agripper solidement au rocher.
Pensez à remettre la pierre en place pour que le chiton découvert ne finisse pas dans le bec d'un goéland.
Comme les Ligies (Cloportes marins) ils peuvent se mettre en boule s'ils sont menacés.
Ci-dessous Chiton vu de dessus et de dessous :
Retour au sommaire
Les Gastéropodes
Ci-dessous : radula d'un Ormeau et schéma de fonctionnement de la radula :
Les gastéropodes ont à l'avant une paire de tentacules olfactives : les rhinophores.
Ci-dessous Crépidule vue de dessous ; on observe le pied.
Dans la classe des gastéropodes il faut distinguer :
Les "escargots de mer" (gastéropodes prosobranches)
Chez les "escargots de mer" le pied comprend souvent un opercule qui ferme parfaitement la coquille lorsque l'animal est rentré dedans.
Chez les prosobranches le sexes sont séparés et la fécondation est interne.
Ci-dessous quelques "escargots de mer" peu connus car absents des plateaux de fruits de mer :
Patelle ("bernique" en Bretagne), Crépidule, Nasse, Ormeau.
Retour au sommaire
Pour en savoir plus sur les "escargots de mer"
Les "Limaces de mer" (gastéropodes opisthobanches)
Le "Lièvre de mer" ou Aplysie
Un individu peut mesurer jusqu'à 20 cm. Il peut se former de longues chaines de copulation lors de la reproduction.
Cet animal intéresse beaucoup les chercheurs dans les maladies neurodégénératives car ses neurones sont peu nombreux mais ils sont visibles à l'oeil nu ...
Ci-dessous une Aplysie et sa ponte :
Les nudibranches
Les nudibranches sont des brouteurs d'algues, d'éponges, de cnidaires fixés, de cirripèdes, etc.
Certaines espèces arborent de superbes couleurs. Une façon de dire : "je ne me cache pas ; ne cherchez pas à me manger ; je ne suis pas comestible" ;
elles concentrent dans leur organisme le venin des cnidaires dont elles se nourrissent.
D'autres espèces sont parfaitement mimétiques avec leur environnement. C'est le cas de l'Elysie verte qui broute des algues vertes.
L'animal ressemble à s'y méprendre à une branche de Gorgone ; le mimétisme comme moyen de défense.
Comme moyen de défense la limace dispose de plusieurs glandes remplies de longifoline
: une substance chimique toxique tirée des éponges qu’elle broute.
Ci-dessous accouplement de deux individus et ponte de Doridien :
Vidéo avec de superbes nudibranches
Retour au sommaire
Les Bivalves (ou Lamellibranches)
Des animaux acéphales et filtreurs
Chez les Lamellibranches la tête (donc la radula) a disparu. Par contre les branchies sont très développées.
Ce sont des animaux filtreurs se nourrissant de plancton. Un courant d'eau est créé au niveau des siphons.
L'eau entre par un siphon inhalant puis passe par les branchies qui retiennent l'oxygène et les particules nutritives et ressort par le
siphon exhalant.
Ainsi la Moule commune peut pomper entre 45 et 70 litres d'eau par jour, une huitre plus encore.
Chez les bivalves la fécondation est externe. Un Bénitier (le plus gros des mollusques) peut émettre 50 millions de gamètes en une vingtaine de
minutes.
Huitre creuse
Elle se fixe sur les substrats durs (roche, poteaux, quais ...) pour former de véritables récifs (utiles contre la submersion marine).
Une fois détachée, elle n'est plus capable de se fixer à nouveau.
L'huître creuse est hermaphrodite protandre : elle est mâle la première année puis change de sexe.
La coquille Saint-Jacques
Les deux valves sont asymétriques : l'une bombée et l'autre presque plate.
Espèce très appréciée des gastronomes ; on consomme le "corail" (les gonades) et la "noix" (muscule adducteur).
Le Pétoncle noir
Les bivalves fouisseurs des estrans sablo-vaseux
Les pécheurs à pied font remonter l'animal en surface en y déposant du gros sel pour faire croire à l'animal que la mer est remontée.
Le couteau arqué (espèce locale) se fait supplanter en Manche depuis 1990 par une espèce introduite : le couteau américain.
Vidéo : la pêche au couteau
Ci-dessous Coque, Palourde, technique de cueillette du Couteau, Lutraire, siphons de Lutraire :
Les bivalves foreurs
Elle creuse la roche par un mouvement de rotation de ses valves mais secréterait aussi aussi un substance corrosive.
On la rencontre dans divers substrats rocheux tendres (calcaire). Seuls ses siphons qui dépassent sont visibles.
Ci-dessous : roche perforé par le mollusque, les siphons du bivalve, aspect du laméllibranche : les deux valves écartées, le pied blanc.
Le taret est un bivalve à corps très allongé, vermiforme, qui s’attaquent aux bois immergés dans l’eau de mer ou l’eau saumâtre.
La coquille qui a perdu sa fonction de protection du corps est devenue l’organe de creusement mécanique de la galerie dans le bois.
Ci-dessous à gauche un taret sorti de sa galerie et à droite schéma indiquant la disposition de l'animal dans une pièce de bois.
Retour au sommaire
Les Céphalopodes
Ce sont de redoutables carnivores. La tête comprend deux yeux performants. La bouche dispose d'un bec puissant.
Les espèces les plus connues sont : la Seiche, le Calmar (ou encornet), le Poulpe (ou Pieuvre).
Le système de défense d'un céphalopode est très sophistiqué :
Céphalopodes de MMN
Ci-dessous Seiche :
Les pontes des céphalopodes
Le Calmar géant
Ci-dessous les deux vraies photos qui ont permis le trucage :
Vidéo sur les céphalopodes
C'est pas sorcier : les poulpes (mais aussi les seiches)
Retour au sommaire
Les vers aquatiques
Les "vers" constituent non pas un embranchement (phylum) mais huit !
Les vers plats
Ces animaux sont démunis d'appareils respiratoire et circulatoire ; la respiration se réalise par simple diffusion au travers des parois cellulaires.
Le système digestif rudimentaire est dépourvu d'anus ...
Ce sont les premiers animaux triploblastiques (bilatériens) : les muscles apparaissent, le corps peut se déformer pour assurer le déplacement.
Les Planaires
En Manche on peut rencontrer la Planaire blanche qui peut atteindre 5 cm.
En eau douce vous pouvez observer la Planaire lactée qui peut mesurer 2 cm.
Cette espèce a une capacité de régénération étonnante ; même la millième
partie de son corps peut recréer un individu. Aussi est-il sujet à de nombreuses recherches.
Ci-dessous Planaire blanche et Planaire lactée :
Convoluta de Roscoff : un ver plat autotrophe
Il abore une superbe couleur verte car il héberge des algues unicellulaires qui par photosynhèse nourissent l'animal hôte (apports de sucres).
On peut observez l'animal dans les flaques d'eau à marée basse.
Ci-dessous à gauche quelques individus dans une flaque et à droite des milliers d'individus se dorant au soleil dans 1 mm d'eau et verdissant le sable :
Les Némertiens
La taille des adultes peut atteindre 30 mètres pour l'espèce Lineus longissimus - pas de nom vernaculaire.
Ils sont très cassants mais chaque fragment peut régénérer un ver entier (scissiparité).
Ci-dessous le fameux Lineus longissimus qui ne mesure ici que 5 mètres
Les Echiuriens
Les échiuriens possèdent un tronc cylindrique précédé d'une trompe rétractile qui la forme d'une cuillère.
L'espèce la plus connue est la Bonellie.
Les Siponcles
Les siponcles sont des vers marins dont le corps est composé de 2 parties : un tronc non segmenté et un organe rétractable qui lui permet de creuser.
L'espèce de Siponcle que l'on peut rencontrer chez nous est le "Siponcle nu" (Sipunculus nudus) qui creuse des galeries dans le sable ;
son règime alimentaire est limnivore. Il peut atteindre 15 cm de long.
En Asie les siponcles sont commercialisés pour l'alimentation humaine.
Ci-dessous : un "siponcle nu" sur l'estran, en Asie les siponcles sont commercialisés :
Les Annélidés
Leur corps cylindrique est formé d’une succession de segments en forme d'anneau (ou métamères) tous semblables.
Seule la tête et la queue sont différentes. Les segments portent des appendices ("soies").
Avec les vers annelés l'appareil circulatoire (donc le sang) apparait.
Il faut distinguer parmi les polychètes :
Polychètes errants
L'hémoglobine d'arénicole est à la base d'un médicament qui permet de conserver plus longtemps les organes à transplanter.
La "souris de mer" est un gros ver (peut atteindre 20 cm) qui vit enterré dans les sables de l'infralittoral.
La Néréide commune (ou Néréis) est un prédateur, se nourrissant de petits mollusques et crustacés qu'elle saisit avec des mâchoires rétractiles.
Le Ver de feu est très fréquent en Méditerranée orientale. Ne pas toucher car les soies sont très fragiles et pénètrent dans la peau provoquant des brulures.
Polychètes tubicoles (ou sédentaires)
Il ne faut pas éclairer ces Vers avec votre torche de plongée ; le panache se replie aussitôt dans le tube.
Bispire
Lorsque le panache est rentré, on remarque la section du tube qui fait penser à un "8" (photo de droite ci-dessous).
Sabelle
La photo ci-dessous à droite a été prise à Dunkerque.
Serpule
Observez bien le double panache et l'opercule en forme d'entonnoir qui ferme le tube lorsque le ver s'y retire (photo de droite, ci-dessous).
Lanice
Ci-dessous un individu et un "gazon de lanices" :
On peut observer lors des grandes marées des gazons de lanices sur la plage des Hemmes de Marck.
Pomatoceros ("serpule triangulaire")
Sur la photo de gauche ci-dessous, on peut voir aussi de minuscules spirorbes.
Spirorbe
Spirographe
L'Hermelle
Ci-dessous une colonie d'Hermelles et un individu extrait de son tube protecteur. Espèce absente de la mer du Nord mais très présente
en baie du Mont Saint Michel ; voir vidéo ci-dessous.
Les Bryozoaires ou animaux "mousse"
Mais les zoologistes préfèrent désormais le terme Ectoproctes (du grec ekto «dehors » et prokto « anus).
Reproduction
Chez les espèces dulcicoles des "bourgeons dormants" (statoblastes) peuvent se détacher de la colonie moribonde pour former
une nouvelle colonie. Ces "graines" sont transportées par les oiseaux pour une dissémination de l'espèce. Elles peuvent rester au sec très longtemps.
Ci-dessous "bourgeon dormant" de Cristatelle (bryozoaire dulcicole) observé au binoculaire.
Bryozoaires de Méditerranée
Les bryozoaires dulcicoles
Espèces benthiques
Espèce pélagique : la Pectinatelle
La colonie flotte entre deux eaux et peut atteindre un mètre (mais le plus souvent c'est de la taille d'un ballon).
Son apparence peut faire penser à une méduse.
Ci-dessous : une colonie géante, deux lophophores (photo macro) avec leur forme caractéristique de fer à cheval.
Les Cnidaires - animaux urticants
Cnidaires - généralités
Les cnidaires sont des animaux à symétrie radiaire. L'anatomie est simple : ni appareil respiratoire et circulatoire ; l'oxygène diffuse directement
à travers les tissus. Des muscles et un système nerveux rudimentaire permettent des mouvements limités.
Cet orifice unique fait donc fonction en même temps de bouche de d'anus et il est orienté vers le haut pour les espèces fixées (forme "polype"),
vers le bas pour les espèces de pleine eau (forme "méduse").
Chez certaines espèces il y a alternance des phases "polype" et "méduse". C'est par exemple le cas de l'Aurélie (méduse commune).
Ci-dessous morphologie d'un polype et d'une méduse :
Les cnidaires peuvent être solitaires (un seul individu : Anémones, Méduses) ou coloniaux (Coraux, Gorgones, Physalies).
Les cnidaires peuvent être pélagiques (incapable de lutter contre le courant donc appartenir au plancton : les méduses)
OU fixée (anémones, gorgones, coraux, hydraires, ...)
Les cnidaires sont des carnivores mais certaines espèces "cultivent" des algues microscopiques pour complèter leur alimentation. Il s'agit donc d'une relation
symbiotique.
Les cnidocytes
Chaque cnidoblaste est en fait une cellule avec un avec capteur (cnidocil) un minuscule harpon replié trempant dans une poche à venin.
Cnidaires fixés en Manche et Mer du Nord
Cnidaires fixés et coloniaux
Ci-dessous une colonie à gauche et à droite gros plan sur quelques polypes.
Cnidaires fixés et solitaires
L'Actinie verte (ou "anémone beignets" ou encore "ortie de mer") se rencontre souvent dans les cuvettes des estrans rocheux.
Elle ne peut pas rétracter ses tentacules. Elle est consommée en friture d'ou son nom.
L'Anémone dahlia peut avaler des proies importantes (petits poissons ou crustacés) grâce à la puissance de son venin.
Superbe vidéo sur les anémones
Les méduses
Précisions sur l'anatomie d'une méduse
Comme tous les cnidaires, le plan d'organisation est simple :
L'ombrelle contient des cellules musculaires qui permettent sa contraction pour un déplacement dans la colonne d'eau.
L'ombrelle est ceinturée d'ocelles (yeux primitifs) sensibles à la lumière.
Ne pouvant lutter contre les courants (d'où les fréquents échouages massifs), les méduses sont rangées dans le plancton (macroplancton).
Méduses de Manche et Mer du Nord
La Rhizostome qui est surnommé "méduse chou-fleur" ; elle est récoltée pour en extraire une protéine, le collagène qui permet de réaliser
des crèmes anti-rides et aussi de la peau artificielle pour les brûlés. Elle n'est pas urticante.
La Chrysaore a des lignes brunes sur l'ombrelle qui rappellent une rose des vents.
Méduses de Méditerranée
Son ombrelle comprend un dôme jaune qui la fait ressembler à un oeuf au plat. Les extrémités des tentacules sont violettes.
De nombreux alevins s'abritent souvent dans les tentacules.
Reproduction des méduses
Prenons l'exemple de l'Aurélie (méduse commune en MMN).
La fécondation d'un ovule par un spermatozoïde donne un oeuf qui se transforme en larve (planula). C'est la phase sexuée.
D'abord pélagique, cette larve se dépose ensuite sur le fond et se fixe.
Devenue polype, elle se multiplie par empilement de clones (strobolisation). Les clones se détachent l'un après l'autre de la pile
et deviennent de minuscules méduses (éphyrules). C'est la phase asexuée !
Ci-dessous jeunes aurélies fixées (stade polype). Au centre de la photo, notez les étranglements d'un polype ; sa strobolisation débute !
Les Cténaires - animaux collants
Les cténaires sont des organismes pélagiques transparents et gélatineux dotés d'un seul orifice (comme les méduses) mais à la différence de celles-ci, ils
ne sont jamais urticants. Les tentacules sont truffées de cellules collantes (les colloblastes) et non pas urticantes.
Un cténaire est beaucoup plus mobile qu'une méduse grâce à ces huit rangées de "peignes ciliés" locomoteurs. Donc les cténaires devraient plutôt être rangés
dans le necton plutôt que dans le plancton ...
Les cténaires sont hermaphrodites protandres ou synchrones. Ainsi la "Méduse américaine" peut s'autoféconder et comme de plus c'est une espèce euryhaline
et eurytherme (supporte des variations de salinité et de température) on comprend mieux la prolifération inquiétante de cette espèce dans différentes mers.
Sur les deux photos on voit bien les rangées de peignes ciliés qui réfléchissent la lumière du phare.
Les Spongiaires
Généralités
Cet embranchement est uniquement aquatique et essentiellement marin.
Leur charpente est constituée de spicules de formes variées ( aiguilles, baguettes, etc ).
Des cellules flagellées (choanocytes) créent un courant d'eau et captent des particules nutritives.
Les spongiaires ont des formes très diverses. On trouvera toujours les éponges sur le fond (animaux benthiques). Elles sont toujours
fixées (sauf au stade larvaire).
Éponges de MMN
Alimentation des éponges
Une éponge filtre son propre volume d’eau en 10 à 20 secondes en retenant pratiquement tous les particules ne dépassant pas 3 microns donc surtout
du phytoplancton.
L'eau entre dans l'éponge par les nombreux pores minuscules (invisibles) est filtrée par les collerettes cilées des choanocytes puis est expulsée par
l'oscule (visible).
C'est pas sorcier : les éponges