Plus de 1500 emplois pour les batteries de Renault à Douai bientôt annoncés, déception à Dunkerque

"C'est très bien avancé et l’annonce devrait intervenir prochainement", indique une source proche du dossier, confirmant l’information du Figaro selon laquelle le chinois Envision a choisi de s’implanter dans les Hauts-de-France à Douai, à proximité de l’usine Georges Besse dont l’avenir est tourné vers la production de véhicule électrique. Selon la même source, Renault, premier client d’Envision, a effectivement mis tout son poids dans la balance pour que cette usine se fasse à Douai plutôt qu’à Dunkerque qui s’était positionné pour accueillir un deuxième site de fabrication de batterie après celui porté par PSA à Douvrin au travers d’ACC.

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2 000 à 1 500 emplois

Selon le quotidien national « Deux mille emplois y seront créés d’ici à 2025, lorsque le site aura atteint toutes ses capacités. L’État, la région et l’agglomération vont apporter leur soutien financier à cette installation ». Une autre source parle de son côté de plus de 1500 emplois, « plus les fournisseurs » dans l’environnement d’une usine Renault Douai qui pour l’occasion doit être complètement repensée pour devenir la plateforme électrique du constructeur avec un objectif de ventes de véhicules électrifiés de 65 % en Europe d’ici à 2025 et 90 % à horizon 2030. Le conseil régional et l’agglomération de Douai sont attendues pour participer au tour de table financier permettant cette implantation « avec un investissement massif, de plusieurs dizaines de millions d’euros », selon nos informations, afin de tenter de faire de la région un centre névralgique en Europe de la production de batteries pour véhicules électriques. Pour le site de Douvrin, La Région et l’agglomération de Béthune Bruay ont acté une aide à l’installation de 121 millions d’euros.

"Renault joue contre la France"

Dunkerque était en pole position pour accueillir l’usine de fabrication de batteries d’Envision. Le projet consistait en une « gigafactory » destinée à alimenter les clients européens du groupe chinois, dont Renault. À la clé, « entre 3 000 et 5 000 emplois », compte Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine de Dunkerque.

En demandant que les batteries destinées à ses voitures soient fabriquées sur son site, « Renault joue contre la France. Son choix peut mettre en péril le projet à Dunkerque et coûter des emplois industriels au pays, peste Patrice Vergriete, qui dit avoir alerté le gouvernement. Envision n’avait jamais prévu de s’installer à Douai. Si Renault avait dit oui, le projet dunkerquois le faisait. Là, Envision va rouvrir son dossier pour l’Europe. Dunkerque se retrouve de nouveau en concurrence. »

Dunkerque et "l’énergie décarbonée et renouvelable"

Patrice Vergriete veut malgré tout "continuer à espérer pour Dunkerque. Ce n’est pas complètement perdu pour une gigafactory de batteries ici". Il rappelle les atouts qui ont conduit Envision à envisager une implantation à Dunkerque : "Un réseau de chaleur qui permet de récupérer de la chaleur fatale décarbonée et le futur parc éolien en mer. Le groupe chinois veut de l’énergie décarbonée et renouvelable".