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Biologie aquatique (marine & dulcicole) - sommaire

Biologie aquatique - recherche

L'auteur : Patrick Darcheville

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Les invertébrés aquatiques (marins et dulcicoles)

Les Mammifères, Reptiles, Amphibiens, Oiseaux, poissons osseux et cartilagineux constituent les Vertébrés (animaux dotés d'un endosquelette avec colonne vertébrale et d'un système nerveux central) mais la faune aquatique comprend aussi les Invertébrés (animaux sans squelette interne).

Attention le terme "invertébrés" ne correspond à aucun clade de la classification moderne. Mais ce terme est commode pour désigner les animaux autres et reste donc souvent utilisé.

Une planche ancienne sur les invertébrés marins

On y voit des éponges, des cnidaires, des vers, des échinodermes et des mollusques.

Nous examinerons d'abord les Urocordés (ou tuniciers) - invertébrés les plus proches des vertébrés. Puis nous évoquerons d'autres embranchements de triblastiques tels les arthropodes, les mollusques, les échinodermes, les "vers" et les bryozoaires.
Nous présenterons ensuite des embranchements les plus anciens et primitifs qui sont diblastiques : cténaires, cnidaires et spongiaires. Ces derniers taxons sont uniquement aquatiques ; la vie est d'abord appparue dans les océans.
Les termes diblastiques et triblastiques sont expliqués dans l'encadré ci-dessous.

Les urocordés (ou tuniciers)

Ce sont des animaux uniquement marins (absents en eau douce).
Ces animaux d'apparence si simple et souvent confondus avec les éponges, sont biologiquement les plus proches des vertébrés. Avec ces derniers ils constituent le super embranchement des Chordés (ou cordés).
Les urocordés sont en effet les seuls invertébrés, dotés au stade larvaire d'un axe squelettique interne (notocorde).
La larve de tunicier est pélagique et ressemble à un têtard avec un cordon rigide qui soutient la moelle épinière. A l'état adulte l'individu prend la forme d'une outre munie de deux ouvertures ou (siphons) et la notocorde disparait.

L'enveloppe extérieure, la tunique, (d'où l'autre nom de l'embranchement : tuniciers) est composée surtout de cellulose, ce qui est unique dans le monde animal. Aussi ont-ils peu de prédateurs. Essayez de manger du papier ... Quelques mollusques y parviennent cependant.
Les urocordés se nourrissent de plancton par filtration ; l'eau entre par le siphon buccal (ou inhalant) et ressort par le siphon cloacal (ou exhalant). Ce sont donc des microphages suspensivores.
Certaines espèces de tuniciers sont pélagiques et appartiennent au macro plancton ; ce sont les thaliacés. D'autres espèces sont fixées ; ce sont les ascidies.

Les tuniciers fixés : les ascidies

Les ascidies sont solitaires, sociales ou coloniales.
La Cione (ou Ascidie jaune) est une ascidie simple.
Ci-dessous schéma anatomique d'une ascidie simple adulte et photo d'une Cione :
tuniciers tuniciers
Ci-dessous d'autres espèces d'ascidies solitaires : Molgule, Ascidie japonaise, Ascidie sale :
tuniciers tuniciers
tuniciers

Une espèce d'ascidie est surnommée "sale" car elle est souvent couverte de vase. l'Ascidie japonaise est bien sûr une espèce introduite.

Les ascidies peuvent aussi être sociales quand elles partagent une partie de leur anatomie externe mais en gardant en propre leurs siphons. C'est le cas des Clavelines transparentes et reliées entre-elles par un stolon.
Ci-dessous amas de clavelines et schéma anatomique d'une société :
tuniciers tuniciers

Les ascidies sont dites coloniales lorsqu'elles mettent en commun une partie importante de leur tunique ainsi que le siphon cloacal.
Chez la Botrylle étoilée Les orifices inhalants sont groupés de façon régulière autour d'un cloaque commun.
Ci-desssous colonie de botrylles et sur une ascidie japonaise et schéma d'une colonie.
tuniciers tuniciers

La Fraise de mer est une ascidie coloniale dont les siphons inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8 languettes blanches.
Le grand orifice exhalant est l'indice pour ne pas confondre ce superbe tunicier colonial avec un amas de jolies petites anémones.
La Figue de mer ou "Patate de mer" est également une ascidie coloniale.
Ci-dessous "Fraise de mer" et "Patate de mer".
tuniciers tuniciers

Les ascidies sont hermaphrodites synchrones. La reproduction est uniquement sexuée chez les ascidies solitaires mais dans les autres groupes elle est souvent végétative : l'ascidie mère est dotée d'un stolon sur lequel vont bourgeonner de nouveaux individus.

Les ascidies simples peuvent parfois être confondues avec des éponges. Mais si vous touchez légèrement une ascidie celle-ci se rétracte brutalement alors qu'une éponge (dépourvue de système nerveux et musculaire) ne réagit pas.

Les tuniciers pélagiques : thaliaciés

Les salpes sont les thaliacés les plus courants mais il existe aussi les pyrosomes qui fréquentent surtout les profondeurs.

Les salpes

Ci-dessous schéma anatomique d'un Salpe : tuniciers

La tunique est transparente. Les Salpes nagent par réaction en chassant par le cloaque l'eau rentrée par la "bouche".
Le mode de reproduction est complexe combinant bourgeonnement et reproduction sexuée.
Une bouteille de plastique ? tuniciers

Non il ne s'agit de la Salpe Thétis !
La tunique cellulosique transparente laisse apparaître au dessus du cloaque une tache sombre (le nucleus) qui correspond aux viscères de l'animal.
Un salpe vu de l'arrière. On distingue bien le siphon cloaqual. tuniciers

L'animal mène une vie solitaire, précédée d'une phase éphémère au cours de laquelle de nombreuses individus sont reliés entre eux au sein d'une superbe chaine suite à un bourgeonnement du parent.

Vidéo sur les salpes

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Les Arthropodes aquatiques (marins et dulcicoles)

L'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces de tout le règne animal (80 % des espèces connues). On compte plus d'un million et demi d'espèces d'arthropodes.

Un arthropode ("pieds articulés" en grec) est un animal dont le corps est segmenté et protégé par une carapace (exosquelette). Chaque segment est doté d'une paire d'appendices articulés. La carapace n'étant pas extensible ; l'animal doit muer régulièrement (changer de carapace).
On désigne sous le terme d'exuvie l'enveloppe que l'animal a abandonné lors de sa mue. On peut découvrir des exuvies dans les "laisses de mer".
Cet embranchement comprend un groupe qui nous intéresse plus particulièrement en tant que plongeur : les crustacés.

La mue de l'araignée de mer

Dans le milieu marin on rencontre surtout des crustacés. Par contre en eau douce beaucoup d'insectes ont une vie larvaire aquatique.
Donc dans la suite de ce chapitre, je n'évoquerai plus que les crustacés.

Les crustacés

crustacés

Les Crustacés se distinguent des autres arthropodes par l'existence de deux paire d'antennes et une paire de mandibules et cinq à sept paires de pattes. Le crustacé est protégé par une carapace de chitine (substance chimiquement proche de la cellulose).

Chez les crustacés les sexes sont généralement séparés. Ces animaux sont ovipares. La fécondation est interne : le mâle féconde la femelle juste après la mue de celle-ci, quand sa carapace n'a pas encore durci.
Les femelles portent les œufs durant toute la période d'incubation. A l'éclosion chaque œuf libère une larve très caractéristique : la larve nauplius.
Longtemps considérés comme des mollusques, les cirripèdes (crustacé profondément modifiés) ont été reclassés dans les crustacés grâce à leur larve (travaux de Darwin en particulier).
Ci-dessous larves nauplius de balane et de crevette :

Examinons maintenant plus en détail les crustacés marins.

Les Cirripèdes

Les Cirripèdes sont des crustacés qui vivent fixés à l'état adulte. Chez ces animaux les pattes se sont transformées en "fouets" appelés cirres qui permettent de capturer le plancton et de respirer.
Dans ce groupe on trouve les Balanes ("bernacles"), Pouces-pieds & Anatifes.
Pas besoin de plonger pour observer des Balanes puisqu'elles se fixent sur les rochers d'un estran (zone régulièrement immergée puis émergée). Dès que la mer les recouvre l'animal ouvre sa carapace et sort ses cirres pour brasser l'eau. Les balanes peuvent aussi se fixer sur des supports mobiles : coques de navire et cétacés. Les balanes constituent l'essentiel du "fouling" qui oblige au carénage régulier des navires.

Ci-dessous: Balanes sur un rocher, Pouces-Pieds, Anatifes, anatomie d'une balane
crustacés crustacés
crustacés crustacés

Seuls les pouces-pieds sont comestibles et constituent un met de choix.
Le plan d'organisation de la balane montre bien l'hermaphrodisme de l'espèce : présence d'ovaire et de testicule.

Les cirres et pénis de balanes en plein action

La balane dispose du pénis le plus long du règne animal (jusqu'à huit fois la longueur de son corps) et peut ainsi féconder son voisin comme le montre la vidéo.

Les crustacés planctoniques

Les Copépodes sont de minuscules crustacés (moins de 3 mm) qui constituent l'essentiel du zooplancton. L'animal n'a qu'un oeil.
Les copépodes sont phytophages (se nourrissent de phytoplancton).
Le "krill" atlantique appartient aussi au zooplancton et vit en larges bancs denses qui s'étendent parfois sur près de 450 km. Ces bancs sont repérables depuis la surface par la couleur brun-rouge qu'ils donnent à l'eau. Chaque individu mesure entre 2 et 4 cm et ressemble à une minuscule crevette.
Ci-dessous Copépode et "krill" :
crustacés crustacés

Les décapodes

Ne confondez pas les "crustacés décapodes" avec les "céphalopodes décapodes" (10 tentacules).

L'ordre des décapodes est très important et comprend entre autres le sous ordre des brachyoures (ou "vrais crabes").
Il y a 7 000 espèces de crabes (plus que d'espèces de mammifères).

Vous les connaissez tous : Crabes & Araignées de mer, Cigales de mer & Langoustes, Homards & langoustines & Écrevisses, Pagures & Galathées, crevettes, etc.
Ils sont tous marins sauf les Écrevisses.
Chez les décapodes la tête et le thorax sont soudés : céphalothorax.
Le céphalothorax comprend 2 paires d'antennes et 5 paires d’appendices thoraciques et locomoteurs.

Certains décapodes ont un abdomen (pléon) très développé et chez d’autres il est atrophié et replié sous le thorax.

Les décapodes ne comptent pas que sur leur carapace - pourtant très robuste chez certaines espèces - pour se protéger.

Ci-dessous quelques décapodes méconnus car absents des plateaux de fruits de mer : Macropode, Hippolyte (crevette des herbiers), Périclimenes (crevette des anémones), Inachus (crabe des anémones) :
crustacés crustacés
crustacés crustacés

Des décapodes géants
Ci-dessous à gauche le Crabe araignée géant du Japon et à droite le Crabe royal du Kamchatka :
crustacés crustacés

Le Crabe araignée du Japon est le plus gros arthropode au monde.

Isopodes et amphipodes

Les isopodes ont 7 paires de pattes identiques. Quant aux amphipodes le nombre de pattes dépend des espèces et le corps
Les isopodes sont comprimés dorso-ventralement alors que les amphipodes sont comprimés latéralement.

Parmi les isopodes (7 paires de pattes identiques) il y a la Ligie océanique ou ("cloporte marin").
La Ligie océanique ressemble beaucoup au cloporte de nos jardins. On la trouve que sur le haut des estrans rocheux. C'est un crustacé curieux, il n'aime pas être immergé.

La Talitre (ou "puce de mer") est une amphipode qui ne pique pas contrairement à ce que laisse supposer son surnom.
Mais comme la puce, l'animal peut faire de grands sauts (50 fois sa taille).
Autre paradoxe c'est un crustacé des côtes sableuses mais qui craint l'immersion. L'animal suit la marée veillant à ne jamais se mouiller ; il a un sens de l'orientation aigu qui intrigue les scientifiques.
Durant la journée et pour éviter la dessication, il vit dans son terrier creusé dans le sable ou sous les laisses de mer. Il ne sort qu'au crépuscule.

La Caprelle est un minuscule amphipode que l'on voit souvent sur les ascidies et qui fait penser à un Phasme.

Ci-dessous : Ligie océanique, Talitre et Caprelle :
crustacés crustacés
crustacés

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Les Échinodermes

Exclusivement marins, l'embranchement des échinodermes ("peau épineuse" en grec) comprend les Oursins, Ophiures, Astérides, Holothuries et Crinoïdes.

Le corps d'un échinoderme possède une symétrie rayonnée d'ordre 5, ce qui est unique dans le règne animal.
Particularité de cet embranchement : un système de canaux remplis d'eau en pression et se terminant par de minuscules pieds (podias). Ce système hydraulique appelé système aquifère permet le déplacement de l'animal.
Les échinodermes sont acéphales (absence de tête). Les étoiles de mer ont à l'extrémité de chaque bras une tache oculaire (un oeil primitif).

Ces animaux ont un pouvoir de régénération important (surtout les Astérides).
Concernant la reproduction elle est uniquement sexuée ; les sexes sont séparés et la fécondation est externe (émission des gamètes en pleine eau de façon simultanée par les mâles et femelles).

Ci-dessous schéma du système aquifère chez l'étoile de mer :

L'eau rentre par la plaque madréporique ; un canal latéral par bras irrigant les centaines de podias de ce dernier.
La mise en pression des podias d'un bras permet le déplacement.

Les Crinoïdes

De cette classe qui était très abondante durant les ères primaires et secondaires le plongeur ne peut plus admirer que les comatules. En effet les "crinoïdes vrais" (toujours fixés par un pédoncule) vivent dans les eaux profondes.
Les comatules sont le plus souvent fixées au substrat par leurs cirres mais elles peuvent se déplacer en cas de danger et alors nager en pleine eau.
En mer du Nord et en Manche on peut rencontrer la Comatule commune. L'animal utilise ses bras pour pièger le plancton.
Ci-dessous : Comatule commune ; à gauche cramponnée au substrat et à droite posée sur des Clavelines.
échinodermes échinodermes

Vidéo : danse en pleine eau de la comatule

Les Oursins (ou échinidés)

Chez les Oursins l'exosquelette a la forme d'une sphère : le test.
La peau est couverte de piquants acérés
La peau comprend aussi de minuscules pieds (podias) reliés au système aquifère qui permettent le déplacement de l'animal.
Les oursins sont des brouteurs herbivores. l'appareil masticateur composé entre autres de 5 dents est appelé "la lanterne d'Aristote".

En Manche et Mer du Nord on peut rencontrer l'oursin vert (ou "petit oursin"). En effet le diamètre de l'animal ne dépasse pas 4 cm.

Déplacement d'un oursin

L'Oursin coeur (Atlantique et Méditerranée) vit enfoui dans le sable.
Il s'agit d'un oursin irrégulier (symétrie bilatérale superposée à la symétrie pentaradiaire).
Il est surnommé le "mangeur de sable". Il est en effet limnivore : se nourrit de la matière organique contenue dans le sable. Chez cet animal les mâchoires ("lanterne d'Aristote") ont disparu.
Ci-dessous à droite test d'oursin coeur. Observez les orifices qui laissent passer les canaux aquifères reliés aux podias.
La double symétrie est bien visible.
échinodermes échinodermes

Les Astérides (ou étoiles de mer)

Chez les Astérides les piquants (qui piquent peu) sont disposés sur la surface supérieure des bras alors que les podias sont sur la face inférieure.
Les podias, mus par la pression hydraulique, servent non seulement au déplacement mais aussi à ouvrir les deux valves d'un d'un coquillage. Les étoiles de mer sont en effet de redoutables carnivores. Leur lenteur n'est pas un handicap puisque leurs proies sont surtout des bivalves fixés (moules, huitres). N'ayant pas de mâchoires l'animal pratique la digestion externe (dévagination de l'estomac).
L'astérie a un sens olfactif très développé mais ses proies potentielles la détecte aussi à cause d'une substance (la sapodine) qu'elle dégage.
L'étoile de mer commune (Asteria rubens : "étoile rouge") peut parcourir 30 cm en une heure.

Les Astérides ont un pouvoir de régénération très important. On appelle autotomie cette capacité régénératrice. Une astérie est capable de survivre si elle est amputée jusqu'à 75% de sa masse corporelle.
Ci-dessous : étoile de mer commune, Astérie dévaginant son estomac à l'intérieur d'une moule et Astérie en phase de régénération.
échinodermes échinodermes
échinodermes

Vidéo : le Soleil de mer

Cette très grosse étoile de mer est aussi très rapide : 1 mètre à la minute ; une moyenne de 15 bras ça aide ...

Les Ophiures

Chez les Ophiures La face orale (tournée vers le fond) porte la bouche. Il n’y a pas d’anus.
Ce sont des Animaux très mobiles les plus rapides des échinodermes (jusqu'à deux mètres à la minute). Les ophiures sont pourtant dépourvus de podias. Aussi pour avancer ils ondulent leurs bras (au nombre de cinq et très fins).
Ce sont des animaux filtreurs qui capturent les particules de matière organique à l’aide des piquants des bras dressés à la verticale. Il s'agit d'animaux sciaphiles (qui craignent la lumière) que l'on trouve souvent en retournant une pierre.
échinodermes

Vidéo : l'Ophiure superbe

Les Holothuries

Les Holothuries ou "Concombres de mer" sont dépourvus de piquants mais ont un système de défense original. Si l'animal se sent menacé, il projette de grands filaments collants et toxiques : tubes de Cuvier.
Il peut aussi expulser son intestin l'abandonnant à son prédateur. Le plongeur devra éviter de provoquer de telles réactions de l'animal car elles exigent de celui-ci un effort épuisant.
La bouche d'in individu est entourée de tentacules rétractiles.

Vidéo : les concombres de mer

En Manche on peut rencontrer le Lèche-doigts et l'holothurie noire.
Alors que le Lèche-doigt est un planctophage suspensivore, l'Holothurie noire est un limnivore.
Ci-dessous Grand lèche-doigts blanc ; à gauche tentacules déployées ; à droite sur un estran et tentacules rétractées :
échinodermes échinodermes

Grâce à ses tentacules collantes cet holothurie piège des organismes planctoniques et ensuite il lèche chaque tentacule pour se nourrir d'où son nom vernaculaire (filtreur actif).

Le repas du lèche-doigts

Ci-dessous l'Holothurie noire (vue générale) et un individu explusant des tubes de Cuvier de son cloaque.
échinodermes échinodermes

Trouver refuge dans l'intestin d'un concombre de mer

L'Aurin ou "Poisson-thermomètre" trouve refuge à l'intérieur du corps d'une holothurie des sables.
Ce petit poisson serpentiforme s'introduit dans l'anus du concombre de mer.
Il sort la nuit pour chasser puis regagne son gîte en marche arrière.
Il y a débat entre les zoologistes pour savoir si la relation est parasitaire ou commensale (association dont l'un est bénéficiaire sans que l'autre soit lésé).

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Les Mollusques

Il s'agit d'un embranchement essentiellement aquatique même s'il existe quelques espèces de mollusques terrestres tels l'Escargot et la Limace.

Les mollusques sont des animaux qui ont un corps mou protégé par un manteau qui sécrète souvent une coquille.
Les mollusques n'ont pas de pattes mais disposent d'un large pied pour le déplacement (ou l'enfouissement).
Ils ont une langue râpeuse : la radula sauf les bivalves. mollusques

Les Polyplacophores

Chez les Polyplacophores ou Chitons (prononcez "kitons") le manteau sécrète une carapace composée de huit plaques.
Les Chitons vivent dans la zone de balancement des marées (estran) de préférence sous les pierres. Grâce à leur large pied ils peuvent s'agripper solidement au rocher. Pensez à remettre la pierre en place pour que le chiton découvert ne finisse pas dans le bec d'un goéland.
Ci-dessous Chiton vu de dessus et de dessous :
mollusques mollusques

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Les Gastéropodes

Les gastéropodes sont des brouteurs grâce à leur langue râpeuse (radula). Mais attention n'en déduisez pas qu'ils sont tous herbivores. Car si certains broutent des algues, d'autres broutent des animaux fixés (éponges, cnidaires, bryozoaires, etc.).
Ci-dessous : radula d'un Ormeau et schéma de fonctionnement de la radula :
mollusques mollusques
Les gastéropodes ont à l'avant une paire de tentacules olfactives : les rhinophores.

Les gastéropodes se déplacent par reptation avec leur large pied.
Ci-dessous Crépidule vue de dessous ; on observe le pied. mollusques

Les "escargots de mer" (gastéropodes prosobranches marins)

Les prosobranches possèdent le plus souvent une coquille conique et spiralée. L'animal subit une torsion lors du développement larvaire qui a pour effet de ramener vers l'avant du coeur les branchies et l'anus.
Chez les "escargots de mer" le pied comprend souvent un opercule qui ferme parfaitement la coquille lorsque l'animal est rentré dedans.
Chez les prosobranches les sexes sont séparés et la fécondation est interne.
Ci-dessous quelques "escargots de mer" : Patelle ("Bernique" en Bretagne), Crépidule, Nasse.
mollusques mollusques
mollusques mollusques

Des gastéropodes très dangereux : les cones

Pour neutraliser sa proie, le cône projette vers elle une trompe au bout duquel se situe une dent pointue, remplie de venin, la radula.

Pour en savoir plus sur les "escargots de mer"

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Les gastéropodes opisthobanches

Les opistobranches ou "limaces de mer" sont dépourvues de coquille mais pas de système de défense ...
Le nom scientifique indique que les branchies sont situées l'arrière du coeur.
Sur le plan de la reproduction, les individus sont hermaphrodites synchrones (en même temps mâle et femelle) ; la fécondation est interne et croisée.
Les opistobranches sont des brouteurs d'algues, d'éponges, de cnidaires fixés, de cirripèdes, etc.
Certaines espèces arborent de superbes couleurs. Une façon de dire : "je ne me cache pas ; ne cherchez pas à me manger ; je ne suis pas comestible" ; elles concentrent dans leur organisme le venin des cnidaires dont elles se nourrissent.
D'autres espèces sont parfaitement mimétiques avec leur environnement. mollusques

Le "Lièvre de mer" ou Aplysie

C'est un herbivore. Dérangé il sécrète un liquide violacé surnommé "le vinaigre" pour décourager ses agresseurs. De plus sa chair n'est pas comestible.
Un individu peut mesurer jusqu'à 20 cm. Il peut se former de longues chaines de copulation lors de la reproduction.
Cet animal intéresse beaucoup les chercheurs dans les maladies neurodégénératives car ses neurones sont peu nombreux mais ils sont visibles à l'oeil nu ...
Ci-dessous une Aplysie et sa ponte : mollusques

Elysie verte

Les Elysies sont de minuscules "limaces de mer" herbivores (brouteurs d'algues vertes ou brunes).
On peut rencontrer cette limace sur les Codiums fragiles (algues vertes) dont il se nourrit.
Les chloroplastes ingérés par cette limace survivront plusieurs semaines à l'intérieur de ses tissus et continueront de produire des glucides dont bénéficiera l'animal. Donc il s'agit d'un animal qui pratique la photosynthèse ... mollusques

Les nudibranches

Dans la classe des "limaces de mer" il y a l'ordre des nudibranches.
Les nudibranches sont des opistobranches dépourvus de parapodes mais dotés d'un panache branchial (doridiens) ou de papilles respiratoires (éolidiens).

En Zélande on peut ainsi admirer un nudibranche éolidien : la Flabelline gracile mollusques

Notez les papilles dorsales qui contiennent des cnidocystes fonctionnels provenant des cnidaires fixés dont l'animal se nourrit.

En Manche on peut tenter de découvrir le Tritonia des Gorgones.
L'animal ressemble à s'y méprendre à une branche de Gorgone ; le mimétisme comme moyen de défense. mollusques

Sur la côte atlantique on peut admirer le Doris cantabrique.
Comme moyen de défense cette limace dispose de plusieurs glandes remplies de longifoline : une substance chimique toxique tirée des éponges qu’elle broute.
Ci-dessous accouplement de deux individus et ponte de Doridien :
mollusques mollusques

Notez bien la position "tête-bêche" ; les rhinophores, le panache branchial à l'arrière de chaque individu.

Un superbe nudibranche exotique : la Danseuse espagnole

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Les Bivalves (ou Lamellibranches)

Des animaux acéphales et filtreurs

Les Bivalves sont des mollusques benthiques : posés sur le fond ou fixés à un substrat dur ou profondément enfouis dans le fond sablo-vaseux ou encore abrités dans des galeries qu'ils ont creusées.
Chez les Lamellibranches la tête (donc la radula) a disparu. Par contre les branchies sont très développées.
Ce sont des animaux filtreurs se nourrissant de plancton. Un courant d'eau est créé au niveau des siphons. L'eau entre par un siphon inhalant puis passe par les branchies qui retiennent l'oxygène et les particules nutritives et ressort par le siphon exhalant.
Ainsi la Moule commune peut pomper entre 45 et 70 litres d'eau par jour, une huitre plus encore.
Chez les bivalves la fécondation est externe. Un Bénitier (le plus gros des mollusques) peut émettre 50 millions de gamètes en une vingtaine de minutes.

Huitre creuse

Appelée aussi "huitre japonaise" ou "huitre portugaise".
Elle se fixe sur les substrats durs (roche, poteaux, quais ...) pour former de véritables récifs (utiles contre la submersion marine). Une fois détachée, elle n'est plus capable de se fixer à nouveau.
L'huître creuse est hermaphrodite protandre : elle est mâle la première année puis change de sexe.
mollusques

La coquille Saint-Jacques

Ce bivalve est simplement posé sur le fond. Le mécanisme de survie est la fuite rapide en cas de menace. Il a été démontré que l'animal sent l'arrivée du prédateur ; les yeux nombreux (200) mais primitifs, ne détecteraient que les variations de lumière.
Les deux valves sont asymétriques : l'une bombée et l'autre presque plate.
Espèce très appréciée des gastronomes ; on consomme le "corail" (les gonades) et la "noix" (muscule adducteur).

La fuite de la Coquille Saint-Jacques

Ci-dessous un individu colonisé, l'épibionte est un bryozoaire ; les "yeux" de l'animal.
mollusques mollusques

Le Pétoncle noir

Le Pétoncle noir ressemble à une petite coquille saint-jacques. Comme son grand cousin, il possède de nombreux yeux le long du manteau et peut aussi fuir par hydropropulsion. Généralement fixé au rocher, il peut se déplacer, après avoir rompu son byssus. Ci-dessous un invidu colonisé par des hydraires. mollusques

Les bivalves fouisseurs des estrans sablo-vaseux

La Coque s'enfouit seulement de quelques centimètre en profondeur car ses deux siphons sont très courts.

Par contre la Palourde européenne a des siphons beaucoup plus longs et peut s'enfoncer jusqu'à 20cm.

Le Couteau peut s'enfoncer encore plus profondément (jusqu'à 50 centimètres). A marée basse il laisse sur le sable un petit orifice en forme de trou de serrure creusé par les deux siphons.
Les pécheurs à pied font remonter l'animal en surface en y déposant du gros sel pour faire croire à l'animal que la mer est remontée.
Le couteau arqué (espèce locale) se fait supplanter en Manche depuis 1990 par une espèce introduite : le couteau américain.
Vidéo : la pêche au couteau

La Mye des sables est un gros bivalve fouisseur fréquentant les fonds sablo-vaseux.
Enfouie, elle trahit sa présence par les extrémités des deux siphons soudés qui effleurent à la surface.
Déterrée, elle peut s'enfouir à nouveau très vite avec son pied qui est à l'opposé des siphons.

Ci-dessous Coque & Palourde :
mollusques mollusques

Ci-dessous Mye des sables et siphons de l'animal :
mollusques mollusques

Les bivalves foreurs

La Pholade

C'est une bivalve marin qui fore la roche tendre, y creuse des galeries dans lesquelles elle vit.
Elle creuse la roche par un mouvement de rotation de ses valves mais secréterait aussi aussi un substance corrosive. On la rencontre dans divers substrats rocheux tendres (calcaire). Seuls ses siphons qui dépassent sont visibles.
Ci-dessous : roche perforé par le mollusque, les siphons du bivalve, aspect du laméllibranche : les deux valves écartées, le pied blanc.
mollusques mollusques mollusques

Le Taret

La marine en bois eut beaucoup à souffrir des ravages de cet animal avant que les coques en bois ne soient recouvertes de minces plaques de cuivre.
Le taret est un bivalve à corps très allongé, vermiforme, qui s’attaquent aux bois immergés dans l’eau de mer ou l’eau saumâtre.
La coquille qui a perdu sa fonction de protection du corps est devenue l’organe de creusement mécanique de la galerie dans le bois.
Ci-dessous à gauche un taret sorti de sa galerie et à droite schéma indiquant la disposition de l'animal dans une pièce de bois.
mollusques mollusques

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Les Céphalopodes

Les Céphalopodes constituent la classe la plus évoluée des mollusques. Le pied s'est transformé en tentacules (ou "bras") (couvertes de ventouses) pour la capture de proies.
Le nombre de bras est de 10 chez les seiches et calmars et de 8 chez les pieuvres ; on parle donc de "céphaloopodes décapodes et octopodes".
Ce sont de redoutables carnivores. La tête comprend deux yeux performants. La bouche dispose d'un bec puissant.
Les espèces les plus connues sont : la Seiche, le Calmar (ou Encornet), le Poulpe (ou Pieuvre).

Céphalopodes de MMN

On peut observez chez nous surtout la seiche et la Sépiole.
Ci-dessous Seiche : mollusques

La seiche en chasse

Ci-dessous une Sépiole zélandaise ; petit céphalopode mesurant 5 cm.
mollusques

Les pontes des céphalopodes

Ci-dessous et de gauche à droite : grappe d'oeufs de seiche ("raisins de mer"), un oeuf de seiche avec l'embryon, ponte de Calmar et ponte de Poulpe :
mollusques mollusques
mollusques mollusques

Le Calmar géant

mollusques

La photo ci-dessus qui circule sur la "toile" est un montage !

Certes le calmar géant existe mais il ne mesure pas 50 mètres mais au maximum 10 mètres (avec les tentacules).
Ci-dessous les deux vraies photos :
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L'Argonaute

L’argonaute est un poulpe niché dans une coquille. Le corps peut mesurer 12 centimètres et sécrète une fine coquille : la "nacelle".
Seule la femelle est généralement observée, le mâle étant nain (2 cm) et ne sécrétant pas de coquille.
La "nacelle" est agrandie et réparées régulièrement. La femelle y dépose ses œufs tout au long de sa vie. Cette organe participe aussi à la flottabilité de l’animal en retenant des bulles d’air.
mollusques

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Les organismes vermiformes

Le terme "vers" désigne dans le langage courant tout ce qui rampe, se tortille ...
Les "vers" constituent non pas un embranchement ou phylum mais huit ; en fait six désormais puisque les embranchements des échiuriens et des siponcles sont désormais obsolètes.

Du fait de leur absence de segmentation les échiuriens et les siponcles ont longtemps été considérés comme des embranchements distincts de celui des annélidés mais les analyses de phylogénie moléculaire confirment leur appartenance à cet embranchement.

Les vers plats

Les plathelminthes (ou Vers plats) sont les vers les plus primitifs. La reproduction asexuée (à partir d'un seul individu) par scissiparité (division de l'individu en deux clones) est possible.
Ces animaux sont démunis d'appareils respiratoire et circulatoire ; la respiration se réalise par simple diffusion  au travers des parois cellulaires. Le système digestif rudimentaire est dépourvu d'anus ...
Ce sont les premiers animaux triblastiques (bilatériens) : les muscles apparaissent, le corps peut se déformer pour assurer le déplacement.

Les Planaires

Les planaires sont extrêmement plats (épaisseur ne dépasse pas le millimètre) et abordent de belles couleurs comme les nudibranches mais vous ne devez pas les confondre car ils sont dépourvus d'appendices (ni rhinophores ni de panache branchial).
En Manche on peut rencontrer la Planaire blanche qui peut atteindre 5 cm.
En eau douce vous pouvez observer la Planaire lactée qui peut mesurer 2 cm.
Cette espèce a une capacité de régénération étonnante ; même la millième partie de son corps peut recréer un individu. Aussi est-il sujet à de nombreuses recherches.
Ci-dessous Planaire blanche et Planaire lactée :
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Convoluta de Roscoff : un ver plat autotrophe

Le ver plat de Roscoff est minuscule (un centimètre maxi).
Il abore une superbe couleur verte car il héberge des algues unicellulaires qui par photosynhèse nourissent l'animal hôte (apports de sucres).
On peut observez l'animal dans les flaques d'eau à marée basse.
Ci-dessous à gauche quelques individus dans une flaque et à droite des milliers d'individus se dorant au soleil dans 1 mm d'eau et verdissant le sable :
vers plats vers plats

Les Némertiens

Ces vers ont un corps allongé, mince et mou d'où le surnom de "vers rubans".
La taille des adultes peut atteindre 30 mètres pour l'espèce Lineus longissimus - pas de nom vernaculaire.
Ils sont très cassants mais chaque fragment peut régénérer un ver entier (scissiparité).
Ci-dessous le fameux Lineus longissimus qui ne mesure ici que 5 mètres vers plats

Les Echiuriens

Le groupe des Echiuriens ne comprend qu'une centaine d'espèces et est désormais rattaché à l'embranchement des annélidés.
Les échiuriens possèdent un tronc cylindrique précédé d'une trompe rétractile qui la forme d'une cuillère.
L'espèce la plus connue est la Bonellie.

La Bonellie représente un cas de dimorphisme sexuel extrême. En effet, il faut deux ans à la Bonellie femelle pour devenir adulte  et acquérir une taille de 1 mètre ; alors que le mâle adulte ne dépasse pas quelques millimètres. Encore au stade larvaire, le mâle se fixe à la femelle. Son avenir est alors de vivre dans la trompe de celle-ci et de féconder tous les œufs qu'elle produit.

Ci-dessous la Bonellie (photo et schéma) :
échiuriens echiuriens

Un Echiurien insolite : le "pénis" de mer

Ce ver peut atteindre 30 cm de long. Le corps est beige comme le sable vaseux dans lequel il creuse ses tunnels en forme de U.
L'animal chasse en sécrétant un filet de mucus collant, qui agglomère les particules nutritives dont il se nourrit.
La forme suggestive de ce ver en fait un met de choix en Chine, Japon et Corée.
vers marins vers marins

Les Siponcles

Origine du surnom "ver cacahuète" car ressemblance avec la gangue quadrillée (qui renferme les cacahuètes).
Les siponcles sont des vers marins dont le corps est composé de 2 parties : un tronc non segmenté et un organe rétractable qui lui permet de creuser.
L'espèce de Siponcle que l'on peut rencontrer chez nous est le "Siponcle nu" (Sipunculus nudus) qui creuse des galeries dans le sable ; son règime alimentaire est limnivore. Il peut atteindre 15 cm de long.
En Asie les siponcles sont commercialisés pour l'alimentation humaine.
Ci-dessous : un "siponcle nu" sur l'estran et dans le commmerce :
siponcles siponcles

Les annélidés

Le Ver de terre, le Ver de côte (ou Arénicole), la Sangsue les vers tubicoles, avec leur superbe panache, font partie de cet embranchement.
Leur corps cylindrique est formé d’une succession de segments en forme d'anneau (ou métamères) tous semblables. Seule la tête et la queue sont différentes. Chaque autre segment porte des parapodes (appendices pairs) munis de soies (poils durs). Chez certaines familles, les parapodes portent aussi des branchies externes.

Les Annélides ont une grande capacité de régénération ; ils peuvent, selon les espèces, régénérer la région antérieure ou postérieure.
C'est l'embranchement composés des vers les plus évolués, céphalisation marquée ; apparition des appareils respiratioire et circulatoire.

La classe des oligochètes comprend le ver de terre et des vers dulcicoles.
Les achètes sont dépourvus de soies et sont dotés de deux ventouses. Ce sont les sangsues.
Les annélidés que l'on rencontre dans les mers sont des polychètes. Ce sont eux qui sont décrits dans la suite de ce chapitre.

Polychètes - généralités

La classe des annélides polychètes c'est plus de 13 000 espèces, 80 familles ...
La très grande majorité des espèces sont benthiques (vivent sur le fond). Il existe cependant quelques rares espèces pélagiques.

Polychètes errants

Les espèces carnivores ont une trompe protractile appelée proboscis et munie de mâchoires . polychètes

Ci-dessous trois espèces de polychètes errants de Manche et mer du Nord : l'Arénicole, l'Aphrodite et la Gravette :
polychètes polychètes
polychètes

L'Arénicole n'a longtemps intéressé que les pêcheurs (excellent appât). Mais désormais ce ver intéresse aussi les chercheurs. En effet son hémoglobine possède des propriétés étonnantes : extracellulaire et pas typée (ni groupe ni rhésus) et dotée d'une capacité de stockage d'oxygème énorme.
L'hémoglobine d'arénicole est à la base d'un nouveau médicament qui permet de conserver plus longtemps les organes à transplanter.
Alimentation : l'Arénicole est limnivore (qui "mange du sable, de la vase") et en extrait les nutriments.

L'Aphrodite est un gros ver (peut atteindre 20 cm) ; c'est un ver fouisseur et carnivore.

La Gravette ou "néréis des sables" est aussi un ver fouisseur et carnivore.

Les vers de feu

Distribution géographique : Méditerranée orientale, Atlantique tropical.
Ce sont des polychètes errants dont les parapodes sont garnies de soies urticantes et rétractibles.
À l'extrémité des parapodes il y a aussi de petites branchies.
polychètes polychètes

Ci-dessus et sur la photo de droite, les soies sont repliées mais l'on voit bien les branchies.
Les vers de feu sont des nécrophages.

Vers carnivores géants

Les eunicidés sont des polychètes errants de grande taille et carnivores.

L'espèce la plus dangereuse, pour les poissons (regardez la vidéo) est le ver "Bobbit".

Le ver Bobbit

Cet eunicidé peut atteindre jusqu'à trois mètres de long et 2,5 cm de diamètre
La tête porte 5 antennes courtes (palpes), une paire d'yeux et des trois paires de mâchoires rétractibles. La nuit, quand il chasse à l'affût, il déploie ses mâchoires.
Le jour il est complètement enfoui dans son terrier ; la nuit, il sort son corps de quelques centimètres et attend que des proies passent à sa portée.
"Bobbit" fait référence au fait divers lié à la famille américaine Bobbit dont la femme avait coupé le pénis de son mari.
Avec ses puissantes mâchoires, le ver Bobbit peut infliger de sérieuses blessures au plongeur trop curieux.
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polychètes

Les trois flèches sur la première photo, signalent les redoutables mâchoires.

Vidéo sur le ver Bobbit
Autres eunicidés

Moins dangereux pour l'homme, le ver géant de Méditerranée et le ver géant des Antilles.
À la différence du Bobbit qui ne quitte jamais son terrier, ces espèces sont très mobiles la nuit.
polychètes polychètes

Polynoïdes

Ce sont des polychètes couverts de grosses "écailles" appelées élytres.
La tête porte deux paires d'yeux, trois antennes et une trompe protractile dotée de quatre mâchoires.

Exemple de ver à écailles : Eulagisca gigantea (pas de nom commun).
Ci-dessous deux photos de l'espèce : à gauche vue générale et à droite gros plan sur la trompe protactile et ses mâchoires.
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Polychètes tubicoles (ou sédentaires)

Les Polychètes tubicoles sont des organismes s'abritant dans un tube fixé au substrat. Ce sont des filtreurs actifs ; ils arborent un magnifique panache branchial qui piège le plancton.
Il ne faut pas éclairer ces Vers avec votre torche de plongée ; le panache se replie aussitôt dans le tube.

Ci-dessous les principales espèces de vers tubicoles.

Bispire

Le double panache branchial est caractéristique de l'espèce.
Lorsque le panache est rentré, on remarque la section du tube qui fait penser à un "8" (photo de droite ci-dessous).
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Sabelle

C'est une espèce des fonds sablo-vaseux.
La photo ci-dessous à droite a été prise à Dunkerque.
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Serpule

L'individu produit un tube calcaire sinueux incrusté dans le rocher.
Observez bien le double panache et l'opercule en forme d'entonnoir qui ferme le tube lorsque le ver s'y retire (photo de droite, ci-dessous).
polychètes polychètes

Lanice

Polychète Sédentaire que l'on peut observer en grandes concentration lors des grandes marées sur les estrans sableux abrités : "les gazons de Lanices".
Ci-dessous un individu et un "gazon de lanices" :
polychètes polychètes

Le tube est constitué de grains de sable et est bien enfoncé dans le substat. L'animal répare son tube après chaque tempête.
On peut observer lors des grandes marées des gazons de lanices sur la plage des Hemmes de Marck.

Pomatoceros

La longeur du tube de section triangulaire peut atteindre 10cm.
Sur la photo de gauche ci-dessous, on peut voir aussi de minuscules spirorbes.
polychètes polychètes

Spirorbe

Les petits tubes en forme de spirale ne mesurent que 3mm. On peut observer de grandes concentrations sur les thalles de Fucus. polychètes

Spirographe

Ce polychète tubicole est célèbre pour son superbe panache.

Le superbe panache du spirographe

L'Hermelle

Cette espèce de ver sédentaire vit en colonie. Chaque individu édifie un tube de sable accolé aux autres. De véritables récifs (très fragiles) se constituent alors.
Ci-dessous une colonie d'Hermelles et un individu extrait de son tube protecteur. Espèce absente de la mer du Nord mais très présente en baie du Mont Saint Michel.
polychètes polychètes

Arbre de noël

Spirobranchus giganteus a pour nom commun "arbre de noël" ; on comprend pourquoi en observant les photos ci-dessous.
Il s'agit d'un annélide polychète sédentaire des mers chaudes. Il vit en association avec les coraux durs.
Ci-dessous à gauche double panache branchial du ver et à droite un individu sorti exceptionnellement de son tube, pourquoi ???
polychètes polychètes

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Les Bryozoaires ou animaux "mousse"

Bryozoaire (du grec bryoza « mousse » et zoon « animal » donc « animaux mousse » du fait de leur aspect duveteux.
Mais les zoologistes préfèrent désormais le terme Ectoproctes (du grec ekto  «dehors » et prokto « anus).
Il s'agit d'un embranchement très discret et donc peu connu des plongeurs.
Il s'agit d'un groupe de 5 000 espèces environ qui sont toutes coloniales et aquatiques. Les colonies sont en général sessiles (fixées).
Chaque individu (zoïde) de la colonie ne dépasse pas le millimètre. Le zoïde est constitué d’une partie vivante (polypide) entouré d’une logette (cystide). Le polypide laisse paraitre sa couronne tentaculaire en forme de fer à cheval (lophophore) destinée à capturer le phythoplancton ; les bryozoaires sont donc des filtreurs.
La disposition des zoïdes est très régulière, géométrique !

Aspect des colonies

Certaines espèces dites encroutantes forment de grandes plaques blanchâtres sur les algues (et en particulier les Laminaires) mais aussi sur des rochers, coquillages, coques de navires, coquilles. D'autres espèces ont la forme d'arbustes ou de boules. De rares espèces sont pélagiques (flottent entre deux eaux).

Ci-dessous le schéma d'un zoïde de bryozoaire : bryozaires

Notez le tube digestif en forme de U avec deux orifices dont un anus à côté du lophophore d'où le terme "ectoprocte".

Reproduction

Reproduction sexuée : les bryozoaires sont en général hermaphrodites protandres (d’abord mâle puis femelle). L’oeuf fécondé donne une larve pélagique qui ensuite se fixe et est à l’origine d’une nouvelle colonie.

Reproduction asexuée : la croissance de la colonie (nouveaux zoïdes) se fait par bourgeonnement.
Chez les espèces dulcicoles des "bourgeons dormants" (statoblastes) peuvent se détacher de la colonie moribonde pour former une nouvelle colonie. Ces "graines" sont transportées par les oiseaux pour une dissémination de l'espèce. Elles peuvent rester au sec très longtemps.
Ci-dessous "bourgeon dormant" de Cristatelle (bryozoaire dulcicole) observé au binoculaire. bryozaires

Bryozoaires de Méditerranée

Ci-dessous la célèbre Dentelle de Neptune, le faux corail et le Bois de Cerf :
bryozaires bryozaires
bryozaires

Les bryozoaires dulcicoles

Les bryozoaires sont aussi présents en eau douce.

Espèces benthiques

La Cristatelle est une espèce vagile alors que le Lophopier est sessile.

Ci-dessous : Cristatelle & Lophopier :
bryozaires bryozaires

Vidéo sur la Cristatelle et le Lophopier

Espèce pélagique : la Pectinatelle

La Pectinatelle est originaire d’Amérique. Il s'agit donc d'une espèce introduite mais non invasive.
La colonie flotte entre deux eaux et peut atteindre un mètre (mais le plus souvent c'est de la taille d'un ballon). Son apparence peut faire penser à une méduse.
Ci-dessous : une colonie géante, deux lophophores (photo macro) avec leur forme caractéristique de fer à cheval.
bryozaires bryozaires

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Les Cnidaires - animaux urticants

Nous abordons maintenant les groupes les plus anciens : les diblastiques.

Cnidaires - généralités

Il s'agit d'un embranchement uniquement aquatique et essentiellement marin qui regroupe anémones, gorgones, coraux et méduses.
Les cnidaires sont des animaux à symétrie radiaire. L'anatomie est simple : ni appareil respiratoire et circulatoire ; l'oxygène diffuse directement à travers les tissus. Des muscles et un système nerveux rudimentaire permettent des mouvements limités.
Très différents en apparence, les cnidaires ont tous le même plan d'organisation : une masse gélatineuse comprenant un orifice unique entouré de tentacules.
Cet orifice unique fait donc fonction en même temps de bouche de d'anus et il est orienté vers le haut pour les espèces fixées (forme "polype"), vers le bas pour les espèces de pleine eau (forme "méduse").
Chez certaines espèces il y a alternance des phases "polype" et "méduse". C'est par exemple le cas de l'Aurélie (méduse commune).
Ci-dessous morphologie d'un polype et d'une méduse : cnidaires
Les cnidaires peuvent être solitaires (un seul individu : Anémones, Méduses) ou coloniaux (Coraux, Gorgones, Physalie).
Les cnidaires peuvent être pélagiques (incapable de lutter contre le courant donc appartenir au plancton : les méduses) OU fixée (anémones, gorgones, coraux, hydraires, ...)
Les cnidaires sont des carnivores mais certaines espèces "cultivent" des algues microscopiques pour complèter leur alimentation. Il s'agit donc d'une relation symbiotique c'est à dire bénéfique pour les deux espèces.

Les cnidocytes

Les tentacules des cnidaires sont truffées de cellules urticantes : cnidocytes (ou cnidoblastes).
Chaque cnidoblaste est en fait une cellule avec un avec capteur (cnidocil) un minuscule harpon replié trempant dans une poche à venin.
Schéma d'une cellule urticante (cnidocyte ou cnidoblaste): cnidaires

Dès que le cnidocil est effleuré le harpon sort de la poche et vient frapper la proie pour injecter le venin.

Les différents groupes de cnidaires

La classification des cnidaires est complexe et évolutive ...

Les hydrozoaires

Ce sont des cnidaires primitifs le plus souvent coloniaux.

Le Grand plumulaire (ou "plumes d'or") est une espèce superbe d'hydraire. cnidaires

les siphonophores sont coloniaux et pleustoniques.
Ci-dessous deux espèces de siphonophores : la Physalie (ou "galère portugaise"), une espèce très dangereuse voire mortelle et la Vélelle qui est inoffensive pour l'homme.
cnidaires cnidaires

Pleuston : ensemble des organismes qui vivent à la surface de la mer, sans moyen de locomotion, souvent ramenés à la côte par les vents, les coura

Les siphonophores ont pour prédateur la Janthine un gastéropode pleustonique qui flotte en produisant des bulles d'air avec un mucus. gastéropodes

Le "corail de feu" est un hydrocoralliaire bien connu des plongeurs pour son contact cuisant. cnidaires

Les anémones et cérianthes

Les anémones (ou actinies) sont des cnidaires solitaires et fixés.
Ce sont de redoutables prédateurs capables de paralyser de grosses proies (en les mitraillant de venin) puis de les dévorer.
Les anémones peuvent se reproduire par simple division : scissiparité.
Chez les cérianthes, les tentacules sont de deux tailles : les périphériques sont longs, ceux situés près de la bouche) plus courts.
Les actinies et cérianthes sont des hexacoralliaires (chaque polype comprend 6 tentacules ou un multiple de 6).

Alcyions, gorgones et coraux vrais

Les alcyonaires ("coraux mous") sont des colonies fixées de polypes ; colonie dotée d'un squelette mou (gorgé d'eau). alors que chez les gorgones et coraux vrais, le squelette de la colonie dur et cassant (ne pas toucher).
Ce groupe appartient aux octocoralliaires (chaque polype ne comprend que 8 tentacules).

Les méduses

La méduse est un cnidaire (donc urticant) pélagique et solitaire (un seul individu).

Selon les espèces la bouche est entourée de lèvres courtes ou longues (appelées aussi "bras buccaux") qui donnent parfois l'aspect "chou-fleur" à l'animal.
L'ombrelle contient des cellules musculaires qui permettent sa contraction pour un déplacement dans la colonne d'eau.
L'ombrelle est ceinturée d'ocelles (yeux primitifs) sensibles à la lumière.
Ne pouvant lutter contre les courants (d'où les fréquents échouages massifs), les méduses sont rangées dans le plancton (macroplancton).

Cnidaires de Manche et Mer du Nord

Cnidaires fixés et coloniaux

Ci-dessous deux photos d'Alcyon jaune (anthozoaire) : à gauche colonie à seize lobes et à droite une jeune colonie (un lobe) ; les polypes sont pleinement épanouis. L'Alcyon jaune a un squelette mais peu rigide : "corail mou".
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Ci-dessous à gauche Hydraire-antenne et à droite Gorgone verruqueuse.
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L'Obélie (hydraire) constitue des colonies gazonnantes sur les frondes des laminaires.
Ci-dessous une colonie à gauche et à droite gros plan sur quelques polypes.
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Cnidaires fixés et solitaires

Ci-dessous Actinie rouge (ou "Tomate de mer") en boule, actinie rouge avec tentacules déployées et Aénémone fraise :
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Les deux espèces se ressemblent beaucoup ; seule différence les taches jaunes sur le pédoncule de l'anémone fraise.

Méfiez vous des noms vernaculaires. Le terme "fraise de mer" peut désigner l'anémone fraise mais aussi une ascidie coloniale très jolie.

Ci-dessous à gauche Anémone verte et à droite Dahlia de mer.
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L'Actinie verte (ou "anémone beignets" ou encore "ortie de mer") se rencontre souvent dans les cuvettes des estrans rocheux. Elle ne peut pas rétracter ses tentacules. Elle est consommée en friture d'ou son nom.
L'Anémone dahlia peut avaler des proies importantes (petits poissons ou crustacés) grâce à la puissance de son venin.

Ci-dessous Anémone plumeuse (ou "Oeillet de mer") et la Sargatie élégante.
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L'Oeillet de mer peut coloniser entièrement certaines épaves. Le nombre de tentacules chez la Sargatie peut avoisiner 200 ...

La Cérianthe se distingue des actinies par une double couronne de tentacules. cnidaires

Méduses de Manche et Mer du Nord

Ci-dessous trois méduses fréquentes en MMN : Aurélie, Rhizostome, Chrysaore (ou Méduse rayonnée) .
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L'Aurélie est facilement identifiable avec ses quatre "fers à cheval" qui sont les organes reproducteurs (gonades).
La Rhizostome qui est surnommé "méduse chou-fleur" ; elle est récoltée pour en extraire une protéine, le collagène qui permet de réaliser des crèmes anti-rides et aussi de la peau artificielle pour les brûlés. Elle n'est pas urticante.
La Chrysaore a des lignes brunes sur l'ombrelle qui rappellent une rose des vents.

Cnidaires de méditerranée

Les anémones ( ou actinaires)

Ci-dessous Anémone des posidonies, Anémone soleil (ou dorée), Aiptasie verte et Anémone de feu :
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cnidaires cnidaires

L'Anémone de posidonie est un petit actinaire qui vit fixé sur une feuille de posidonie.
L'Anémone soleil (ou dorée) vit enfouie dans le sable jusqu'à la couronne tentaculaire.
L'Aiptasie verte a des tentacules translucides ; fixée dans les fissures des rochers.
L'anémone de feu est très urticante. De jour les tentacules sont entièrement repliées.

Les gorgones

On peut observer en Méditerranée de nombreuses espèces de Gorgones.
Ci-dessous : Anémone blanche, Anémone jaune et Anémone pourpre :
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Le corail rouge de Méditerranée

corail rouge corail rouge

Méduses de Méditerranée

Ci-dessous trois espèces que l'on peut rencontrer en Méditerranée : Pélagie, Cuboméduse, Méduse "oeuf au plat".
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La Pélagie est très urticante mais non mortelle.

À la différence des espèces de l'Indo-Pacifique, la piqure de la cuboméduse (ou "guêpe de mer") de Méditerranée est bénigne.

La Méduse "oeuf au plat" (Cotylorhiza tuberculata) ne présente aucun danger. Cette dernière "cultive" des algues unicellulaires symbiotiques : les zooxanthelles qui constituent une partie de son alimentation.
Son ombrelle comprend un dôme jaune qui la fait ressembler à un oeuf au plat. Les extrémités des tentacules sont violettes.
De nombreux alevins s'abritent souvent dans les tentacules.

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Les Cténaires - animaux collants

Les Cténaires sont souvent confondus avec les méduses.
Les cténaires sont des organismes pélagiques transparents et gélatineux dotés d'un seul orifice (comme les méduses) mais à la différence de celles-ci, ils ne sont jamais urticants. Les tentacules sont truffées de cellules collantes (les colloblastes).
Un cténaire est beaucoup plus mobile qu'une méduse grâce à ces huit rangées de "peignes ciliés" locomoteurs. Donc les cténaires devraient plutôt être rangés dans le necton plutôt que dans le plancton ...
Les cténaires sont hermaphrodites protandres ou synchrones. Ainsi la "Méduse américaine" peut s'autoféconder et comme de plus c'est une espèce euryhaline et eurytherme (supporte des variations de salinité et de température) on comprend mieux la prolifération inquiétante de cette espèce dans différentes mers.

En mer Noire un autre cténaire a été introduit pour contrer la prolifération de Mnemiopsis leidyi ( ou "Méduse américaine") : la Béroé ovale. Photo ci-dessous : cténaires

Dans les mers tropicales mais aussi en Méditerranée on peut observer un superbe cténaire : la Ceinture de Vénus. cténaires

Ci-dessous deux espèces de MMN ; à gauche Groseille de mer et à droite la fameuse Mnémiopsis
cténaires cténaires

La Groseille de mer a deux tentacules alors que la Méduse américaine en est dépourvue.
Sur les deux photos on voit bien les rangées de peignes ciliés qui réfléchissent la lumière du phare.

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Les Spongiaires

Terminons par les métazoaires (animaux pluricellulaires) les plus primitifs : les spongiaires (ou éponges).

Généralités

Les Spongiaires sont des organismes très archaïques : les premiers animaux pluricellulaires apparus.
Les éponges n'ont pas d'axe de symétrie ni de tissus (ensemble fonctionnel de cellules) mais un amas de cellules.
Cet embranchement est uniquement aquatique et essentiellement marin.
La charpente d'un spongiaire est constituée de spicules de formes variées (aiguilles, baguettes, etc ).
Des cellules flagellées (choanocytes) créent un courant d'eau et captent des particules nutritives en suspsension dans l'eau.

Les éponges - morphologie

Les spongiaires ont des formes très diverses. Voir schéma ci-dessous :

Eponges - milieu de vie

On trouvera toujours les éponges sur le fond (animaux benthiques). Elles sont toujours fixées (sauf au stade larvaire) : animaux sessiles.
Ci-dessous l'éponge la plus célèbre Spongia Officinalis puisque utilisée comme éponge de toilette car dépourvue de spicules.
éponges

Alimentation des éponges

Les éponges sont des microphages suspensivores (ou filtreurs). Et plus précisément des filtreurs actifs car l'animal crée son propre courant d’eau.
Une éponge filtre son propre volume d’eau en 10 à 20 secondes en retenant pratiquement tous les particules ne dépassant pas 3 microns donc surtout du phytoplancton.
Ci-dessous : schémas d'une éponge de type Ascon et d'un choanocyte.
éponges éponges

Le courant d’eau est créé par les flagelles des choanocytes.
L'eau entre dans l'éponge par les nombreux pores minuscules (invisibles) puis est filtrée par les collerettes cilées des choanocytes puis est expulsée par l'oscule (orifice bien visible).

Les éponges : des pompes très efficaces

La vidéo ci-dessus démontre la capacité remarquable de pompage des éponges.
Dans les eaux chaudes les éponges peuvent atteindre des tailles impressionnantes comme l'éponge barrique.
éponges

Les différents types d'éponges

Reproduction des éponges

Reproduction sexuée : l'oeuf (ovule fécondée par un spermatozoïde) donne une larve qui nage librement quelques heures avant de se fixer et de se métamorphoser.

Reproduction asexuée : reproduction par bourgeonnement externe ou bougeonnement interne : gemmulation.
Ci-dessous bourgeonnement externe par coulure et gemmulation (éponge d'eau douce).

Éponges de MMN

Ci-dessous Éponge "fesse éléphant", Éponge "mamelles", Orange de mer et Sycon.
éponges éponges
éponges éponges

Certains éponges en forme d'outre peuvent être confondues avec les ascidies.
Si vous touchez légèrement une ascidie elle va se rétracter ce qui n'est pas le cas d'une éponge car cette dernière est dépourvue de système nerveux.

Éponges de Méditerranée

Ci-dessous trois espèces observables surtout dans cette mer : Axinelle commune, Clathrine jaune, Oreille d'éléphant.
éponges éponges
éponges

L' éponges de verre et l' éponge carnivore sont deux espèces abyssales mais qui peuvent être présentes aussi dans des grottes aux conditions de vie ressemblant à celles des abysses : obscurité totale, température froide et constante.
Ci-dessous plusieurs individus de chacune des deux espèces.
éponges éponges

Vidéo : l'éponge carnivore

L'éponge carnivore ne possède ni ostioles, ni oscules mais de longs filaments pour capturer de petits crustacés.
Elle ressemble plutôt à un hydraire (cnidaire) mais elle possède des spicules qui sont caractéristiques de l'embranchement des éponges.

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