L'orthographe d’un mot doit restituer le plus fidèlement possible sa prononciation. Par exemple il faut distinguer
le E fermé [e] comme dans le mot été ;
du E ouvert [ε] comme dans sève et du E muet [ə] comme dans les mots je, le.
La première solution fut d’ajouter des lettres. Ainsi les scribes au Moyen Age faisaient suivre la lettre E de S ou Z pour préciser un E fermé.
Mais progressivement les imprimeurs ont introduit les accents. C’est Pierre Corneille qui a imaginé l’accent grave pour signaler un E ouvert.
L’accent aigu
L'accent aigu date du XVIème siècle à l'initiative du poète Ronsard.
L'accent aigu est placé sur la lettre E pour indiquer un E fermé [e] comme dans l’adjectif épatant.
Mais dans certains cas il est absent !
Ainsi même dans le cadre d’un E fermé il n’y a jamais d’accent sur le E :
devant un X : texto, examen
devant une consonne double : erreur, effroi, message, ...
devant une consonne muette : pied, nez, clef, danser, est, es
À l'intérieur d'un mot l'accent aigu pouvait avoir valeur d'accent grave :
allégement, céleri, crémerie, médécin, réglement, sécheresse, ... Les rectifications orthographiques de 1990 proposent pour de nombreux mots de remplacer l'accent aigu par un accent grave afin de faire
concorder la graphie avec la prononciation.
Ainsi il faut écrire désormais : allègement, cèleri, crèmerie, évènement, mèdecin, règlement, sècheresse, etc.
L’accent grave
L'accent grave date du XVIième siècle mais c'est Corneille qui défendera son usage.
L'accent grave se place sur les voyelles suivantes : A,E,U
Sur les lettres A et U il permet de distinguer les homophones :
a (verbe avoir) et à (préposition)
la (article) et là (adverbe de lieu)
ou (conjonction) et où (pronom relatif)
Placé sur la lettre E l'accent grave indique qu’il faut prononcer un E ouvert [ε]. Mais il n’y a jamais d’accent grave devant une consonne double ou un groupe de consonnes.
Ainsi il faut écrire sans accent : jette, appelle,...
Rectifications orthographiques : les verbes en -eler et -eter marquent le son [èl] par un E accent grave suivi d'une seule consonne sauf
les verbes "jeter" et appeler". Il faut donc désormais écrire : elle renouvèle, il feuillète, il gèle mais Il appelle, elle jette.
L’accent circonflexe
L’accent circonflexe se place sur les voyelles A,E,I,O,U de certains mots.
L'accent circonflexe est souvent l'indication d'un S disparu. On retrouve ce S dans des mots de la même famille qui l'ont conservé :
forêt et forestier, bâton et bastonnade, hôpital et hospitaliser, ...
Par contre, tous les mots de la famille d'hôtel ont perdu le S.
La prononciation d'un ê est celle d'un e ouvert [ε].
Homophones distingués par l'accent circonflexe :
du (article) et dû (participe passé du verbe devoir)
mur (cloison) et mûr (arrivé à maturité)
sûr (certain) et sur (préposition)
tache (salissure) et tâche (travail)
Mais il existe aussi d'autres homonymes :
chasse & châsse (relique)
colon & côlon (partie de l'intestin)
cote (mesure) & côte (rivage)
haler (tirer) & hâler (bronzer)
jeune & jeûne (ne pas manger)
pale (d'hélice) & pâle (clair)
Dans le cadre des rectifications orthographiques, l'accent circonflexe disparait sur les voyelles I et U mais il est maintenu sur les
autres voyelles.
Nous pouvons donc écrire : chaine, naitre, paraitre, bruler, aout, etc. Il est aussi maintenu pour la conjugaison au passé simple. Nous fîmes, vous fîtes. Il est aussi conservé pour la conjugaison du verbe "croitre" afin qu'il n'y ait pas de confusions avec le verbe "croire".
Je crois que cet arbre croît vite.
On met une majuscule (ou capitale) à la première lettre d’une phrase, d’un nom propre,
d’une grande période historique : la Révolution française - la Première Guerre Mondiale ,
d’une marque :un verre de Pepsi, d’un titre :Docteur - Maitre - Majesté - Colonel .
On écrit aussi avec une majuscule les nationalités, les peuples, les gentilés. Un Français - un Breton, un Lillois, ...
Par contre l’adjectif correspondant est avec une minuscule. Il est français - il est breton – il est lillois.
On écrit aussi avec une minuscule :
une langue : l’anglais - le français
une religion : l’islam - le judaïsme
un terme générique de géographie (mer, océan, golf, lac, ...) sauf s’il font partie d’un nom propre composé.
Le Mont blanc (avec M majuscule)
un nom de vin, de fromage, ... (un bourgogne - le cantal
un jour, un mois sauf s’il s’agit d’une date historique. Le 11 Novembre - le Lundi de Pâques - Fête du Travail
Les points cardinaux. Je descends dans le sud. Par contre les abréviations sont en majuscules. Il faut prendre le cap N.O. !
Majuscules et traitement de textes
Si une inscription ou un titre de journal est en majuscules non accentuées, il y a un risque d’ambiguïté voire de contresens.
UN HOMME TUE DANS UN CAFE DU CENTRE
Il a tué OU a été tué ???
Mais il est difficile de produire directement une majuscule accentuée via un traitement de textes.
La solution consiste à saisir la lettre en minuscule accentuée puis de demander ensuite sa conversion en majuscules.
Si vous utiliser Writer de Libre Office vous pouvez personnaliser les barres d’outils et en particulier la barre « formatage ».
Commande : Outils/personnaliser ...
Une boite de dialogue apparait alors.
Il suffit de cocher les cases « minuscules, majuscules, petites capitales » puis de valider en cliquant sur OK
Grâce à cette personnalisation de la barre "format" il vous sera très rapide d’obtenir une lettre majuscule accentuée.
Relations entre graphie et prononciation en français
Dans le sens lecture c'est plutôt satisfaisant. Le petit locuteur francophone apprend vite à lire car les relations graphie - prononciation sont
relativement prévisibles, moins que l’espagnol mais beaucoup plus que l’anglais (qui est très opaque en ce domaine).
Il y a cependant quelques pièges. Ainsi le groupe de consonnes CH se prononce souvent [sh] mais parfois [k].
Par contre dans le sens écriture ça se complique car il y a souvent plusieurs solutions pour représenter un son.
Un premier exemple ; le son (ou phonème) [k] s’écrit C (cacher) ou QU (quille) ou K (képi) ou CC (accord) ou CK (ticket) voire CH (chorale).
Autre exemple : le phonème [o] s’écrit tantôt O (zéro) ou AU (sauter) ou EAU (bateau) ou OO (zoo) ou OI (oignon) voire ô (côte).
De plus de nombreuses lettres sont muettes en français c’est à dire qu’elle font partie de l’orthographe du mot mais ne se prononcent pas.
Dans ce chapitre qui suit je vais tenter de vous communiquer quelques règles et
astuces pour "limiter la casse" mais sachez que parfois, il n’y a pas d’autres solutions que de mémoriser la graphie de certains mots.
L'alphabet phonétique international (API)
En écrivant un mot avec les caractères de cet alphabet on indique la prononciation du mot indépendamment des langues.
Les voyelles sont en vert et les consonnes sont en noir.
Transcription des sons en français
Dans les trois tableaux ci-dessous phonèmes de la langue française avec pour chaque phonème :
le symbole correspondant (entre crochets) dans l'API
graphies correspondantes en français
exemples avec un mot pour chaque graphie possible
Le voyelles
phonème
graphies en français
exemples
[a]
a fermé : a, à, ha, as, at
lac, à, habit, bas, état
[ɑ]
a ouvert : â, a
pâte, cadre
[ɑ ̃]
an, am, en, em, han, aon
divan, jambe, gentil, remplir, hanté, paon
[ə]
e dit muet
leçon, faisan, monsieur
[e]
e fermé :é, er, ai, ez, hé
égal, danser, j’aurai, chez, hélas
[ε]
e ouvert : è, e, ai, ei, ê, he, et, ey, enn, ess, ett
La différence entre [a] et [ɑ] tend à disparaitre.
Même remarque pour les phonèmes [ø] et [œ] (EU fermé et EU ouvert) ainsi que pour les sons [ɛ̃ ] et [œ̃ ] ;
les "brin" et "brun" se prononcent de la même façon dans beaucoup de régions.
C'est aussi l'occasion de rappeler le rôle de l'accent aigu sur le E pour produire le E fermé et de l'accent grave pour obtenir le son [ε].
Les semi-voyelles
Phonème
graphies en français
exemples
[ j ]
y,i,il, ille, hi, hy
yaourt, iode,réveil, grillage, hier, hyène
[ w ]
oi, oy, oua, wa
loi, moyen, ouate, wagon
[ ɥ ]
u, hu
lui, huit
Les consonnes
Phonème
graphies en français
exemples
[ b ]
b
abri
[ k ]
c, cc, qu, k, ch
café, occupé, quand, kilo, chorale
[ ʃ ]
ch
achat
[ d ]
d, dd
don, addition
[ f ]
f, ff, ph
fort, siffler, phrase
[ g ]
g, gu
globe, déguisé
[ ɲ ]
gn
saigner
[ ʒ ]
j, g, ge
jeu, agile, plongeon
[ l ]
l, ll
lune, ballon
[ m ]
m, mm
amour, commande
[ n ]
n, nn
nature, personne
[ p ]
p, pp
pouce, appeler
[ r ]
r, rr, rh
rond, verre, rhume
[ s ]
s, ss, c, ç, t, x
sel, tousser, cinéma, garçon, invention, six
[ z ]
s, z
raison, zéro
[ t ]
t, tt, th
très, attache, thé
[ v ]
v
vite
[ ks ]
x, cc, xc
taxi, accident, excité
[ gz ]
x
examen
Exemple
"gentil" s'écrit : [ ʒɑ̃ti ]
Les fins de mots délicates
Noms masculins en "-ée" : une quarantaine de mots dont lycée, mausolée, trophée, ... se terminent par un E.
Noms féminins en "-u" : glu, tribu, glu, vertu, ... Les autres s’écrivent "-ue".
Adjectifs masculins en "-ile" : habile, servile, stérile, ... Les autres s’écrivent "-il".
Noms féminins se terminant par le son [té].
La plupart ne prennent pas de E final sauf ceux qui indiquent un contenu (pelletée, potée) et ceux qui sont dérivés d’un
verbe (dictée, portée, remontée, ...).
Mots terminés par le son [oir] :
les adjectifs s’écrivent "-oire" : jubilatoire, illusoire, ...
les noms féminins s’écrivent "-oire" : baignoire, balançoire, ...
les noms masculins s ‘écrivent "-oir" (devoir, savoir, trottoir, ... ) sauf quelques uns qui prennent un
E terminal: auditoire, conservatoire, réquisitoire, ...
Les terminaisons muettes
En français il est fréquent que les terminaisons ne se prononcent pas ; elles ont un rôle uniquement grammatical !
Ainsi la terminaison "ent" du verbe au présent (3ième personne du pluriel) est muette.
Pierre et Pauline président conjointement la réunion. Il faut prononcer [préside] !
Par contre à la forme interrogative, la terminaison se prononce comme un T euphonique. Pierre et Pauline président-ils la réunion ?.
Il faut prononcer [présidetil].
Certaines consonnes finales sont muettes. Ces lettres finales qui ne se prononcent pas font partie de la graphie pour indiquer la famille à
laquelle appartient le mot. Pour retrouver la terminaison muette il suffit de remplacer le mot par son féminin ou par le verbe de la même famille.
Quelques exemples :
froid → froide au féminin donc un D final
petit → petite au féminin donc un T final
bond → verbe "bondir" donc un D final
coup → verbe "couper" donc un P final
cout → verbe "couter" donc un T final
galop → verbe "galoper" donc un P final
Mais attention il y a des incohérences :
verbe "bazarder" alors que le nom est "bazar" (sans D)
verbe "cauchemarder" alors que le nom est "cauchemar" (sans D)
Le E final ajouté à la forme féminine d'un nom ou d'un adjectif ne se prononce pas en général sauf si le E est précédé d'une consonne.
La lettre a été lue [lu] par Marie. La leçon a été apprise [apprise] par coeur.
Le S final ajouté au pluriel d'un nom ou d'un adjectif qualificatif est muet.
Nous allons aborder maintenant quelques caractères qui précisent la prononciation des mots : l'apostrophe de l'élision,
la lettre H, le tréma, la cédille, le E, le S et le T euphoniques.
Élision
Lorsqu’un mot se terminant par une voyelle, est suivi d’un mot commençant aussi par une voyelle il peut y avoir élision, ce qui veut dire que la
voyelle finale du premier mot est remplacée une apostrophe. On écrit et on dit : L’affaire est mal engagée et non pas La affaire est mal engagée. On dit qu’il y a élision de l’article "la".
Attention il n’y a pas élision de tous les mots mais seulement des articles le, la, des pronoms me, te, se, ce et de certaines prépositions
et conjonctions : de, jusque, lorsque, puisque, que, quoique, si, etc.
La lettre H
Le H en début de mot
Le H initial ne se prononce jamais mais il peut être muet ou aspiré.
Le H muet permet l’élision de la voyelle qui précède et à l'oral il faut faire la liaison.
Il faut écrire : l’horreur donc faire l'élision et prononcer [loreur] : élision.
Il faut écrire : les horreurs et prononcer [lézoreur] : liaison.
Le H aspiré ne permet ni l’élision ni la liaison.
Il ne faut pas écrire "l'hareng" mais "le hareng" : pas d'élision.
"Un hareng" ; il ne faut pas prononcer [un naran] mais [un-aran] : pas de liaison.
Dans un dictionnaire un mot débutant par un H aspiré apparait précédé d’un astérisque ou d'une apostrophe.
Le H à l’intérieur d’un mot
Le H entre deux voyelles indique qu’il faut prononcer chacune des voyelles qu’il sépare ; il équivaut donc à un tréma sur la deuxième voyelle.
Exemples : ahuri [aüri], trahir [traïr], ...
Après la plupart des consonnes le H ne se prononce pas : thermes, adhérer, .... Il s'agit d'un H étymologique.
La suite CH est le plus souvent prononcée [sh] : chaud, chameau, échéance, chance, ... mais exceptionnellement il est prononcé [k] :
chiton, chlore, orchestre, chorale, archaïque, ... La suite PH se prononce toujours [f] : éléphant, paragraphe, .... Le graphisme PH indique l’origine grecque du mot.
Contre-exemple : le mot nénufar doit désormais s'écrire avec un F car il est d'origine arabe et non pas grecque.
Le tréma
Le tréma se met sur une voyelle pour indiquer que l’on prononce séparément la voyelle qui précède exactement comme si il y avait un H
ou un trait d'union entre les deux voyelles. Exemples : haïr [hahir], coïncidence [co-incidence], héroïne [érohine], hémorroïde [émoro-ide], laïc [la-ik], ambiguë [ambigu] Donc le tréma se place sur la deuxième voyelle !
Certains mots avec deux voyelles qui se suivent et se prononcent séparément ne portent pas de tréma :
les mots en "uité" n'ont pas de tréma sauf ceux terminés par "guité" : ubiquité, nuité mais ambiguïté.
les mots contenant le couple de voyelles "éi" n'ont pas de tréma sur le I : protéine, absentéisme.
Les adjectif en -GU (ambigu, contigu, aigu, exigu, ..." prennent un tréma au féminin pour que l'on prononce [gu].
La cédille
Les verbes en -CER prennent une cédille à certains temps et certaines personnes afin de garder le radical du verbe tout en indiquant un
changement de prononciation.
Il lançait, nous lançons, il avança. La cédille se place sous la lettre C devant les voyelles A, O et U pour préciser le son [s].
Sans la cédille les suites CA, CO, CU se prononceraient respectivement [ka, ko, ku].
Insertion d'un E
Les suites GA, GO, GU se prononcent [ga, go, gu]
Dans certaines formes verbales et pour garder le radical du verbe, un E est inséré entre le radical et la terminaison pour indiquer
qu'il faut prononcer [ja,ju,jo].
Manger → je mangeais - nous mangeons
Le E euphonique
Euphonique : qui est agréable à entendre.
Lorsque l'adverbe TOUT est suivi d'un adjectif féminin commençant par une consonne (ou H aspiré) l'adverbe TOUT s'accorde.
En fait il ne s'agit pas à proprement parler d'un accord ; l'ajout d'un E final est d'ordre euphonique.
Exemples :
Elles sont tout agitées. TOUT suivi d'un adjectif féminin commençant par une voyelle donc pas d'accord.
Elle est toute somnolante. TOUT suivi d'un adjectif féminin singulier commençant par un consonne donc accord en genre
Elles sont arrivées toutes haineuses. TOUT suivi d'un adjectif féminin pluriel commençant par un H aspiré donc accord en genre et en nombre.
Le T euphonique
Dans une phrase verbale de style soutenu il y a inversion du sujet. Vient-elle à la fête ? Notez le trait d’union entre le verbe et
le pronom.
Pour éviter la rencontre de deux voyelles on place un "t" à la troisième personne du singulier entre le verbe et le pronom qui suit si la forme
verbale se termine par A ou E. Coupe-t-il le pain ? Mangera-t-il ici ?
Le S euphonique
A l'impératif deuxième personne du singulier les verbes du premier groupe et "aller" ne prennent jamais de S sauf dans un cas précis.
Il faut en effet rajouter un S au verbe lorsque ce dernier est suivi des pronoms EN ou Y.
Va vite ! mange ta soupe ! : pas de S. Mais : Vas-y ! Manges-en !
Pour ne pas heurter les puristes, cette réforme est appelée officiellement "rectifications orthographiques".
Pertinence des rectifications orthographiques ?
Les rectifications orthographiques n'ont pas un caractère obligatoire ; il s'agit de recommandations !
Les détracteurs de cette réforme ont beaucoup insisté sur les rectifications les plus discutables ; la nouvelle graphie de "oignon" en "ognon" par exemple.
Il est vrai que ce mot d'usage courant n'est pas source de faute.
Mais, à mon humble avis, cette réforme est globalement positive et elle ne va pas assez loin en matière grammaticale.
Ainsi l'accord du participe passé avec le verbe "avoir" est délicat. Ne faudrait-il pas le supprimer ?
Quant aux rectifications contestées c'est l'usage qui tranchera ...
Objectifs de la réforme
La réforme vise à rendre l’orthographe plus cohérente, à supprimer de nombreuses anomalies.
Citons d’abord quelques incohérences d'avant la réforme :
bestiole mais corolle : doublement (ou pas) de la consonne
siffler mais persiflage : deux mots de la même famille non accordés dans leur graphie
je céderai alors que l'on prononce [cèderai] ; événement alors que l'on prononce [évènement]
dissous mais dissoute: changement du participe passé en fonction du genre
portefeuille mais porte-monnaie : soudure (ou pas) du mot composé
des cure-dents mais des timbres-poste : le pluriel des noms composés suit des règles complexes
poulailler mais quincaillier : "i" (ou pas) après la consonne
il gèle mais il chancelle : deux modèles de conjugaison pour les verbes en "eler"
J'achète mais je feuillette : deux modèles de conjugaison pour les verbes en "eter"
assurément mais sûrement : accent circonflexe (ou pas) sur le U
un scénario → des scénario : pas de marque du pluriel
une lady → des ladies : marque du pluriel empruntée à l'anglais
Examinons maintenant les différentes facettes de ces rectifications datant de 1990 mais qui sont enseignées depuis peu ...
Écriture des nombres
Les éléments d'un numéral composé sont obligatoirement reliés par des traits d'union. Il faut donc écrire : vingt-et-un, quatre-cents, quatre-vingts, trente-troisième (adjectif ordinal).
Les mots empruntés à l'étranger
Pour les anglicismes dont la terminaison "er" se prononce [eur] on utilisera plutôt cette dernière graphie : conteneur, leadeur, kidnappeur,
squatteur, ... Il faut rajouter éventuellement un accent aigu sur le E pour accorder la graphie à la prononciation. Il est donc conseillé d'écrire :
un révolver - un sénior - un référendum, ... Les mots empruntés (à l'anglais, au latin, à l'italien, ...) forment leur pluriel de la même manière que les mots français.
Exemples de pluriels préconisés : des matchs, des ladys, des miss, des scénarios, des révolvers, des maximums, des séniors, des squatteurs,
...
La "soudure" des mots composés
La soudure (donc suppression du trait d'union) s'impose pour un certain nombre de noms en particulier :
les noms composés débutant par contr(e), entr(e)
les noms composés débutant par extra, infra, intra, ultra
les noms composés débutant avec des éléments "savants" (hydro, socio, etc.)
les onomatopées et dans les mots d'origine étrangère
certains mots composés commençant pas "porte"
Il faut donc écrire : portemonnaie, portemine, contrappel, contremaitre entretemps, extramuros, infralittoral, socioprofessionnel, weekend, bingbang, tictac, etc.
Le pluriel des mots composés non soudés
Dans les noms composés "préposition + nom" ou "verbe + nom", le second élément prend systématiquement un « s » lorsque le mot est au pluriel.
Exemples : un après-midi → des après-midis ; un sans-abri → des sans-abris; un porte-parole → des porte-paroles ;
un garde-meuble → des garde-meubles.
Cependant quand le nom prend une majuscule (ou est précédé d'un article singulier) il ne s'accorde pas.
Il faut donc écrire : des prie-Dieu ("D" majuscule), des trompe-la-mort (un article devant le nom).
Rappel : un mot composé de deux verbes ne s'accorde jamais : des laissez-passer.
L'accent circonflexe
Dans le cadre de la réforme l'accent circonflexe disparait sur les lettres U et I (mais pas sur les autres voyelles).
On le maintient néanmoins dans les terminaisons verbales du passé simple et dans des cas d'ambiguïté.
Nous pouvons donc écrire : il parait que le cout prévisionnel du chantier sera largement dépassé.
Par contre il faut toujours écrire :
Je suis sûr qu’il va venir. Pour éviter confusion avec la préposition sur
Les fruits sont bien mûrs. Pour éviter confusion avec le nom mur
Je réclame mon dû. Pour distinguer de l'article du
Nous vîmes alors l'énorme cétacé surgir de l'eau sombre. Passé simple du verbe "voir"
Pour distinguer la conjugaison des verbes croire et croitre il faut écrire :
je crois, tu crois pour le verbe "croire"
je croîs, tu croîs pour le verbe "croitre"
Le tréma
Les adjectifs en -GU (exigu, contigu,aigu, ...) prennent un tréma au féminin pour indiquer qu'il faut prononcer [gu] :
ambiguë, contiguë.
Il est préconisé par la réforme de placer ce tréma sur le U mais je doute que cette rectification soit retenue par l'usage ...
L'accent grave
Pour de nombreux mots il y avait incohérence entre la prononciation et l’orthographe.
Ainsi il fallait écrire "événement" alors que l’on prononce [évènement], "céderai" alors que l’on prononce [cèderai].
La réforme préconise d’employer l'accent grave (plutôt que l'accent aigu) dans un certain nombre de mots pour faire coïncider la graphie à la prononciation.
Il faut donc écrire désormais : évènement, règlementaire,crèmerie, allègement, ...
On accentue sur le modèle de "semer" les futurs et conditionnels des verbes du type "céder".
Il faut donc écrire désormais : je cèderai, nous procèderons, ...
Conjugaison des verbes en -eter et en -eler
Problème
L’usage n’était pas fixé pour noter le "e ouvert" lors de la conjugaison de ce type de verbe.
Soit on redoublait la consonne (ruiselle) OU on ajoutait un accent grave sur le E précédant la consonne (harcèle).
Proposition
L’emploi du È est étendu à tous les verbes en -eler, -eter. On ne fait exception que pour les verbes appeler, jeter
et leurs dérivés (rappeler, projeter, ...).
Exemples : Il chancèle, il amoncèle, il etiquète, je rachète, ... mais j’appelle, tu rappelles, il jette, je projette, ...
Les noms en -ement dérivés des verbes suivent la même orthographe : amoncèlement, ruissèlement, nivèlement, ...
Nouvelle orthographe de certains mots
Les mots anciennement en "olle" et les verbes anciennement en "otter" s'écrivent avec une consonne simple.
Font exception à cette règle les mots de la famille de "colle, folle et molle".
Nous pouvons donc écrire désormais : corole, bestiole, etc. Par contre il faut toujours écrire : colle, follement, mollement.
Suppression de certaines anomalies
Il faut "réaccorder" les familles :
les mots de la famille de "battre" doivent être écrits avec deux T. Combattif, combattivité
les mots de la famille de "char" prennent deux R : "charriot" avec deux R comme charrette, charron, charrier, etc.
les mots de la famille de "souffler" prennent deux F : boursouffler, boursoufflure
les mots de la famille de "siffler" prennent deux F : persiffler, persifflage
La graphie doit correspondre davantage à la prononciation :
on écrit désormais en "iller" les mots anciennement en "illier" (où le "i" qui suit la consonne ne se prononçait pas).
Joailler, serpillère, quincailler, etc.
des lettres non prononcées sont supprimées dans certain mots. Ognon, ognonade, assoir, ...
de nombreux mots empruntés au latin, à l'anglais, etc. sont désormais accentués :
artéfact, chéchia, critérium, délirium, référundum, média, péséta, édelweiss, sénior, véto, révolver, etc.
Autres dispositions :
pour les anglicismes dont la terminaison "er" se prononce [eur] on utilisera plutôt cette dernière graphie :
conteneur, leadeur, kidnappeur, squatteur, ...
dans certains mots la graphie correspond davantage à l'étymologie. Ainsi il faut écrire "nénufar" *.
participe passé du verbe "dissoudre" devient dissout.
l’apostrophe à l’intérieur de certains mots est supprimée et il y a soudure : prudhomme, prudhommale
* Ce mot vient en effet de l'arabe "ninufar" et non pas du grec donc le PH n'avait pas de sens.
Participe passé de "laisser" + infinitif
Vous avez noté que les aspects de la réforme présentés ci-dessous sont de nature lexicale.
La réforme ne modifie qu'une règle d'accord : le participe passé de "laisser" suivi d’un infinitif est désormais invariable.
Elle s’est laissé mourir de faim. Rappel : le participe passé de "faire" suivi d'un infinitif était déjà invariable. Elle s’est fait prendre par la police.
Au même son peut correspondre un nom ou un verbe conjugué au présent de l'indicatif. Mais la graphie est différente ! Exemple : Son travail (nom) est épuisant. Il travaille (verbe) jusqu'à l'épuisement. Exemple 2 : Les bébés appellent (verbe) leur mère. Ses appels (nom) au secours ont cessé. Si le mot représente une action, il s'agit d'un verbe à conjuguer.
Ecrivez cette phrase correctement : les forcenés [cri], des [cri] glaçants. . Réponse en fin de chapitre.
Confusion entre infinitif et participe passé
Pour les verbes du premier groupe, l’infinitif et le participe passé ont la même prononciation.
Phrase à écrire : j’ai [mangé] avec plaisir cette spécialité ; je vais donc [mangé] le même plat ce soir. Astuce : remplacer par un verbe du deuxième groupe (ou troisième) car dans ce cas les formes infinitif et PPa sont différentes.
Il faut donc écrire : j'ai mangé ... ; je vais manger ...
Confusions entre impératif et infinitif
Pour les verbes du premier groupe l'infinitif et l'impératif (à la deuxième personne du pluriel) ont la même prononciation.
[tourné] à droite puis au prochain giratoire [emprunté] la troisième sortie. En général les phrases de consignes, de recettes sont conjuguées à l'infinitif mais conjuguer à l'impératif n'est pas fautif.
Par contre il ne faut pas mélanger pas les deux temps dans la même phrase.
Il faut donc écrire : Tournez à droite puis ... empruntez la ... OU Tourner à droite ... emprunter la ...
Confusion entre le participe présent (PPr) et l’adjectif verbal (AV)
Pour la plupart des verbes l’adjectif issu du verbe a la même orthographe que le participe présent. En absorbant (PPr) toute l'eau avec la serpillère.
Des éponges très absorbantes (AV) sont commercialisées ici. Mais il y a quelques exceptions. En violant (PPr) la loi ... Un discours violent (AV).
Confusion entre l'indicatif futur et conditionnel présent
A la première personne du singulier les deux formes verbales ont la même prononciation mais pas la même terminaison : "ai" ou "ais". Si j'étais riche j'achèterais un yacht. Demain, j'achèterai un kilo de nectarine au marché. Dans la première phrase le verbe "acheter" est conjugué au conditionnel présent (terminaison : "ais") alors que dans la deuxième phrase
le verbe est conjugué à l'indicatif futur (terminaison : "ai").
Astuce : en cas doute il faut conjuguer la phrase à la première personne du pluriel. Si nous étions riches nous achèterions (conditionnel) un yacht.
Demain nous achèterons (futur) un kilo de nectarine.
Quelques homonymes (ou homophones) grammaticaux
Abordons maintenant les homonymes grammaticaux à proprement parler.
Les homonymes grammaticaux sont des "mots-outils" qui se prononcent de la même façon mais qui sont de nature différente. Exemple : vous devez écrire le mot [é]. Faut-il écrire "es" OU "est" OU "et" OU "ai" OU "aie" OU "aies" OU "aient" ?
En d'autres termes s'agit-il du verbe "être" à l'indicatif présent OU du verbe "avoir" (indicatif présent ou subjonctif présent)
OU encore d'une conjonction de coordination ???
A - à ?
a : c’est une forme conjuguée du verbe "avoir" ; "ont" au pluriel.
à : est une préposition ; "à le" se contracte en "au".
Astuce : mettre le sujet au pluriel : si on peut remplacer [a] par "ont" il faut écrire "a" (sans accent).
Écrire le mot [dan]
dans : préposition introduisant un CC de temps ou de lieu ; jamais devant un verbe.
d'en : élision de DE EN ; souvent devant un verbe ou dans les locutions adverbiales "d'en haut, d'en bas, ..."
Du - dû ?
du : article partitif ou contracté (remplace "de le") donne "de la" au féminin.
dû : PPa du verbe "devoir".
Attention le PPa de devoir perd son accent circonflexe lorsqu'il s'accorde en genre ou en nombre ; dû → due, dus, dues
Écrire le mot [é]
et : conjonction de coordination qui peut être remplacée par une virgule ou par "et puis".
es / est : formes verbales du verbe "être" ; "seras / sera" au futur.
ai : verbe "avoir" à la première personne du singulier de l'indicatif présent ; toujours précédé de JE élidé (j'): j'ai un beau vélo. aie / aies / ait / aient : formes verbales de "avoir" au subjonctif présent ; toujours dans une proposition introduite par "que".
Écrire le mot [la]
la : article féminin ou pronom personnel objet ; "le" au masculin.
là indique un lieu ; équivalent de "ici".
l’a : élision LE A ou LA A; "l'avait" à l'imparfait ; "l'aura" au futur.
Leur - leurs ?
Ne pas confondre "leur / leurs" déterminant possessif variable et "leur" pronom personnel objet (pluriel de "lui").
Remarque : "leur" est toujours invariable devant un verbe (pronom personnel objet). Devant un nom "leur" est variable (déterminant possessif).
Des mensonges, ils leur en ont dits des centaines. Les élèves doivent respecter leurs professeurs. Chaque élève a plusieurs
professeurs.
Ma - m'a ?
ma : déterminant possessif singulier féminin; "mon" au masculin.
m'a : élision de ME A ; "m'avait" à l'imparfait.
Devant un nom il faut écrire "ma" ; devant un PPa il faut écrire "m'a".
Écrire le son [mé]
mais : conjonction de coordination qui peut être remplacée par "cependant".
mes : déterminant possessif (un possesseur mais plusieurs possédants par possesseur) ; toujours devant un nom.
m'est : élision de ME EST ; "m'était" à l'imparfait.
met/mets : verbe "mettre" conjugué. "mis/mit" au passé simple.
Écrire le mot [mon]
mon : déterminant possessif singulier masculin ; "ma" au féminin ; "mes" au pluriel.
m'ont : élision de ME ONT ; "m'avaient" à l'imparfait.
Devant un nom il faut écrire "mon" ; devant un PPa il faut écrire "m'ont".
Ni - n'y ?
ni : conjonction de coordination souvent redoublée équivaut à "pas de".
n'y : élision de NE Y (Y : pronom personnel objet remplaçant un inanimé).
Devant un adjectif écrire "ni" ; devant un verbe écrire "n'y".
On - ont ?
on : pronom personnel indéfini qui peut être remplacé par "nous".
ont : forme conjuguée du verbe "avoir" ; "auront" au futur ; "avaient" à l'imparfait.
Astuce : mettez la phrase à l'imparfait ; essayez de remplacer [on] par "nous".
Écrire le mot [or]
or : conjonction de coordination qui est synonyme de : "pourtant, cependant".
hors : synonyme de "en dehors de, à l’extérieur de".
Ou - où ?
ou : conjonction de coordination.
où : adverbe ou pronom interrogatif.
Astuce : on peut remplacer "ou" (sans accent) par "ou bien".
Écrire le mot [peu]
peu : adverbe de quantité qui est équivalent de "pas beaucoup".
peux / peut : formes verbales du verbe "pouvoir" ; "pouvais / pouvait" à l'imparfait.
Astuce : mettre la phrase à l'imparfait.
Peut être OU peut-être
Il faut mettre un trait d'union s'il s'agit de l'adverbe, sinon verbe "pouvoir" suivi du verbe "être : pas de trait d'union.
Si vous pouvez remplacer "peut-être" par "sans doute" c'est l'adverbe donc trait d'union.
Astuce : essayez de remplacer "peut" par "pourrait".
Il est peut être malade. Il peut-être très sévère. Correct ? Réponse en fin de chapitre.
Écrire le mot [pluto]
plus tôt (en deux mots) : contraire de "plus tard".
plutôt : est suivi de "que de ". "plutôt que de" peut être remplacé par "au lieu de".
Écrire le mot [pré]
près : adverbe donc invariable qui est équivalent de "à côté de" ; toujours suivi de "de".
prêt : adjectif ; au féminin "prête" ; toujours suivi de "à" ou "pour". Il est prêt pour le grand saut. Astuce : mettre la phrase au féminin ; "prêt" devient "prête" et "près" reste invariable puisque adverbe.
Écrire le mot [kan]
quand : peut être remplacé par "lorsque"
quant : toujours suivi de "à"; "quant à" peut être remplacé par "en ce qui concerne".
qu’en : contraction de QUE EN ; le plus souvent suivi d'un verbe à la forme interrogative. Qu'en est-il ?
Ecrire le mot [kel]
quel / quels / quelle / quelles : déterminant exclamatif qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom qui suit.
qu’elle / qu'elles : contraction de QUE ELLE / QUE ELLES ; "qu’il / qu'ils" au masculin ; toujours suivi d'un verbe.
Quelle heure est-il ? Quel homme êtes-vous ? Qu'elles viennent me voir !
Se - ce ?
ce : déterminant démonstratif ; "cette" devant un nom féminin.
se : un pronom réfléchi ; toujours devant un verbe. "me" à la 1ère personne du singulier.
Astuce : "se" toujours devant un verbe ; "ce" toujours devant un nom.
Sa - ça ?
ça : contraction de CELA ; pronom démonstratif.
sa : déterminant possessif. ; toujours devant un nom.
çà : adverbe de lieu ; utilisé uniquement dans la tournure "çà et là".
Astuce : "ça" peut être remplacé par "cela" ; "sa" par "son" devant un nom masculin et par "ses" devant un nom pluriel.
Écrire le mot [san]
sans : préposition ; remplace "avec aucun".
c’en : élision de CE EN.
s’en : élision de SE EN ; tournure pronominale
cent : un nombre cardinal.
Astuce : "s'en" toujours devant un verbe ;"c'en" peut être remplacé par "cela en". Mettre la phrase à la première personne du singulier ;
"s'en" devient "m'en".
Écrire le mot [sé]
ces : déterminant démonstratif ; devant un nom ; "ce / cet / cette" au singulier.
ses : déterminant possessif ; devant un nom ; "son / sa" au singulier.
c'est : élision de CE EST ; peut être remplacé par "cela est".
s'est : élision de SE EST ; "me suis" à la première personne du singulier.
sait : verbe "savoir" ; "saura" au futur.
Si - s'y ?
si : adverbe d'intensité (équivaut à "tellement") OU d'affirmation (équivaut à "oui") OU conjonction précisant une hypothèse.
s’y : contraction de SE Y. "Y" est un pronom personnel objet remplaçant un inanimé.
Astuce : "s'y" toujours devant un verbe ; "si" peut être remplacé par "tellement" ou "oui" ou "même si"
Son - sont ?
son : déterminant possessif ; "ses" au pluriel; "sa" au féminin.
sont: forme conjuguée du verbe "être" ; "seront" au futur ; "étaient" à l'imparfait.
Astuce : "son" toujours devant un nom ; "sont" devant un adjectif ou PPa.
Écrire le mot [soi]
sois / soit / soient : subjonctif présent et impératif du verbe "être".
soi : pronom tonique utilisé dans les expressions invariables telles "chez soi", "à soi", "soi-disant", ...
soit: conjonction qui exprime une hypothèse ou une alternative.
Astuce : mettre la phrase au pluriel. Il faut que je [soi] fort. devient Il faut que nous soyons fort. C'est donc le subjonctif
du verbe "être" !
Autres confusions possibles
On peut aussi citer :
Je suis davantage (équivalent de "plus") intéressé. Cet emploi offre beaucoup d'avantages (de bénéfices).
Il faut voir (verbe). Il est courageux voire (adverbe qui signifie :"et même") inconscient.
Notre (adjectif possessif) chien est jeune alors que le vôtre (pronom possessif) est âgé.
Votre (adjectif possessif) chat est jeune alors que le nôtre (pronom possessif) est âgé.
Les adjectifs possessifs "notre" et "votre" n'ont pas d'accent circonflexe sur le O alors que les pronoms possessifs "le nôtre" et "le vôtre" sont
accentués.
En un seul mot ou en deux mots ?
Pourquoi est-il revenu ? L’adverbe interrogatif "pourquoi" en un seul mot.
C’est ce pour quoi il est venu. Tournure [pour quoi] en deux mots = "raison pour laquelle".
Quel que soit votre jugement. Quelles que soient vos intentions. Devant le verbe "être" au subjonctif il faut écrire [quel que]
en deux mots.
J’ai quelques amies. De quelque manière que soit. Devant un nom il faut écrire [quelque] en une seul mot car il s'agit
du déterminant indéfini qui s'accorde en nombre.
Réponses aux questions
Les forcenés crient, des cris glaçants.
Il est peut-être malade (il est sans doute malade) donc trait d'union : adverbe.
Il peut être très sévère (il pourrait être ...) donc pas de trait d'union.
Exercice sur les homonymes grammaticaux
Écrivez correctement les mots écrits phonétiquement (entre crochets).
Il [a] mieux à faire.
Je ne pense qu’[a] son bonheur.
[a] demain !
[sa] n’est pas difficile.
[sa] voie est toute tracée.
Comment [sa] va ?
Il [san] lave les mains.
[san] chemise [san] pantalon.
[san] est décidé, je viens !
Il ne [san] pas la rose.
Il est sans [sé] propres outils.
[sé] romans-là sont passionnants.
Il [sé] cassé le bras.
Il [sé] bien sa leçon.
[sé] en forgeant qu’on devient forgeron.
J’arrive [dan] une minute.
Du vin, merci. Je viens [dan] boire.
Il [é] bon élève.
Le sel [é] le poivre.
Ce crime, tu [la] avoué.
La poupée, [la] petite fille [la] veut.
Posez [la].
Tu [la] respectes.
[ni] pense pas !
"[ni] Dieu [ni] maître"
Il [ni] a pas si longtemps.
Ses parents [on] honte pour lui.
[on] a beaucoup aimé.
Ils [on] trop attendu.
[on] a trop attendu.
[or] de ma vue !
On craignait le mauvais temps [or] il fit beau.
Il m’a mis [or] de moi.
Fromage [ou] dessert ?
L’année [ou] nous nous sommes rencontrés.
C’est lui [ou] moi !
[kan] aux vacances …
[kan] arrives-tu ?
Mon travail, [kan] penses-tu ?
Je ne sais [si] je peux lui faire confiance.
Ce travail, il [si] met de suite.
Dès qu’on lui donne une tache, il [si] consacre totalement.
Ces élèves [son] méritants.
Il ne sort jamais sans [son] chien.
Ce ne [son] que des imbéciles.
[soi] fort !
On est bien chez [soi]
On ne peut compter que sur [soi]
Je ne reprends pas ci-dessous les homonymes lexicaux et grammaticaux mais des mots qui posent problèmes pour d'autres raisons :
confusion avec un mot anglais, graphie officielle illogique, ignorance de certaines règles de construction des mots, etc.
Abondamment et non pas abondament. Apparemment et non pas apparement.
Règle de construction : les adverbes dérivés des adjectifs en "ant" s'écrivent "amment". Les adverbes dérivés des adjectifs en "ent" s'écrivent "emment".
Dans les deux cas notez le doublement du M !
Autres exemples : bruyant → bruyamment ; étonnant → étonnamment mais : violent → violemment ; patient → patiemment
Accueil et non pas acceuil. Le son [euil] s’écrit "ueil" après un C ou un G.
Ainsi on écrit : orgueil, cercueil, recueil, ...
Cauchemar et non pas cauchemard. La graphie fautive est pourtant assez logique puisque le verbe dérivé est "cauchemarder".
Autres erreurs du même genre :
abri et non pas abrit (abriter)
bazar et non bazard (bazarder)
Chacun et non pas chacuns. Chaque et non pas chaques.
Les déterminants "chacun" et "chaque" n’existent qu’au singulier.
"Chaque" et "chacun" sont des mots qui traitent successivement les éléments d’un ensemble d’où le singulier.
Ils ont chacun leur voiture et non pas Ils ont chacuns leur voiture.
Les pronoms qui se rapportent à ces déterminants doivent être aussi au singulier.
Chacun est rentré avec son colis et non pas Chacun est rentré avec leurcolis.
Un champ et non pas champs. Par contre corps, temps, ... ont un S au singulier du fait de la prononciation ancienne.
Une demi-heure et non pas une demie-heure.
L’adjectif "demi" devant un nom est invariable. Des demi-journées. Notez bien le trait d’union entre "demi" et le nom qui suit.
Par contre après le nom il s'accorde mais uniquement en genre. Une heure et demie – trois jours et demi.
Le travail est fatigant et non pas fatiguant. Le plus souvent l’adjectif verbal a la même graphie que le participe présent sauf pour ceux
dérivant des verbes en "guer" et "quer".
Les adjectifs verbaux peuvent être employés comme noms.
Verbe
Participe présent
Adjectif verbal
communiquer
communiquant
communicant
intriguer
intriguant
Intrigant
fatiguer
fatiguant
fatigant
vaquer
vaquant
vacant
naviguer
naviguant
Navigant
C'est en communiquant souvent que l'on devient un bon communicant.
Davantage et non pas d’avantage. Confusion avec le nom "avantage" (= privilège) alors que "davantage" est synonyme de "plus de".
Par contre d’ailleurs est en deux mots !
Répercussion et non pas répercution. Pratiquement tous les noms féminin se terminant par le phonème [sion] s’écrivent « tion » sauf
discussion, répercussion.
Dépens et non pas dépends. Confusion avec la forme verbale du verbe "dépendre" : je dépends de ...
J’envoie et non pas j’envois. "Envoyer" est un verbe du premier groupe donc terminaisons à l’indicatif : e – es – e – ons – ez – ent.
Confusion avec le verbe « voir » qui lui est du troisième groupe.
Enveloppe et non pas envelloppe. Dans le même registre : "développer".
Une Exigence et non pas exigeance. Le nom et l'adjectif verbal (AV) dérivés d'un verbe ont souvent la même graphie. Il suffit d'ajouter
le suffixe "ant" OU "ent" au radical du verbe. Ainsi : adhérer → adhérent (AV et nom) - suivre → suivant (AV et nom) - ... Ce n'est pas le cas avec le verbe "exiger" qui donne l'AV "exigeant" (identique au PPr) mais le nom féminin "exigence".
Familier et non pas familié. Passager et non pas passagé.
Cette confusion vient des PPa "fatigué, épuisé, soulagé, ... ". Ici il s’agit d’adjectifs qui dérivent de noms : "famille & passage".
Je faisais et non pas je fesais. Le radical du verbe « faire » s’écrit toujours « ai » sauf au futur et au conditionnel (ferai /ferais).
PPr : faisant (et non pas fesant) mais prononcez [fesan].
Glu et non pas glue. Certains noms féminins ne prennent pas de E final : bru, glu, tribu, vertu.
Langage et non pas language (mot anglais).
Erreurs dans le même registre : magasin et non pas magazin (confusion avec "magazine féminin").
Connexion et non pas connection (mot anglais).
Nu-tête et non pas nue-tête.
Devant un nom "nu" est invariable. Il marche dans la chaleur étouffante nu-tête et nu-pieds.
Par contre après le nom l’adjectif s’accorde en genre et nombre. Il marche tête nue et pieds nus.
Parmi et non pas parmis. Cette préposition ne prend jamais de S final. La confusion vient de "hormis" qui prend toujours un S !
Pitié et non pas pitiée. Les noms féminins se terminant pas "té" ou "tié" ne prennent pas de E final
sauf ceux exprimant un contenu (charretée, pelletée, ...) OU ceux dérivant d’un PPa (dictée, jetée, portée, ...).
Tu peux et non pas tu peus. Avec tu le verbe prend toujours un S sauf « tu peux, tu veux, tu vaux ».
Ces verbes prennent aussi un X final à la première personne du singulier. "Je peux" devient "puis-je" si inversion du sujet.
Vous vous satisfaites et non pas vous vous satisfaisez. Les dérivés du verbe "faire" se conjuguent comme lui.
Par contre les dérivés du verbe "dire" respectent la règle générale ("ez" à la 2ième personne du pluriel).
Vous vous contredisez et non pas contredites.
Vous avez tort et non pas vous avez tord. Tort(= mal, faute) est un nom à ne pas
confondre avec la forme verbale "tord" du verbe "tordre".
Les expressions qu'on a du mal à écrire
Une expression est un ensemble de mots dont le sens global est indépendant du sens propre de chacun des mots qui la composent.
Le sens d'une expression peut évoluer avec le temps. Ainsi l'expression Mettre la puce à l'oreille signifiait : provoquer un désir amoureux
pour Jean de la Fontaine.
On a beaucoup de mal à écrire certaines expressions car elles comprennent des mots qui ne sont plus utilisés, dont on a oublié le sens tels
bât, for, chère, etc.
Notez bien l'orthographe des expressions ci-dessous :
Par acquit de conscience et non pas par acquis de conscience.
À l’envi et non pas à l’envie.
Au temps pour moi et non pas autant pour moi.
J’ai affaire à ... et non pas j'ai à faire à ....
Aux dépens de et non pas au dépens de . Le nom "dépens" s’emploie toujours au pluriel.
Là où le bât blesse et non pas là où le bas blesse. Bât : dispositif posé sur le dos d’un animal de portage.
Faire bonne chère et non pas faire bonne chair. "Chère" : vieux mot qui désigne le repas.
À cor et à cri et non pas à corps et à cri.
En mon for intérieur et non pas en mon fort/fors intérieur. Le vieux mot "for" signifie "conscience".
Alors que "fors" en vieux français est synonyme de "sauf". Tout est perdu fors l’honneur..
Un visage empreint de sévérité et non pas un visage emprunt de sévérité.
Il est en train de manger et non pas il est entrain de manger.
Par contre il faut écrire : J'ai de l'entrain au travail. "Entrain" est un nom qui veut dire enthousiasme.
Alors que "En train " est une locution utilisée pour construire la tournure verbale appelée présent progressif.
Une maison de plain pied et non pas une maison de plein pied.
Sens dessus dessous et non pas sans dessus dessous.
Je vous saurais gré et non pas je vous serais gré. Savoir gré : être reconnaissant.
Tomber des nues et non pas tomber des nus. Nues = nuages.
Le PPr est un mode du verbe (comme l’indicatif, le subjonctif, l’impératif, etc.).
Il se construit en rajoutant au radical la terminaison "ant" pour les verbes du premier groupe et "issant" pour les verbes du deuxième groupe.
aimer → aimant
finir → finissant
Pour les verbes du troisième groupe la terminaison est en général "ant" mais le radical peut aussi changer.
Exemples : coudre → cousant - assoir → asseyant.
Le PPr est souvent précédé de la préposition "en" ; on parle alors de gérondif.
Le PPr est invariable !
Le PPr évite d’utiliser une proposition subordonnée.
Phrase avec proposition subordonnée : Le moteur qui équipe cette voiture est robuste. Phrase avec PPr : Le moteur équipant cette voiture est robuste.
L’adjectif verbal (AV)
C’est l’adjectif qualificatif formé à partir du verbe. Il s’accorde donc en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
L'adjectif verbal a le plus souvent la même graphie que le PPr.
Savoir identifier
Le PPr est invariable alors que l'AV s'accorde en genre et en nombre avec le nom qu'il qualifie.
Le verglas a rendu les pavés [glissan]. "glissant" PPr invariable ou AV variable ?
Astuce : remplacer le nom masculin par un nom féminin. Il faut dire : Le verglas a rendu la chaussée glissante. Donc ici le mot "glissant" est un AV qui est épithète de "pavés".
Il faut donc écrire : Le verglas a rendu les pavés glissants. Si le mot ambigu est précédé de "en" il s'agit d'un PPr : gérondif.
Les pièges
Pour certains verbes l'adjectif verbal dérivé se termine non pas par "ant" mais par "ent" mais toujours prononcé [an].
Quelques exemples :
verbe
PPr
AV
violer
violant
violent
précéder
précédant
précédent
adhérer
adhérant
adhérent
diverger
divergeant
divergent
En adhérant à cette association ... Les personnes adhérentes sont priées de ...
Les adjectifs verbaux dérivés des verbes en "guer" et "quer" sont aussi différents de leur PPr.
Quelques exemples :
verbe
PPr
AV
communiquer
communiquant
communicant
intriguer
intriguant
intrigant
fatiguer
fatiguant
fatigant
vaquer
vaquant
vacant
naviguer
naviguant
navigant
En vaquant à mes occupations ... Une maison vacante ...
Dans un dictionnaire vous trouverez les adjectifs verbaux mais jamais les PPr puisqu'il s'agit d'une forme conjuguée du verbe
De plus l'orthographe du PPr ne pose jamais de difficulté : radical du verbe + "ant" ou "issant".
Un verbe peut aussi générer un nom qui se termine par "ent" (terminaison non muette alors).
Exemples : le président - un excédent - un affluent - un adhérent - un précédent - etc.
Les nombres peuvent s’écrire en toutes lettres, en chiffres romains ou en chiffres arabes.
Les nombres en toutes lettres
Il est obligatoire d’écrire les nombres en toutes lettres dans les documents officiels, les contrats, les chèques, etc.
afin de limiter les risques de falsification.
La réforme de l’orthographe préconise de mettre un trait d’union entre chaque élément d’un nombre composé. Neuf-cent-vingt-six Euros.
Les nombres sont invariables en principe.
Seuls vingt et cent peuvent prendre un S final dans certains conditions.
Cent et vingt prennent un S quand ils sont multipliés par un nombre, qu’aucun autre nombre ne suit et qu’il le nombre composé indique une quantité.
Exemples :
deux cents pages. Cent multiplié par deux donc S à cent
deux cent-une pages. Cent multiplié par deux mais suivi de un donc pas de S
quatre-vingts kilos. Vingt multiplié par quatre donc S à vingt
quatre-vingt-cinq kilos. Vingt multiplié par quatre mais suivi de cinq
Ouvrez le livre page deux-cent. Pas de S à cent car il s’agit d’un numéro d’ordre
Mille ne prend jamais de S.
Million et milliard sont des noms (et non pas des adjectifs) ; ils s’accordent.Soixante millions de consommateurs.
Les nombres en chiffres romains
Le millésime est souvent indiqué en chiffres romains sur les monuments.
L’emploi des chiffres romains tend cependant à disparaître.
Pour écrire en chiffres romains on dispose de sept signes :
I pour 1
V pour 5
X pour 10
L pour 50
C pour 100
D pour 500
M pour 1000
Pour former les nombres on procède par addition ou soustraction :
Addition : II (2), III (3), VI (6), VII (7), VIII (huit), LX (60), LXX (70), …
CLL (120), MCC (1200)
Soustraction : IV (4), IX (9), XL(40), XC (90), CM(900), …
Exemple : MCMXCIX : 1999
Écrire une date ?
Une date s’écrit en minuscules sauf pour indiquer une fête, un évènement historique.
Le 14 Juillet. Majuscule à juillet.
La date doit s’écrire en toutes lettres dans les documents officiels.
Fait à Lille le douze mai mille-neuf-cent-quatre-vingt-quinze.
Correction de l'exercice sur les homophones grammaticaux
Il a mieux à faire.
Je ne pense qu’à son bonheur.
À demain !
Ça n’est pas difficile.
Sa voie est toute tracée.
Comment ça va ?
Il s'en lave les mains.
Sans chemise, sans pantalon.
C'en est décidé, je viens !
Il ne sent pas la rose.
Il est sans ses propres outils.
Ces romans-là sont passionnants.
Il s'est cassé le bras.
Il sait bien sa leçon.
C'est en forgeant qu’on devient forgeron.
J’arrive dans une minute.
Du vin, merci. Je viens d'en boire.
Il est bon élève.
Le sel et le poivre.
Ce crime, tu l'as avoué.
La poupée, la petite fille la veut.
Posez là.
Tu la respectes.
N'y pense pas !
"Ni Dieu ni maître"
Il n'y a pas si longtemps.
Ses parents ont honte pour lui.
On a beaucoup aimé.
Ils ont trop attendu.
On a trop attendu.
Hors de ma vue !
On craignait le mauvais temps or il fit beau.
Il m’a mis hors de moi.
Fromage ou dessert ?
L’année où nous nous sommes rencontrés.
C’est lui ou moi !
Quant aux vacances …
Quand arrives-tu ?
Mon travail, qu'en penses-tu ?
Je ne sais si je peux lui faire confiance.
Ce travail, il s'y met de suite.
Dès qu’on lui donne une tache, il s'y consacre totalement.
Ces élèves sont méritants.
Il ne sort jamais sans son chien.
Ce ne sont que des imbéciles.
Sois fort !
On est bien chez soi
On ne peut compter que sur soi.