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Biologie aquatique (marine & dulcicole) - sommaire

Biologie aquatique - recherche

L'auteur : Patrick Darcheville

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Approfondir vos connaissances en biologie aquatique

Le plancton

Rappel : le plancton est constitué de tous les organismes qui vivent en pleine eau et se déplacent avec le courant.

On distingue le phytoplancton (organismes planctoniques autotrophes) du zooplancton (organismes planctoniques hétérotrophes).
Selon le critère de taille on peut distinguer le microplancton du macroplancton.

La vie dans une goutte d'eau de mer : microplancton

Une goutte d'eau de mer abrite jusqu'à cent mille micro algues, cent mille bactéries, cent millions de virus mais aussi des milliers d'oeufs, de larves, de copépodes.
La moitié de la production primaire de biomasse sur la planète est assurée par le phytoplancton océanique qui, parce qu'il absorbe et fixe le CO2, est le plus grand "puit de carbone" de la planète !

Le phytoplancton

Les algues bleues (ou Cyanobactéries) sont en fait des Procaryotes (cellules sans noyau). Les Cyanobactéries sont à l'origine de l’oxygène de notre planète. Grâce aux cyanobactéries le taux d'oxygène dans l'air n'a cessé d'augmenter depuis trois milliards d'années pour atteindre le taux actuel : 21%.
La Spiruline qui est très à la mode, est une "algue bleue".

Abordons maintenant les protistes autotrophes ou protophytes.
Les Diatomées sont des algues unicellulaires dont les plus grandes atteignent le millimètre . Les diatomées peuvent représenter jusqu’à 80 % du phytoplancton
Les Coccolithes se caractérisent par leur squelette externe constitué de carbonate de calcium. Organismes qui sont à l’origine des falaises de craie ...
Les Chlorophycées : algues unicellulaires d’un vert éclatant ; marines ou dulcicoles. La Chlorelle qui est cultivée fait partie de ce groupe.
Les Dinoflagellés sont des organismes dotés de flagelles. Certains espèces sont bioluminescentes. D’autres peuvent produire des toxines qui contaminent les bivalves. Les Zooxanthelles qui sont hébergées par les Madrépores (coraux durs) mais aussi par les Bénitiers, sont rangées dans les Dinoflagellés.
Certaines espèces de dinoflagellés peuvent être en même temps autotrophes et hétérotrophes.

Noctiluca scintillens est une espèce de dinoflagellé luminescent.
Ci-dessous la mer bleuie par cette algue unicellulaire et un individu au microscope :

Ci-dessous toujours du phytoplancton : diatomées et coccolithe :
phytoplancton phytoplancton

Dans le phytoplancton on peut ranger aussi les macro-algues non fixées (sargasses) qui se concentrent dans l’océan Atlantique du fait des courants circulaires : la mer des Sargasses.

Le zooplancton

Beaucoup d’animaux qui à l’état adulte deviennent benthiques (voire fixés), connaissent un stade larvaire pélagique mais sans moyen de lutter contre le courant. Ils appartiennent donc provisoirement au zooplancton.
D’autres animaux sont durant toute leur existence, pélagiques et soumis au courant. C’est le zooplancton permanent.

Ci-dessous quelques espèces rangées dans le zooplancton : Artémie, Rotifère et Daphnie :
microplancton microplancton
microplancton

Alors que les méduses appartiennent au macro plancton les cténaires devraient plutôt être rangées dans le necton car ces animaux ont une certaine mobilité via leurs cils locomoteurs. 0

La reproduction des animaux aquatiques - approfondissements

Il est important de bien distinguer la reproduction asexuée de la reproduction sexuée.

Reproduction asexuée

La reproduction asexuée est un mode de reproduction, qui correspond à la capacité d'un organisme vivant à se reproduire seul, sans partenaire et sans utilisation de gamètes (cellules sexuelles). On emploie souvent l'expression multiplication végétative car la reproduction asexuée est très répandue chez les végétaux. Pensez au fraisier qui se multiplie via ses stolons (tiges aériennes) ou au muguet via ses rhizomes (tiges souterraines). Pensez aussi au bouturage pratiqué par les jardiniers. La reproduction asexuée est un clonage : les descendants sont la copie conforme de leur parent unique.
Les algues se reproduisent surtout par multiplication végétative.
La multiplication végétative est simple mais présente un inconvénient : pas de variation génétique permettant l'adaptation à un environnement changeant.
La reproduction asexuée est très répandue dans les embranchements d'invertébrés les plus primitifs mais elle n'est jamais l'unique mode de reproduction. Ainsi chez les méduses il y a alternance des deux modes de reproduction.
Ci-dessus schéma de reproduction chez l'Aurélie (méduse commune).
Chez les anémones les techniques de multiplication végétative sont le bourgeonnement externe (excroissance qui à terme va se détacher du parent pour former un nouvel individu) ou scissiparité (scission de l'individu en deux).
Ci-dessous deux techniques de multiplication végétative chez l'anémone. A gauche la scissiparité et à droite le bourgeonnement.

Ci-dessous à gauche "coulure" chez une éponge et à droite une Hydre d'eau douce bourgeonnant :

Certaines espèces de bryozoaires sont capables de produire en interne des "bourgeons dormants" qui se dispersent à la mort du parent.
Ci-dessous "bourgeon dormant" de Cristatelle (bryozoaire dulcicole) :
Chez certains annélides on appelle stolonisation le mode de reproduction asexuée selon lequel le corps du parent se segmente en nouveaux individus alignés en chapelet.

Les échinodermes et en particulier les astérides (étoiles de mer) ont des capacités de régénération remarquables.
Les mollusques, arthropodes et vertébrés ne procèdent qu'à la reproduction sexuée que nous allons maintenant aborder.

Reproduction sexuée

La reproduction sexuée est assurée par la fécondation c'est-à-dire par fusion d'un gamète femelle (ovule) avec un gamète mâle (spermatozoïde) donnant un oeuf (ou zygote).
La reproduction sexuée nécessite en principe deux parents.

La reproduction sexuée permet un brassage génétique : chaque individu est unique ; différent de ses parents et différents de ses frères et soeurs car il y a une recombinaison aléatoires des allèles (allèle : valeur d'un gène) lors de la gamétogenèse (production de gamètes) et aussi lors de la fécondation. Donc chaque individu a un programme génétique unique ! Ainsi pour l'espèce humaine on estime que compte tenu du nombre de gènes il y a 8 billions de génomes possibles !
Le brassage génétique occasionné par la reproduction sexuée permet à une espèce d'évoluer face à un environnement changeant.
A la différence des autres cellules, les gamètes sont des cellules haploïdes.

    On peut aborder la reproduction sexuée selon trois critères :
  • le sexe des parents
  • le mode de fécondation
  • le développement de l'oeuf

Sexe des parents

Les Tétrapodes (vertébrés avec quatre membres) sont gonochoriques (on dit aussi sexes séparés) ce qui veut dire qu'un individu nait mâle ou femelle et garde ce sexe toute son existence. Mais dans d'autres groupes d'animaux (y compris les poissons) l'hermaphrodisme est fréquent.

    Cet hermaphrodisme peut être :
  • simultané (ou synchrone) : chaque individu étant en même temps mâle et femelle
  • séquentiel (ou successif): l'individu étant apte à changer de sexe au cours de son existence

L’hermaphrodisme séquentiel peut être protogyne (individu d'abord femelle devenant mâle ensuite) ou protandre (mâle à la naissance devenant femelle ensuite) ou bi-directionnel (changement de sexe en fonction des besoins).
Ci-dessous : Crépidule (espèce protandre) ; Mérou (espèce protogyne) et Gobie corail jaune (espèce bi-directionnelle) :


Ci-dessous accouplement de deux Elysies.
L'Elysie est une "limace de mer". Les "limaces de mer" sont hermaphrodites synchrones.

Il s'agit d'une interfécondation : chaque individu joue en même temps le rôle du mâle et de la femelle !

Le mode de fécondation

On appelle fécondation la fusion d'un ovule avec un spermatozoïde donnant un oeuf ou zygote.

La fécondation peut être externe ou interne.

Fécondation externe : un ovule et un spermatozoïde fusionnent donc en dehors des voies génitales femelles : le milieu aqueux ou une poche incubatrice.
Pour illustrer ce terme prenons l'exemple de la fécondation chez les poissons de la famille des Syngnathiformes (Syngnathes et Hippocampes). A l'issue de la parade nuptiale la femelle pond ses ovules dans la poche incubatrice du mâle déjà remplie de sperme. La fécondation a donc lieu dans cette poche. Cinq semaines plus tard des alevins quittent la poche.

Fécondation interne : les spermatozoïdes sont introduits à l’intérieur de l’organe reproducteur femelle car le mâle dispose d'un appendice reproducteur. Il y a donc accouplement et copulation !

Chez les poissons cartilagineux (requins et raies) le mâle est doté de deux appendices copulateurs (ptérygopodes).
Chez les poissons osseux la fécondation externe est la règle sauf chez certains poissons d'eau douce qui sont dotés d'un appendice copulateur unique : le gonopode.

Développement de l'oeuf

Dans le cadre du développement de l'oeuf fécondé on évoque les espèces vivipares, les animaux ovipares. On parle aussi d'ovoviviparité ...

Vivipare : se dit d’un animal dont les petits viennent au monde entièrement formés, après s'être développés dans l'utérus de la mère, nourris par le cordon ombilical. Les mammifères et certains requins sont vivipares.

Ovipare : la femelles pond des œufs dont le développement embryonnaire se termine en dehors de l'organisme maternel. Il y a deux stratégies possibles : pondre beaucoup d'oeufs et les laisser à l'abandon OU pondre peu d'oeufs et les protéger.
La femelle "Poisson lune " peut produire 300 millions d'ovocytes (ou ovules) par an mais n'assure aucune protection de cette ponte ...
A l'inverse chez d'autres espèces de poissons la protection est très efficace. Et c'est souvent le père qui est chargé de protéger les oeufs. C'est le cas des syngnathes et hippocampes comme je l'ai déjà évoqué plus haut. Dans la famille des Apogonidés le mâle "couve" les œufs en les portant dans sa bouche après les avoir fécondés.
Chez les crustacés la femelle garde les oeufs sous son abdomen dans une poche ou entre les pléopodes (appendices abdominaux).
Ci-dessous l'Apogon (poisson) mâle avec sa bouche remplie d'oeufs et une Anilocre (crustacé parasite) femelle avec sa poche ventrale gorgée d'oeufs :

Ovovivipare : l'embryon se développe dans le ventre de la mère mais sans relation nutritive avec celle-ci. Donc le corps de la mère constitue une simple protection des œufs. L'embryon se développe uniquement grâce aux réserves nutritives contenues dans l'oeuf. Certains requins sont ovovivipares.

La reproduction sexuée monoparentale

Attention ne croyez pas que la reproduction asexuée supppose toujours deux parents.
La parthénogenèse et l'autofécondation sont deux modes de reproduction monoparentaux mais considérés comme sexués car il y recours à des cellules sexuelles : les gamètes. Ils restent cependant exceptionnels.

La parthénogenèse est exclusivement assurée par la femelle sans intervention d'un mâle : un ovule (gamète femelle) se transforme en oeuf sans être fécondé par un spermatozoïde.
Les abeilles sont un exemple classique: les oeufs fécondés produisent des femelles, ouvrières ou exceptionnellement reines, tandis que les mâles proviennent des oeufs non fécondés.
Les populations du genre Daphnie (crustacé dulcicole) ne comprennent que des femelles d'où la nécessité de se reproduire par parthénogenèse.
Cette reproduction monoparentale est beaucoup plus rarement observée chez les vertébrés, mais elle a tout de même été recensée chez plusieurs dizaines de reptiles (dont le Varan de Komodo), chez les oiseaux (Dindon) et chez certains poissons.

L'autofécondation est un mode de reproduction sexué possible chez les espèces hermaphrodites synchrones. Un individu isolé n'a d'autres choix que de féconder avec son propre sperme ses propres ovules.
L'autofécondation serait pratiquée chez les Balanes (crustacés) voire chez les Serrans (poissons). J'emploie le conditionnel car les zoologistes ne sont pas d'accord entre eux sur ce sujet ...

Illustrations : la Daphnie à gauche et à droite une Balane avec son pénis hypertrophié :

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La reproduction sexuée : double loterie génétique

La reproduction sexuée permet à une espèce d'évoluer face à un environnement changeant.
Un enfant aura en effet un patrimoine génétique différent de celui de son père et de sa mère.

Les enfants peuvent hériter de leurs parents des ressemblances visibles mais aussi des caractères invisibles.
Ainsi deux parents de groupe sanguin A peuvent donner naissance à un enfant de groupe O ! Dans un registre plus dramatique les parents peuvent être porteurs sains de maladies héréditaires telles la mucoviscidose. Chez chacun des parents le gène responsable est présent mais dominé (on dit "récessif"). Mais lors de la fécondation la cellule-oeuf peut comporter (dans la double paire de chromosomes n°7) deux gènes anormaux et alors le bébé sera atteint de cette terrible maladie. La probabilité qu'un enfant soit atteint est de 1/2500 ; voir l'encadré ci-dessous pour plus de détails.

La gamétogenèse

Toutes les cellules sont diploïdes sauf les gamètes.
Une cellule diploïde est de type 2N c’est dire que les chromosomes qu’elle contient sont présents par paire (chaque chromosome est en double).
Au contraire un gamète est une cellule haploïde c’est à dire une cellule de type N (un seul jeu de chromosomes).
Les gamètes sont produits par les gonades (organes sexuels : ovaires ou testicules) ; un ovaire générant des ovules et un testicule engendrant des spermatozoïdes.

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Les "fossiles vivants"

Cette expression souvent utilisée dans la presse est à bannir car elle suggère que l'animal n'a pas évolué ; ce qui est faux. On utilisera plutôt l'expression "espèce relique" ou "espèce panchronique".
Une espèce panchronique désigne un animal ou végétal qui présente une ressemblance forte avec des espèces disparues mais connues à l’état de fossile. Une espèce panchronique est donc l'ultime représentant d'un taxon qui a connu son apogée dans le passé.

l'Ornithorynque

L'Ornithorynque  est un animal semi-aquatique endémique de l'est de l'Australie.
L’apparence de l'animal laisse penser qu'il s'agit d'une chimère : le croisement d'un castor avec un canard.
C'est l'une des cinq espèces survivantes de l'ordre des monotrèmes, seul ordre de mammifères qui pond des œufs  au lieu d'être vivipare.
Les monotrèmes ont comme les reptiles un cloaque, c’est-à-dire un unique orifice pour uriner, déféquer et se reproduire. Monotrème signifie "un seul orifice".
L’ornithorynque est l'un des rares mammifères venimeux : le mâle porte sur les pattes postérieures un aiguillon qui peut libérer du venin capable de tuer un chien.
Ci-dessous un individu dans son milieu préféré (l'eau) et un squelette :

Les autres monotrèmes vivants sont les quatre espèces d’échidnés qui vivent en Australie et Nouvelle-guinée.

La Lamproie

Les différentes espèces de Lamproie fait partie du groupe des Agnathes dont les autres espèces ont aujourd'hui disparu.
Ce sont des "poissons sans mâchoires". Leur bouche est une ventouse comportant plusieurs cercles de dents.
La lamproie est un parasite qui se fixe sur un poisson pour se nourrir du sang et raper la chair de son hôte.

A gauche le corps anguilliforme de la Lamproie et à droite la bouche de l'animal
lamproie bouche de lamproie
Ci-dessous un malheureux poisson "vampirisé" par deux lamproies.
lamproies

Les sarcoptérygiens (ou poissons à nageoires charnues)

Les tétrapodes ont pour ancêtre un sarcoptérygien.
Les espèces survivantes de ce taxon sont le Coelacanthe et les Dipneustes.

Le Coelacanthe :
les scientifiques ont longtemps cru que l'espèce avait disparu jusqu'à la capture d'un spécimen en 1938 en Afrique du sud.
C'est un poisson à nageoires paires (pectorales et pelviennes) "charnues". Au lieu d'être formées d'une membrane soutenant des rayons, ces nageoires sont musculeuses et d'une squelette articulé.

Le Dipneuste dispose d'un poumon (vessie natatoire transformée). Il peut donc respirer à l'air libre.
Trois espèces de dipneustes sont présentes sur trois continents (Amérique du sud, Afrique et Australie).

Ci-dessous Coelacanthe et le genre Dipneustes.
coelacanthe dipneuste

La Limule

La Limule est un arthropode qui parcourt les côtes océaniques depuis 450 millions d’années et son sang bleu explique en partie la longévité de l’espèce.
C'est le dernier représentant actuel de la classe des mérostomes dont certains individus pouvaient dépasser deux mètres.
La limule doit cette couleur à l’utilisation du cuivre pour transporter l’oxygène dans ses vaisseaux sanguins contrairement aux animaux qui, comme nous, se servent de l’hémoglobine (une protéine qui contient du fer).
Le sang des limules réagit ainsi à la présence de bactéries et se coagule autour des intrus.
L'homme se sert de ce sang bleu pour détecter la présence de bactéries sur les équipements médicaux, des vaccins ou tout produit injectable. Ce liquide bleu coute donc une petite fortune.
Les animaux sont emmenés dans des usines où ils sont nettoyés et se voient prélever jusqu’à 30% de leur sang. Puis ils sont relâches mais certains ne survivent pas à la transfusion ...

Limule vue de dessus et de dessous :
limule limule

Transfusion des limules

Le Nautile

Le Nautile est le dernier représentant du groupe des tétrabranchiaux (céphalopodes possédant 4 branchies) dont les ancêtres, apparus il y a un demi-milliard d'années, furent très abondants à l'ère secondaire (Nautiles mais surtout Ammonites).

Les ammonites ont toutes disparu mais on a retrouvé beaucoup de fossiles. La coquille d'une ammonite pouvait atteindre 2 mètres de diamètre.
Ci-dessous Nautile et reconstitution d'ammonites :
nautile ammonite

Brachiopodes

Les brachiopodes sont des lophophoriens (comme les bryozoaires) qui ont connu un grand succès évolutif au Paléozoïque (ère primaire), mais il n'en reste aujourd'hui plus que quelque 400 espèces à cause de la concurrence des bivalves. Il s'agit donc d'un taxon relique.

Comme chez les lamellibranches, l'animal a une coquille avec deux valves. Mais cette coquille abrite un lophophore !
Ci-dessous photo de deux brachiopodes (l'un est ouvert et on aperçoit le lophophore) et schéma anatomique de l'animal :

Comatules

Les comatules observables en plongée, sont les rares représentants de la très ancienne classe des crinoïdes qui était très abondante durant les ères primaire et secondaire.
Les "crinoïdes vrais" (ou "lys de mer") sont toujours fixées au substrat via un pédoncule, à la différence des comatules qui peuvent être vagiles.
Les Lys de mer se sont réfugiés dans les eaux profondes.
Les plus grands "lys de mer" actuels du genre Metacrinus (espèces abyssales) ne dépassent par le mètre alors que certains fossiles avaient un pédoncule d’une vingtaine de mètres.
Ci-dessous : Comatule commune et un Lys de mer du genre Metacrinus.
crinoïde crinoïde

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Les EEE (anciennement "espèces invasives")

Définitions

Les EEE (acronyme de "Espèces Exotiques Envahissantes") sont des végétaux/animaux introduits (volontairement ou accidentellement) et qui prolifèrent au détriment d'espèces locales, au risque de les faire disparaitre, et constituent donc une menace pour la biodiversité mais aussi l'activité économique.
Attention toutes les espèces exotiques introduites ne sont pas envahissantes. Par ailleurs certaines espèces locales (indigène / natives) peuvent aussi devenir envahissantes.
Pensez aux fameuses "marées vertes" en Bretagne dues à la prolifération de la "Laitue de mer" (ou Ulve).
La méduse Aurélie est une espèce autochtone qui a tendance à proliférer car ses prédateurs se font plus rares ...
Citons également le Grand Cormoran et le Goéland argenté qui sont considérés comme envahissants dans leur aire d'origine.

Donc l'expression EEE désigne seulement des espèces introduites (on dit aussi : exotiques / étrangères / allochtones) qui deviennent envahissantes dans leur aire d'introduction.

Exemple parfait d'invasion biologique (en milieu marin) : la prolifération de la Caulerpe à feuilles d'if (ou "algue tueuse") en Méditerranée.
Ci-dessus deux algues invasives en Méditerranée : à gauche Caulerpa taxifolia et à droite Caulerpa racemosa.

Poissons invasifs en Méditerranée

Poisson-lapin, poisson-ballon et poisson-lion, cette étrange faune, arrivée depuis la mer Rouge via le canal de Suez, perturbe grandement l'écosystème méditerranéen. Il s'agit donc d'espèces dites "lessespsiennes" & invasives.

Le Poisson-lapin (Siganus luridus), herbivore et bien implanté en Méditerranée orientale. Sept poissons sur 10 pêchés au Liban sont des Siganus luridus
Ce poisson est surveillé de près pour éviter qu'il ne colonise l'ouest de cette mer.  Sa prolifération pourrait aboutir à la disparition des forêts d'algues et herbiers de posidonies. En effet la Méditerranée ne possède que peu d'espèces d'animaux herbivores. De ce fait, un bon nombre d'algues et herbes méditerranéennes n'ont pas mis en place de stratégies de défense chimique. Donc une arrivée brutale d'espèces herbivores voraces pourrait donc avoir des conséquences redoutables en faisant disparaitre les nurseries à poissons que constituent les herbiers et forêts d'algues.

le Poisson-ballon (Lagocephalus sceleratus) ou "poisson-coffre" renferme donc un redoutable poison. Comme le Fugu, connu au Japon, il contient de la tétrodotoxine dans son foie et dans sa chair qui n’est pas détruite à la cuisson. Des décès par intoxication ont déjà été signalés dans des pays de Méditerranée orientale.
Lagocephalus sceleratus est un prédateur d'espèces économiquement importantes alors que lui-même n'est pas comestible.
Pour ces différentes raisons, il est considéré comme une EEE.

Le Poisson-lion originaire de l'Océan indien et de la mer Rouge est désormais présent en Méditerranée orientale depuis une décennie.
Compte tenu des impacts négatifs de sa précédente introduction dans les Caraïbes(voir encadré qui suit), son arrivée en Méditerranée soulève de nombreuses et légitimes inquiétudes.

Invasions biologiques en Hauts de France

Je ne citerai que des espèces aquatiques donc je n'évoquerai pas des insectes tels le Frelon asiatique ou le Moustique Tigre.

Citons quelques exemples d'invasions biologiques en milieu aquatique dont est victime la région Hauts de France.

En milieu marin

    Citons :
  • un gastéropode : la Crépidule (invasive en Manche mais pas en mer du Nord)
  • la Sargasse Japonaise : une algue brune
  • le Crabe japonais
  • la Spartine anglaise : une plante d'estuaire très présente en baie de Somme


La "Méduse américaine" pourrait aussi devenir une espèce invasive.
Ci-dessous le cténaire Mnémiopsis surnommé "méduse américaine".

En eaux douces

    En milieu dulcicole les organismes invasifs dans notre région sont :
  • Moule zébrée
  • Rat musqué
  • Écrevisse américaine
  • Élodée du Canada : une plante aquatique)
  • Jussie à grandes fleurs : une plante aquatique



Des régions proches de la nôtre (Hauts de France) sont déjà envahies par la Tortue de Floride, la grenouille taureau, le Vison d'Amérique, le poisson chat, etc.


Les causes des introductions

Les introductions en milieu aquatiques sont souvent accidentelles. C'est le revers de la mondialisation avec le développement extraordinaire du transport maritime.
L'utilisation de l'eau comme ballast depuis 1880 (avec les premiers navires en acier) en est souvent la cause. Les cargos transportent involontairement d'une mer à une autre des larves au stade planctonique.
L'introduction peut être aussi le fait de particuliers irresponsables qui se débarrassent de NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) devenus indésirables.
L'introduction volontaire peut être liée aussi à la recherche du profit : introduction de la Perche du Nil dans le lac Victoria en Afrique.
Les espèces exotiques introduites dans des milieux artificiels clos (bassins, aquariums, enclos) peuvent aussi s'échapper (Ragondin, huitres creuses, Caulerpe, Vison d'Amérique).

Pullulation de l'espèce introduite : causes et conséquences

Souvent les conditions environnementales rencontrées par les espèces introduites ne sont pas favorables et alors l'apparition dans le milieu concerné est brève.
Mais dans d'autres cas l'espèce trouve tout ce dont elle a besoin pour proliférer au point d'éliminer tout ou partie des espèces autochtones en profitant des ressources utilisées par ces dernières donc menacer la biodiversité. Par exemple la Tortue de Floride n'a pas de prédateurs en France (alors que dans son milieu d'origine elle est la proie des Alligators). Cette espèce est une menace non seulement pour la Tortue européenne mais aussi pour l'homme car elle peut lui transmettre des maladies comme la salmonellose.
Le Crabe vert qui est une espèce européenne a été introduit en Amérique mais sans ses parasites (la Sacculine en particulier) qui limitent sa fécondité. De facto il est devenu envahissant dans son aire d'introduction.
Les espèces étrangères peuvent aussi provoquer de graves désordres économiques. Ainsi le Rat musqué endommage gravement les berges et les digues.
Les amas de moules zébrées obstruent les canalisations et les sas d'écluses, font couler les bouées, elles provoquent la disparition des Anodontes (moules d'eau douce).
Le crabe japonais se régale des moules et huitres d'élevage.
L'écrevisse de Louisiane est le porteur sain de la peste de l'écrevisse : un champignon fatal pour les écrevisses indigènes. De plus cette espèce endommage les berges et les digues en creusant des galeries.

Une invasion biologique peut être heureusement un déséquilibre provisoire dans un écosystème. C'est le cas de l'"algue tueuse". L'expansion de l'algue tend à régressé. Aujourd'hui elle aurait disparu de 80% des fonds qu'elle avait colonisé. Les raisons de cette régression n'ont pas encore été identifiées. Cependant il ne faut pas crier victoire trop vite ... Une invasion se termine mais une autre commence sans doute ; celle de la Caulerpe raisin.

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La classification des cnidaires

La classification des cnidaires est complexe et évolutive ...

Attention le terme "corail" n'a aucune valeur scientifique ; c'est un mot vernaculaire qui peut désigner des organismes appartenant à différents groupes de cnidaires.

    Le schéma ci-dessus vous montre que l'on distingue au sein des cnidaires trois super classes :
  • les Hydrozoaires ou "animaux-plumes"
  • les Scyphozoaires ou "animaux-tasses"
  • les Anthozoaires ou "animaux-fleurs"

Pour les deux premiers groupes l'individu connait une alternance polype/méduse durant son existence tandis que dans le dernier groupe l'individu ne connait que la forme polype.

Les Hydrozoaires

Ce sont des cnidaires primitifs dépourvus de pharynx ; la bouche s'ouvre directement sur une cavité gastrale non cloisonnée.
En période de reproduction les polypes produisent de petites méduses pélagiques qui ensuite se déposent sur le fond et se fixent. La reproduction asexuée par bourgeonnement est aussi pratiquée.
On trouve dans cette classe les hydraires dont les Némertésia (ou fausses herbes), les hydraires plumes mais aussi l'Hydre d'eau douce.
Le corail du genre millepora (ou "corail de feu") est aussi un hydrozoaire (photo ci-dessous).

Ci-dessous l'hydraire Plume d'or et l'hydraire Némertésia".

Ci-dessous l'Hydre d'eau douce. A gauche quelques individus et à droite schéma expliquant la reproduction asexuée et sexuée.

Dans cette classe il y a aussi des organismes pélagiques solitaires (hydroméduses) comme la méduse d'eau douce ou coloniaux (siphonophores) comme la Physalie.
Ci-dessous à gauche la minuscule méduse d'eau douce et à droite la Physalie (ou "Galère portugaise").
méduse d'eau douce galère portugaise

La méduse d'eau douce ne dépasse pas 2cm.

La Physalie est une colonie de polypes suspendus à un flotteur rempli d'azote.
La Physalie est très toxique. Elle peut fréquenter les côtes françaises ...

Les Scyphozoaires ou "méduses vraies"

Leur corps est composé à plus de 95% d'eau.
Le cycle de reproduction des scyphozoaires est complexe : reproduction sexuée puis asexuée.
Les individus de sexe séparés émettent leurs gamètes dans l’eau où a lieu la fécondation.
La larve nageuse (planula) issue de l’oeuf se dépose au fond devenant un polype.
Dès que les conditions sont favorables il y a multiplication végétative du polype. La colonie a l’aspect d’une pile d’assiettes. Chaque "assiette" se détache pour devenir pélagique : devenir une méduse.

Ci-dessous un schéma montrant l'alternance des deux formes de reproduction.

La Cassiopée ou méduse à l'envers.
Chez cette espèce que l'on peut rencontrer en Mer Rouge, l'ombrelle est tournée vers le bas tandis que les tentacules sont tournées vers le haut.
Comme les coraux cette méduse abrite des algues microscopiques dont elle se nourrit : les zooxanthelles.
La méduse vit à l'envers pour capter le maximum de lumière afin que ses "passagers" prospèrent.

La Lucernaire

Une méduse étonnante car elle est en général benthique, fixée sur des algues ou plantes marines. Peut se déplacer par culbute comme les hydres d'eau douce.

Quoique macroscopique les méduses appartiennent au plancton puisqu'elles ne sont pas capables de lutter contre de courant. Par contre elles peuvent se déplacer verticalement grâce à la contraction de leur "ombrelle".

Les Anthozoaires ou "animaux-fleurs"

    On subdivise la super-classe des anthozoaires en deux classes :
  • les hexacoralliaires
  • les octocoralliaires
Les hexacoralliaires

Chez les hexacoralliaires le nombre de tentacules lisses est de six ou un multiple de six par polype.

    Sont des hexacoralliaires :
  • les actinies ou "anémones de mer"
  • les cérianthes
  • les anthipathaires (dont le "Corail noir")
  • les corallimorphes (dont "l'anémones bijou")
  • les madréporaires ou scléactinaires ou "corail dur"

Les madréporaires sont la composante dominante des récifs coralliens ; ces animaux sont capables de transformer le calcaire dissout dans l'eau de mer en un squelette.
Pour en savoir plus consultez l'encadré sur les "Récifs coralliens" ci-dessous.

Ci-dessous quatre espèces d'hexacoralliaires : Anémone marguerite, grande Cérianthe, Anémone bijou, Corail noir de Méditerranée

Remarquez le nombre impressionnant de tentacules lisses chez la Marguerite de mer.
Les Cérianthes ont une double rangée de tentacules.
A la différence des actinies, les tentacules des corallimorphes se terminent par des boules.
Le "Corail noir" porte mal son nom car il apparait blanc.

Les octocoralliaires

Chez les octocoralliaires chaque polype comporte huit tentacules pennés (en forme de plumes).
Les espèces sont toutes coloniales.

    On trouve dans ce groupe :
  • les alcyons ou "coraux mous" composé d'un hydrosquelette (la colonie est gorgée d'eau)
  • les gorgonaires avec un squelette corné chez les gorgones et calcaire chez les corallidés dont le Corail rouge
  • les pennatulaires sont des habitants des fonds meubles

Ci-dessous deux photos du Corail rouge de Méditerranée (gorgonaire corallidé) : à gauche une colonie et à droite détail des polypes.
corail rouge corail rouge
Comptez le nombre de tentacules par polype et observez bien les pennes sur chaque tentacule.

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Les récifs coralliens

Dans les eaux littorales de la zone marine tropicale les récifs coralliens sont les plus gigantesques constructions jamais réalisées par des animaux.
Les récifs coralliens sont des écosystèmes offrant une remarquable biodiversité.

Ces récifs sont constitués surtout par des colonies de Madrépores. Le terme "corail" devrait d'ailleurs être réservé aux seuls madrépores.
Chaque colonie est composée de milliers d'individus, de polypes.
Chaque polype a l'aspect d'une minuscule anémone de mer.
Ci-dessous et de gauche à droite : schéma d'un polype, des polypes épanouis

La colonie est pourvue d'un exosquelette calcaire dur (coenostéum). Ce squelette constitue généralement la majeure partie de la biomasse de l'animal.
Chez la plupart des espèces les polypes sont rétractés et donc invisibles pendant la journée, donnant au corail l'aspect de roches sculptées et colorées.
Les coraux tropicaux hébergent dans leurs tissus des algues microscopiques : les Zooxanthelles.
Ces algues, grâce à la photosynthèse, fabriquent de la matière organique et de l'oxygène qui profite au corail. En contrepartie les algues profitent du gaz carbonique émis par les polypes.
Il s'agit donc d'un bel exemple d'association bénéfique pour les deux espèces : symbiose.
Cette association est non seulement à bénéfices réciproques mais aussi indispensable ; si les madrépores, perturbés par une température trop élevée, expulsent les microalgues, alors les coraux se décolorent ("blanchiment du corail") et meurent ... de faim.

Quelques espèces de coraux

Corail du genre Millepora ou "corail de feu" (hydrozoaire)
Il faut mieux ne pas toucher car il est très urticant.

Le corail cerveau (anthozoaire)
Ci-dessous de gauche à droite : une colonie (polypes invisibles) - détail de nuit (les milliers de polypes sont épanouis)

Corail du genre Fungia ou "corail champignon" (anthozoaire)
Si la presque la totalité des coraux sont des animaux coloniaux certains sont des individus comme les Fungia.
Ces individus ne sont pas fixés et sont capables de certains déplacements.
Ci-dessous de gauche à droite : un individu avec tentacules déployées - un individu aux tentacules repliées

Le corail tabulaire ou "acropore" (anthozoaire)
Le plateau sert d'abri à de nombreux poissons récifaux.

Alcyons ou "corail mou" ou encore "corail cuir" (anthozoaire)
Un imposant pédoncule est caractéristique des espèces de ce groupe.

Autre exemple de "corail mou" : le corail brocoli.

Le corail du genre porite
Difficile d'imaginer que ces gros rochers sont en fait des colonies vivantes ...
Ci-dessous deux espèces de Porites : Porites lobata (jaune) et Porites compressa (rose)

Corail du genre pocillopora ou "corail chou-fleur"
Leur durée de vie est relativement brève pour un coraux, mais le substrat calcaire qu'ils laissent à leur mort est particulièrement propice à la colonisation par d'autres espèces de coraux.

Corail du genre seriatopora ou "corail branchu"
Chaque branche peut grandir de quelques centimètres par an.

Les corallivores

On désigne sous ce terme les animaux qui se nourrissent des polypes de corail.
Même vivants les coraux sont attaqués par des éponges, des Aganthaster (étoiles de mer), les Poissons-Perroquets et des oursins.
Le développement inquiétant des populations d'Acanthaster (étoile de mer) a pour origine la raréfaction de son principal prédateur : le triton-géant.

Le Poisson-perroquet donne l'illusion d'être un corallivore alors qu'il broute surtout les macroalgues qui ont tendance à se développer sur le madrépore au risque de l'asphyxier.
Ci-dessous et de gauche à droite : Acanthaster ("couronne du Christ") - Poisson Perroquet - Triton géant :

Les autres animaux

La faune ne se résume pas aux coraux et aux corallivores.

Les éponges "barriques" peuvent avoir des tailles impressionantes.

L'embranchement des cnidaires ne se résume pas aux coraux ; les anémones sont très présentes. La symbiose entre l'Anémone et le Poisson-clown est bien connue.

Le phylum des échinodermes est très présent avec les comatules, les oursins, les holoturies et les étoiles de mer dont la redoutable "Couronne du Christ" citée plus haut.
Ci-dessous comatule :

Quant aux mollusques bivalves on rencontre surtout des bénitiers (bien incrustés dans le massif corallien).
Comme les coraux, les bénitiers hébergent des zooxanthelles.

Parmi les gastéropodes citons les cônes dont certaines espèces sont vénimeuses voire mortelles pour l'homme mais aussi le Triton géant déjà cité.
Ci-dessous Cône textile :

Les vers tubicoles ajoutent des touches de couleur jaune et rouge dans les colonie de corail.
Ci-dessous "arbre de noêl" :

Bien sûr les poissons aux livrées superbes sont foison dans ce milieu. D'autres poissons sont plus discrets (murènes, poisson pierre.
Les poissons coralliens et plus précisément de l'océan indien sont évoqués dans la fiche suivante.

C'est pas sorcier : la barrière de corail de Nouvelle-Calédonie

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Les poissons de mer Rouge

Il s'agit d'une liste non exhaustive !

Les poissons osseux

Commençons par les ostéichthyens (poissons osseux).

Les poissons-anges (famille des Pomacanthidés)

Ils donnent l’impression de porter un masque avec une barre colorée en travers de l'oeil. Ils sont très compressés latéralement ; une petite bouche ; une seule nageoire dorsale ; une longue épine à la base de l’opercule.
Les espèces de cette famille sont hermaphrodites protogynes : de femelles, ils deviennent mâles.
Ci-dessous Poisson-ange royal & Poisson-ange empereur :
poisson ange poisson empereur

Les poissons-papillons & poissons-cochers (famille des Chaetodontidés)

Comme les poissons-anges le corps est compressé latéralement ; une seule nageoire dorsale ; une petite bouche et l'impression de porter un masque.
Mais à la différence des poissons-anges, ils n'ont pas d'épine sur l'opercule et la bouche est protractile (qui peut s'allonger). Certaines espèces ont même un faux œil (ou ocelle) près de la nageoire caudale.
Chez les poissons-cochers la quatrième épine dorsale est très allongée comme une antenne.
Le régime alimentaire est constitué de polypes de coraux mais à la différence des poissons-perroquets, ils n'endommagent pas le squelette de l'animal car ils ne broutent pas mais aspirent.
Ci-dessous Poisson-papillon commun & Poisson-cocher :
poisson papillon poisson-cocher

Famille des Pomacentridés

Noms communs correspondants : poissons-clowns, sergents-majors et poissons-demoiselles.
Le corps est ovale  avec une longue nageoire dorsale. Les poissons-clowns sont insensibles au venin des anémones de mer grâce à un mucus protecteur. À la moindre menace le poisson-clown se réfugie dans l’anémone.
Si la femelle dominante du groupe vient à disparaitre, son partenaire se transforme en femelle.
Ci-dessous couple de Poissons-clowns & Sergent-major.
poisson clown sergent-major

Les poissons-chirurgiens et nasons (famille des Acanthuridés)

De chaque côté du pédoncule caudal on observe  une épine tranchante et venimeuse (ou "scalpel").
Ci-dessous Poisson-chirurgien, Nason & gros plan sur les "scalpels" :
poisson chirurgien nason

Les poissons-perroquets (famille des Scaridés)

Grâce à leur puissant bec les poissons-perroquets sont des brouteurs de coraux, se nourrissent surtout des algues qui se fixent sur le corail.
Chaque poisson perroquet peut produire par an plusieurs centaines de kilos de "sable corallien".
L’activité de broutage des poissons-perroquets serait globalement positivie pour la bonne santé du corail : limite le développement de certaines algues qui sinon étoufferaient les polypes coralliens.
Ci-dessous Poisson-perroquet commun, Perroquet à bosse et un massif de corail brouté par un "perroquet".
poisson perroquet poisson perroquet
poisson perroquet

Les Labridés

Une grande diversité de taille au sein de cette famille. Le minuscule Labre nettoyeur d’un côté et l’énorme Napoléon de l’autre.
Pour nettoyer son hôte le Labre nettoyeur peut même s’introduire par la bouche et ressortir par l’opercule branchial.
Le Napoléon peut atteindre 2 mètres pour 200 kilos. Il est le plus gros poisson des récifs corallien après le Mérou géant. Sa bosse sur le front augmente avec l’âge et évoque le bicorne du célèbre empereur.
Ci-dessous Labre nettoyeur dans la gueule d'une murène et l'énorme Napoléon :
labre nettoyeur napoleon

Les Scorpinidés

On y trouve des poissons très venimeux.
Le poisson-pierre n’est pas agressif mais sa présence est très difficile à déceler ...
On trouve aussi dans ce groupe la Rascasse volante (genre Ptero) et le Poisson-scorpion.
Ci-dessous le Poisson-pierre, la Rascasse volante & le Poisson-scorpion.
poisson-pierre rascasse volante
poisonn scorpion

Les Serranidés

Grande diversité dans cette famille les petites anthias et les gros mérous.
Les mérous sont hermaphrodites protogynes : d’abord femelle et mâle en fin de vie.
Ci-dessous le Mérou rouge, le Mérou loutre et l'Anthias :
mérou rouge mérou loutre
anthias

Les Balistidés

Chez les balistes la tête est énorme. Grâce à sa première nageoire dorsale l’individu s’ancre dans une anfractuosité. Comme les poissons-perroquets les balistes sont des brouteurs de corail.
Ci-dessous la Baliste bleue & la Baliste titan :

Famille des Tétraodontidés

Ce sont les poissons-ballons (ou tétrodons). Avec leur forme il ne sont pas très hydrodynamiques mais sont capables de nager à reculons. Lorsque un Tétrodon ne peut se réfugier dans une faille il impressionne son poursuivant en doublant de volume. L’animal contient dans certains organes un poisson mortel. Au Japon seul des spécialistes sont autorisés à le préparer …

Les poissons-ballons sont souvent confondus avec les Diodons qui sont eux aussi capables de se dilater mais ont de plus la peau couverte d’épines érectiles.

Ci-dessous Tétrodon & deux Diodons.
diodon

Les Murénidés

A la différence des congres les murènes n’ont pas de nageoires pectorales. Donc pour se mouvoir elles ne peuvent qu’onduler leur corps.
Ce sont des animaux nocturnes ; le jour ils sont dans des anfractuosités ne laissant dépasser que leur gueule grande ouverte truffée de petites dents acérées.
Ci-dessous la Murène géante (ou murène javanaise) & la Murène grise.

Les Holocentridés

Les poissons-écureuils et poissons-soldats sont des animaux nocturnes.
Ci-dessous Poisson-écureuil & Poisson-soldat.

Les Pemphéridés

Dans cette famille on trouve les poissons-hachettes et les poissons-verres.
Ce sont des poissons de petite taille qui vivent en bancs compactes ; se nourrissent de zooplancton lors de leurs escapades nocturnes.
Ci-dessous Poisson-hachette.

Les Sphyrenidés

Ou plus simplement les barracudas. Le grand Barracuda peut atteindre deux mètres de long avec deux nageoires dorsales et une dentition impressionnante.
Ci-dessous Barracuda et gros plan sur sa dentition :

Autres familles

Les anguilles jardinières (ou hétérocongres) sont des Congridités.
Les poissons-flûtes ont un museau démesuré qui peut s'enfoncer dans les coraux pour aspirer petits poissons et invertébrés.
Les fusiliers sont rapides comme une balle de fusil. Ce sont des planctophages.
Ci-dessous hétérocongres, un poisson-flûte et des fusiliers.

Les platax sont compressés verticalement. Ils sont omnivores.

Par contre les carangues sont de redoutables prédateurs.
Ci-dessous Platax circulaire & Carangue bleue.

Les poissons cartilagineux

Les raies

En Mer rouge on peut rencontrer la Raie aigle, la Raie pastenague et la Raie torpille.
Et avec beaucoup de chance, la Raie manta qui malgré sa taille ne présente aucun danger puisque l’animal se nourrit que de plancton.
Attention les raies aigles et pastenagues sont venimeuses.
La Raie pastenague s'enfouit ne laissant voir que ses yeux et évents (pour qu'elle puisse respirer).
Ci-dessous Raie pastenague, gros plan sur l'évent (ou spinacle), Raie aigle :

Les requins

Les espèces les plus répandues sont les Gris, les Pointes blanches et les Pointes noires de récif.
Ci-dessous requin gris, pointes blanches & pointes noires de récif :

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Les espèces "lessepsiennes"

Le percement du canal de Suez a mis en communication directe la Mer Rouge avec la Méditerranée.
La mer Rouge est plus haute que la mer Méditerranée orientale, donc un courant en direction de la mer Méditerranée s'est créé. Le Lac Amer aux eaux saumâtres a fait office de "barrière migratoire" pendant plusieurs décennies, mais comme la salinité du lac s'est progressivement alignée sur celle de la mer Rouge ...
Plus de 300 espèces originaires de Mer Rouge se sont introduites en Méditerranée. Certaines sont invasives.
Comme vous n'ignorez pas, le canal de Suez a été réalisé par un Français (Ferdinand de Lesseps). Aussi parle t-on de migrations lessepsiennes.

Le même phénomène ne s'est pas reproduit entre les océans atlantique et pacifique avec le percement du canal de Panama.
En effet au milieu du canal il y a un lac d'eau douce (lac de Gatun) - qui alimente les écluses - mais qui fait aussi fonction de "barrage migratoire" pérenne car les précipitations à Panama n'ont rien à voir avec celles en Égypte ...

Végétaux


On s'est rejoui un peu vite de la régression de la Caulerpa taxifolia. En effet la Caulerpe raisin a pris le relais ...
L'Halophile est une plante à fleurs invasive qui pourrait bientôt arriver dans le bassin occidental de la Méditerranée.

Poissons

Poisson-lapin, poisson-ballon et poisson-lion, cette étrange faune, arrivée depuis la mer Rouge via le canal de Suez, perturbe grandement l'écosystème méditerranéen.

Le Poisson-lapin (Siganus luridus), herbivore et bien implanté en Méditerranée orientale.Sept poissons sur 10 pêchés au Liban sont des Siganus luridus Ce poisson est surveille de près pour éviter qu'il ne colonise l'ouest de cette mer. 
Sa prolifération pourrait aboutir à la disparition des forêts d'algues et herbiers de posidonies. En effet la Méditerranée ne possède que peu d'espèces d'animaux herbivores. De ce fait, un bon nombre d'algues et herbes méditerranéennes n'ont pas mis en place de stratégies de défense chimique (défenses ont pour but de les rendre toxiques, comme on peut le voir chez certaines espèces tropicales, comme les caulerpes).
Donc une arrivée soudaine d'espèces herbivores voraces pourrait donc avoir des conséquences redoutables en faisant disparaitre les nurseries à poissons que constituent les herbiers.

le Poisson-ballon (Lagocephalus sceleratus) ou "poisson-coffre" renferme donc un redoutable poison. Comme le Fugu, connu au Japon, il contient de la tétrodotoxine dans son foie et dans sa chair. Poison qui n’est pas détruite à la cuisson. Des décès par intoxication ont déjà été signalés dans des pays de Méditerranée orientale.
Lagocephalus sceleratus est un prédateur de crustacés, poissons, et mollusques dont des espèces économiquement importantes (pieuvre et seiche).
En raison de sa dangerosité pour l'homme et de sa voracité, il est considéré comme une espèce invasive.

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Les poissons de Manche et Mer du Nord

Je n'évoquerai dans ce chapitre que les poissons osseux puisque les cartilagineux ont déjà été présentés par ailleurs.

Dans la planche naturaliste ci-dessus il y a donc un intrus ... Lequel ? Réponse en fin de chapitre.
Notez que sardine, hareng, anchois, ... ont la même silhouette ; ils appartiennent au même ordre, celui des clupéifôrmes.
Morue, merlan, Aiglefin, Tacaud, ... se ressemblent beaucoup : ordre des gadiformes.
Sole, barbue, plie, fletan, limande, turbot, ... ont les deux yeux du même côté, le côté aveugle est blanc. Ce sont les pleuronectiformes.
Il existe aussi les perciformes, les anguilliformes, les scorpéniformes, les salmoniformes, etc.
Tous ces groupes cités sont des ordres : échelon de regroupement entre la classe et la famille.

Clés d'identification

    Quelques astuces pour identifier les poissons osseux :
  • une seule nageoire dorsale : ordre des clupéiformes : hareng, sardine, anchois, alose, sprat, ...
  • trois nageoires dorsales et deux nageoires anales : ordre des gadiformes : morure, merlan, aiglefin, ...
  • nageoires pectorales très développées : ordre des scorpéniformes : lompe, grondin, rascasse, poisson lion
  • forme serpentiforme, pas d'écailles : ordre des anguilliformes : anguille, congre, murène, ...
  • mâchoires soudées en forme de pipette : ordre des syngnathiformes : hippocampe, syngnathe, ...
  • deux yeux du même côté : ordre des pleuronectiformes ou poissons plats
  • une petite nageoire dorsale adipeuse : ordre des salmoniformes : saumon et truites
  • des pinnules sur dos et ventre : famille des scombridés : thon, bonite, maquereau, ...
  • un seule nageoire dorsale très large : famille des sparidés : dorade, sargue, ...

Ci-dessous examen détaillé des principaux ordres.

Les clupéiformes

Ces petits poissons argentés qui nagent en vastes bancs sont très appréciés : le Hareng, le Sprat, l’Anchois, la Sardine, l'Alose.
Dans cet ordre l'animal n'a qu'une seule nageoire dorsale sans épines, un corps fuselé et une nageoire caudale très échancrée.
Les Clupéiformes sont pélagiques, grégaires (vivent en bancs) et planctophages (se nourrissent de zooplancton) ; ils sont donc près de la surface ; leur couleur argentée est un camouflage.
Toutes les espèces citées appartiennent à la famille des clupéidés à l'exception des Anchois (famille des ... )

La Sardine
La sardine d'Europe est aussi appelée "pilchar".

Le Hareng
Le modeste Hareng est donc sans doute la créature la plus importante de l’océan pour l’histoire de l’humanité ; les populations des côtes ont évité maintes famines grâce à ce poisson. Il est commercialisé sous différentes appellations en fonction de la préparation effectuée : "hareng saur, rollmops, kipper, etc".

Alose
Le plus grand des clupéidés.

Les gadiformes

Le corps d'un gadiforme est fusiforme, les nageoires sont composées de rayons mous (pas d'épines).
Cet ordre comprend la grande famille des gadidés (voir encadré ci-dessous).

Les autres gadiformes

Merlu (ou Colin) : vit à de grandes profondeurs. Il ne remonte vers la surface qu'à la nuit tombée pour chasser.
Julienne ou Lingue franche : corps très allongé avec un barbillon mentonier.

Trident (ou Grenouille de mer) : un Gadidé curieux ; ressemble à un têtard ; vit dans la zone des marées ; aucune valeur commerciale.
poissons osseux

Les Pleuronectiformes

Ces poissons osseux sont plus connus sous le terme "poissons plats".
Les poissons plats sont couchés sur un côté aveugle ; les yeux sont situés sur l’autre côté. L’alevin d'un poisson plat est un individu parfaitement symétrique puis la métamorphose s’opère : les yeux passent du côté gauche (ou du côté droit, selon les espèces).
Ces poissons benthiques sont parfaitement mimétiques avec le fond en adoptant la même couleur (homochromie) grâce à des cellules pigmentaires (chromatophores).
Ainsi il faut moins de 20 minutes au Turbot pour copier la couleur du fond. Le côté "aveugle" (sans yeux) est toujours de couleur blanche. Les "plats" vivent sur les fonds sableux et sont dépourvus de vessie natatoire.

Sole :
Est-il utile de rappeler que sa chair est très appréciée. Chasseur nocturne ; passe la journée enfouie dans les fonds sablonneux. Il s'agit d'une espèce droitière.

Carrelet (ou Plie) :
Poisson plat avec des taches jaune orange. Elle s'enfonce dans les fonds sableux, ne laissant entrevoir que ses yeux. Espèce droitière (yeux du côté droit).

Barbue :
Parfois confondu avec le Turbot. Les premiers rayons de sa nageoire dorsale sont fourchus tels une barbe.

Le flétan de l'Atlantique :
C'est le plus gros poisson plat comme le montre la photo ...

Les Anguilliformes

Ce sont des poissons osseux serpentiformes. La peau sans écailles est couverte de mucus. Les nageoires dorsales et anales sont en continuité avec la caudale ; pas de nageoires pelviennes. On trouve dans cet ordre l’Anguille, le Congre et la Murène.
L'anguille est un poisson euryhalin (très tolérant à la variation de salinité). Animal d'eau douce mais que l'on peut rencontrer aussi dans les eaux côtières.

Congre :
Corps serpentiforme. La reproduction de cette espèce est un mystère. A la la différence de la Murène, le Congre a de petites nageoires pectorales. A la différence de l'anguille, on ne trouvera jamais le Congre en eau douce.

Les Salmoniformes

Ils ont deux nageoires dorsales dont une très petite sans rayons : la nageoire adipeuse (nageoire molle).
On trouve dans ce groupe le Saumon et toutes les truites.
Le saumon est un poisson amphibiotique (animal qui fréquente alternativement la mer et les rivières).
Ci-dessous Saumon et Truite de mer :

Les Syngnathiformes

La bouche sans dents a la forme d’une pipette (mâchoires soudées) ; l'animal se nourrit en aspirant (dépression créée par l'ouverture des ouïes). Le corps est couvert de plaques osseuses.
Dans ce groupe c'est le père qui prend soin des oeufs. La femelle pond dans la poche incubatrice du mâle. Ce dernier féconde les oeufs avec sa laitance et les incube. Les Hippocampes & Syngnathes appartiennent à cet ordre.

Nérophis :
C’est une espèce de syngnathe de l’estran. Il se confond avec les algues.
Ci-dessous Grand syngnathe & Nérophis :

Chez les Scorpéniformes

Les nageoires sont très rigides et épineuses voire venimeuses chez beaucoup espèces des mers chaudes. Les nageoires pectorales sont très développées. Une cuirasse osseuse couvre la tête.
De nombreux poissons exotiques appartiennent à ce groupe : poisson-scorpion, poisson-crocodile, poisson-pierre, rascasse volante, etc.
Mais chez nous on peut rencontrer le Grondin rouge qui est appelé ainsi car il peut émettre des grognements.
Chez cette espèce les trois premiers rayons des nageoires pectorales lui permettent de "marcher" sur le fond.

Dans ce groupe on trouve aussi : Lompe, Chabot, Chaboisseau, Liparis.

Lompe
Corps massif couvert de tubercules. Poisson péchés pour ses oeufs : le "caviar du pauvre".
Le mâle est un père très dévoué : il peut passer des semaines sans se nourrir pour protéger les oeufs.
Chez la lompe les nageoires pelviennes sont aussi transformées en une puissante ventouse. Celle-ci lui permet de se fixer aux rochers malgré le ressac (voir photo ci-dessous).

Chabot-Buffle (ou Chabot-taureau).
Couleur très variable en fonction du fond. Peut être observé dans des flaques à marée basse.

Chaboisseau
Le Chaboisseau ou "diable de mer" ne mesure que 30 cm dans nos eaux mais peut atteindre 90 cm dans les eaux arctiques.

Liparis
Le Liparis est un curieux petit poisson. Son corps est gélatineux d'où son nom commun : "limace de mer".
Apparenté à la Lompe le Liparis possède aussi une ventouse ventrale.

Ci-dessous : Lompe, "ventouse de la Lompe, Chabot-buffe, Chaboisseau & Liparis :


Les Zéïformes

Le corps a la forme d'un disque aplati. L’espèce la plus connue est le Saint-Pierre.

Les Lophiiformes

Le premier rayon de la nageoire dorsale est un leurre permettant d’attirer des proies vers la gueule énorme.
Il s’agit en MMN de la Baudroie commune (vendue sous le nom de "Lotte de mer").

Les Balistes

Les Balistes appartiennent à l'ordre des Tétraodontiformes (absence de nageoires pelviennes).
On peut désormais avoir la chance de rencontrer la Baliste commune en Manche.

Les Orphies

Les Orphies appartiennent à l'ordre des Béloniformes.
Corps très allongé avec les nageoires anale et dorsale très en arrière.

Mugiliformes

C'est le groupe des Mulets : deux nageoires dorsales.
Poissons argentés vivant en bancs (comme les clupéiformes mais qui sont plus petits et n'ont qu'une nageoire dorsale).

Les perciformes

C'est un ordre très important : 40% des espèces de poissons osseux.
Chez les perciformes les nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Cet ordre comprend de nombreuses familles dont les principales sont citées ci-dessous.

Moronidés

Dans cette famille on trouve le Bar (ou Loup de mer).
Ce poisson est l’objet d’une aquaculture importante. Par opposition au poisson d’élevage, le poisson pêché est nommé « bar de ligne ».

Mulidés

C'est la famille des Rougets.
Espèce la plus répandue : Rouget de roche (ou Rouget barbet ou encore Surmulet). Facilement reconnaissable avec ses deux barbillons.

Blennidés & gobidés

Les Blennies & Gobies sont de petits poissons côtiers souvent confondus.
Le Cabot (l'espèce de Blennie la plus répandue) a un petit "plumeau" sur la tête.
Chez les Gobies les deux nageoires ventrales sont soudées en une sorte de ventouse ; très pratique pour se fixer sur un rocher malgré le ressac.
Les Blennies et Gobies n'ont pas de vessie natatoire. L'individu vit collé au fond et nage mal, avançant par bond successifs.
Ci-dessous Cabot et Gobie paganel :

Scombridés

Ce sont les Maquereaux, Thons et Bonites.
Poissons grégaires, pélagiques au corps en forme de "torpille".
En avant de la nageoire caudale on observe des pinnules dorsales et anales.

Ci-dessous Thon et Bonite :

Pinnule : désigne les minuscules nageoires situées entre la dorsale et la caudale, et entre l’anale et la caudale.

Sparidés

Dans ce groupe on trouve les Dorades, les Sargues.
Une seule nageoires dorsale !

Labridés

Ces poissons ont de grosses lèvres. Espèces : Crénilabre, Coquette, Labres, Vieilles, etc.
La Vieille (photo ci-dessous) peut broyer des moules avec ses dents.

Trachinidés

C'est la famille des Vives.
Une nageoire dorsale épineuse et gorgée de venin. S'enfouit dans le sable pour chasser à l'affut.

Anarhichadidés

Le "loup de l'Atlantique" appelé aussi "Poisson-loup". L'animal a une denture puissante. poissons osseux

Pholidés

La Gonnelle a un corps serpentiforme et recouvert de mucus comme une anguille. Poisson des estrans rocheux. Est capable de respirer de l'air ... par la peau.

Triptérygiidés

Le Triptéryon a trois nageoires dorsales bien séparées (la première épineuse) qui lui ont donné son nom. En période de frai le mâle a une superbe livrée.

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Poissons dulcicoles des hauts de France

Les poissons osseux sont aussi très présents en eau douce alors que les cartilagineux sont totalement absents de ce milieu.

Les poissons osseux d'eau de mer et d'eau douce sont différents physiologiquement. Leurs branchies et leur reins, par exemple, sont adaptées à leur milieu. Leur salinité interne n'est pas non plus la même ( phénomène d'osmose ). Ainsi, si un poisson d'eau de mer est mis dans de l'eau douce il mourra car non adapté. poissons d'eau douce

    L'eau douce n'est pas un biotope (milieu de vie) mais plusieurs ! On peut distinguer trois domaines :
  • dans les eaux courantes, froides et bien oxygénées avec fond pierreux (ou graviers), on va trouver surtout des salmoniformes (Truites, Ombre,Loche,Omble). On parle du domaine salmonicole
  • dans les eaux à faible courant, à fond vaseux, mal oxygénée et où la température peut dépasser 20° on va trouver surtout des cypriniformes (Carpe, Brème, Barbeau) mais aussi Poisson-chat, Anguille, Brochet, Sandre, Perche, lote de rivière ... On parle du domaine cyprinicole
  • dans l'estuaire du fleuve, aux eaux saumâtres, on va trouver : Flet, Plie, Anguille, Lamproie, Épinoche, Bar, Alose, etc. On parle de zone à flet
poissons d'eau douce

Dans le schéma ci-dessus, notez que le naturaliste Huet distingue parmi le domaine salmonicole deux zones : la "zone à truites" et la "zone à ombres".
Quant au domaine cyprinicole il distingue la "zone à barbeaux" et la "zone à brèmes".

Les Anguilliformes

Dans ce groupe L'anguille bien sûr.

Attention les Civelles ne sont pas une autre espèce mais des anguilles au stade alevin.

Les Clupéiformes

Seule espèce dulcicole appartenant à ce groupe : l'Alose.
L'Alose remonte en effet les fleuves au printemps pour le frai.

Les salmoniformes

Deux nageoires dorsales dont une petite molle (nageoire adipeuse).
Groupe représenté par le Saumon, les truites et l'Ombre commun.

Truite fario
C'est l'espèce indigène. Aime les eaux claires, froides et bien oxygénées.

Truite arc-en-ciel
Espèce originaire d'Amérique du nord et introduite en vue de l'élevage. Les individus échappés ne se reproduisent qu'exceptionnellement à l'état sauvage.
La truite arc-en-ciel ne peut en aucun s’hybrider avec la truite fario qui appartient à un autre genre.
Ci-dessous Truite fario et Truite arc-en-ciel :

Ce qui caractérise l'Ombre commun : une nageoire dorsale très haute telle un étendard.

Esociformes

Corps très allongé. Une seule nageoire dorsale très en arrière au niveau de l’anale.
Une seule espèce appartenant à ce groupe dans nos régions : le Brochet.
Tête en forme de bec de canard ; grande bouche avec environ 700 dents. Prédateur qui chasse à l'affût grâce à la coloration de son corps constituant un remarquable camouflage.

Cypriniformes

    Un ordre très important ; le groupe des "carpes" au sens large. Pratiquement toutes les espèces sont dulcicoles.
  • cinq familles
  • 320 genres
  • 3250 espèces

Caractéristique : une seule nageoire dorsale au même niveau que les pelviennes.

Illustrons avec des photos quelques espèces de ce groupe.

Brême
Petite tête ; flancs argentés ; nageoire anale très large.

Carpe commune
Quatre barbillons sur la mâchoire supérieur.
Espèce introduite par les Romains. Très consommée au moyen-âge.

Gardon
Corps argenté ; yeux et nageoires rouges.
Les gardons servent de proies aux brochets, perches et sandres.

Goujon asiatique

Importé accidentellement dans les années 60. Ce poisson est porteur sain d'un parasite qui peut être fatal aux espèces locales. Forte fécondité et tolérance aux eaux pauvres en oxygène. Il s'agit donc d'une espèce invasive (espèce introduite et envahissante).

Ci-dessous : Brème, Carpe commune, Gardon, Goujon asiatique.

Autres cypriniformes : Vandoise, Vairon, Loche franche et Barbeau.

Vandoise : poisson grégaire. Nageoire caudale échancrée.
Vairon : petit poisson ne dépassant pas 10 cm. Poisson grégaire.
Loche franche : six barbillons autour de la bouche. Apprécie les eaux agitées et oxygénées.
Barbeau commun : quatre barbillons à la lèvre supérieure.

Perciformes

Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales et deux grandes nageoires dorsales : première épineuse et deuxième molle.
Les espèces dans la région Hauts de France : Sandre et Perches.

Sandre
Espèce introduite. Un carnassier qui pratique la chasse à l'affût mais aussi le cannibalisme.
Corps de couleur jaune avec des bandes noires.
Animal carnassier ; cannibalisme fréquent chez cette espèce.

Perche commune
Son activité est diurne. La nuit, on la trouve endormie posée sur le substrat.

Perche soleil
Deux nageoires dorsales unies. Une tache noire avec un point rouge sur chaque opercule branchial.
Animal originaire d'Amérique du nord ; poisson très vorace (œufs, alevins et même petits coquillages).

Ci-dessous : Sandre, Perche commune, Perche soleil :
poissons osseux poissons osseux
poissons osseux

Siluriformes

Ces poissons ont une peau visqueuse sans écailles autorisant une respiration cutanée.
Une seule petite nageoire dorsale ; des yeux minuscules, des barbillons.
Deux espèces dans ce groupe : poisson-chat, Silure qui sont des espèces introduites.

Poisson-chat : quatre paires de barbillons qui jouent un rôle important dans la détection de la nourriture.
Espèce considérée comme invasive. Le transport d'individus vivants est interdit.

Silure glane : Ce "géant d'eau douce" peut atteindre au maximum 5 mètres pour un poids de 300 kilos ... Trois paires de barbillons qui compensent une vision très mauvaise.

Ci-dessous Poisson-chat - Silure :
poissons osseux poissons osseux

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Des poissons osseux (ostéichthyens) étonnants

Dans cette section je vous présente des ostéichthyens étranges et que vous ne verrez probablement jamais en plongée. En effet ils sont très rares OU ils fréquentent des profondeurs inaccessibles au plongeur bouteille OU leur distribution est réduite à une zone reculée OU ils viennent de s'éteindre OU vous passez à côté sans les voir (champions du camouflage).
Ils sont insolites pour diverses raisons. Il y a les géants, les invisibles, les monstres et et ceux qui ressemblent à tout sauf au poisson type.

Chondrostéens

Les chondrostéens sont des poissons osseux primitifs. (le crâne et l’épine dorsale sont largement cartilagineux). La plupart des espèces sont fossiles. Mais vivent encore certaines espèces d'esturgeons et de spatules.

Les esturgeons et spatules n'ont pas de dents ; ils ne saisissent pas leurs proies mais l'aspirent ; les plus grands spécimens peuvent avaler de très grosses proies. Le Kaluga est l'esturgeon géant du fleuve Amour en Sibérie. Il est le plus gros poisson d'eau douce : jusqu'à 6 mètres et une tonne !

Il existe aussi le Huso huso, communément appelé "bélouga" (ne pas confondre avec le cétacé) qui vit principalement dans les bassins de la mer Caspienne et la mer Noire.

Les spatules avec leur incroyable "bec" sont des animaux impressionnants mais inoffensifs (planctophages).
Ci-dessous la Spatule américaine et la Spatule chinoise.

On trouve la spatule américaine uniquement dans le bassin du fleuve Mississippi.
A côté de l’espèce américaine, l’espèce chinoise est une géante ou plutôt était. En effet depuis le début du XXIème siècle on suspectait son extinction. Celle-ci a été confirmée officiellement par les autorités en 2020. C’est une bien triste nouvelle ; l’animal vivait dans le fleuve bleu (Yantsé) et pouvait atteindre 7 mètres.
La variété américaine est quant à elle gravement menacée par le braconnage.

Anguilliformes

Avec les anguilliformes nous abordons les "vrais poissons osseux" (super-ordre des téléostéens).

On trouve dans cet ordre les anguilles mais aussi les murènes et les congres c’est à dire le groupe des poissons osseux serpentiformes dépourvus d’écailles mais couverts d’un mucus.
Ci-dessous deux espèces de murènes remarquables : Murène dragon et Murène ruban.

Une rareté dans le monde des vertébrés : des poissons fixés en permanence. Je veux parler des Hétérocongres. Les espèces de cette famille sont appelés couramment "anguilles jardinières".
La pointe de leur queue est modifiée de sorte qu'ils sont solidement ancrés au substrat, et ne sortent jamais complètement de leur trou, même pour se reproduire.

Attention les civelles ne sont pas une espèce d’anguilles naines mais des anguilles communes juvéniles.

L'anguille-serpent est un poisson anguilliforme qui ressemble beaucoup au serpent Laticauda(ou "Tricot-rayé").

Anguilla dieffenbachi est la plus grosse anguille d'eau douce du monde. Elle peut atteindre près de 2 mètres de long, peser 20 kg et vivre plus de 100 ans. Elle ne se reproduit qu'une fois dans sa vie puis meure. Il s'agit aussi d'une espèce menacée. Distribution : Nouvelle-Zélande.

Malgré son nom et en dépit de sa ressemblance avec les vraies anguilles, l'Anguille électrique n'appartient pas à l'ordre des Anguilliformes mais à celui des Gymnotiformes. Il faut donc mieux employer le terme Gymnote.

Siluriformes

Ils sont appelés couramment "poissons chats". Ce sont poissons dulcicoles.
Ils possèdent tous des barbillons très développés. Certains sont capables de capter l’oxygène de l’air. Ils peuvent ramper sur le sol.
Le Poisson chat géant du Mékong peut atteindre 3 mètres de long pour 300 kilos. Il n’a donc rien à envier à la Silure glane d’Europe.
La Silure grenouille est une espèce d’Asie. Clarias batrachus mesure jusqu'à 50 cm. C'est un prédateur. Ce poisson peut séjourner des heures hors de l'eau grâce à un système respiratoire secondaire ; il peut aussi se déplacer sur terre en usant des ses nageoires pectorales comme des béquilles.
Le Silure verre est une espèce asiatique avec un corps transparent.
Ci-dessous Poisson chat du Mékong, Silure grenouille et Silure verre :

N'oublions par qu'en France il existe un "poisson-chat" géant : le Silure glane
Il est originaire d’Europe de l’Est mais a été introduit en France pour la pêche.
Un plongeur peut avoir la chance de l'observer ; ci-dessous à droite : concentration de silures glane dans le Rhône.

Les silures apprécient beaucoup les pigeons ...

Lampridiformes

Les poissons de cet ordre sont caractérisés par leurs nageoires sans épines dures (seulement des rayons mous).
Le Régalec est le plus grand poisson osseux (jusqu’à 11 mètres). L'existence du Régalec a alimenté de nombreuses légendes marines concernant le serpent marin. Ce poisson est extrèment discret ; a été photographié dans son milieu pour la première fois en 1997 ; En 2007, un régalec a été observé furtivement à 800 m de profondeur par un sous-marin téléguidé.
La queue de ce poisson n'a jamais été observée intégralement sur des spécimens échoués pour la simple raison que le régalec semble pratiquer l'autotomie (perte volontaire d'une partie de son corps). Sa distribution serait cosmopolite.

Salmoniformes

Dans cet ordre vous trouvez les saumons mais aussi les truites. Toutes les espèces de cet ordre se caractérisent entre autres par une petite nageoire dorsale adipeuse.
Le saumon est avant tout anadrome c'est à dire qu'il vit habituellement en mer mais remonte les fleuves, rivières et cours d'eau pour frayer.
Espèce remarquable dans la famille des salmonidés : le Saumon rouge ("Sockeye"). Le mâle subit une métamorphose à l’approche du frai.
Ci-dessous mâle en période de reproduction et planche naturaliste montrant la métamorphose.

Lophiiformes

Dans cet ordre on trouve les Baudroies et les Antennaires.
Les lophiiformes sont les champions du camouflage ; ils se confondent parfaitement avec leur habitat. Ils ont une gueule énorme.
Les lophiiformes sont de redoutables prédateurs ; ils chassent à l’affût. Le premier rayon de leur nageoire dorsale (illicium) consiste en une antenne osseuse terminée par un appât charnu. C’est en agitant ce leurre (donnant l’illusion d’un petit poisson frétillant) que le prédateur attire ses proies. La vitesse avec laquelle le carnivore avale sa victime est stupéfiante.
Je ne vous parlerai pas de la baudroie commune, commercialisée sous le nom de Lotte, mais des espèces abyssales toutes effrayantes.
Chez la Linophryne le filament pêcheur se termine par un appât bulbeux contenant des bactéries lumineuses.
Le dimorphisme sexuel est extraordinaire. Le jeune mâle est un nain qui se fixe sur une femelle et commence à se nourrir de son sang ; il subit alors une métamorphose extrème pour ne plus être qu’un simple organe sexuel.

Le Gigantactis appartient à une autre famille de lophiiformes abyssaux. L'illicium est démesuré mais on ne connait pas la raison. Il est vrai que l'étude des animaux abyssaux est très difficile. Lorsqu'ils sont ramenés dans les filets de pêche ces animaux sont fortement déformés du fait de la décompression brutale. Quant à l'observation "in situ" elle suppose des moyens considérables ...

Les antennaires sont appelés couramment "crapauds de mer" et "grenouilles de mer". Ces poissons imitent parfaitement leur habitat par la couleur et la forme.
Ci-dessous Antennaire strié, Antennaire longue ligne et Antennaire verruqueux.
Leurs nageoires paires ressemblent à des pattes.

Les syngnathiformes

Les Syngnathiformes forment un ordre de poissons osseux comportant notamment les hippocampes, les poisson flûtes et les poissons trompettes et bien sûr les syngnathes.
Chez les espèces de ce groupe les mâchoires sont soudées formant un museau tubulaire au bout duquel se situe une bouche protractile (capable de se projeter vers l'avant). Les syngnathiformes ne croquent pas ; ils aspirent.
Leur mode de déplacement est aussi très original. A la différence des autres poissons qui avancent en ondulant leur corps, les syngnathiformes se propulsent avec leurs nageoires pectorales.
Les poissons-couteau se tiennent toujours verticalement, tête en bas.
Ci-dessous Poisson flute, Poisson trompette, Poisson-couteau et le superbe Hippocampe feuille.

Le plus surprenant des syngnathiformes : le Poisson-fantôme arlequin.
Le Poisson-fantôme arlequin a une forme intermédiaire entre un hippocampe et un syngnathe.
Espèce hermaphrodite protandre ; c'est la femelle qui porte les oeufs. Distribution : mer Rouge, océan indien.

L'Hippocampe pygmée est aussi parfaitement mimétique avec son milieu (les gorgones).
Il y a deux individus sur la photo, les voyez-vous ?

Les scorpéniformes

Dans cet ordre on trouve les grondins, rascasses, poissons-scorpions, poissons-pierres, lompes, etc.
Le mot vient du grec [scorpios] qui signifie "scorpion", probablement du fait que de nombreuses espèces de ce groupe possèdent des glandes à venin reliées aux rayons de certaines de leurs nageoires épineuses. Chez les scorpéniformes les nageoires pectorales sont très développées et chez certaines espèces les premiers rayons sont utilisés pour la marche ... (le Grondin rouge).
Ci-dessous Poisson scorpion feuillu.

Le Psychrolute, surnommé "blobfish", est une espèce abyssale vivant autour de mille mètres de profondeur au large des côtes australiennes.
Les photographies du blobfish les plus répandues représentent souvent le poisson après avoir été ramené à la surface ; son corps a été soumis à une brutale décompression (pression divisée par 100) qui modifie son apparence. Le blobfish a en effet un aspect très différent dans son milieu naturel.
Ci-dessous deux photos du blobfish : aspect qui fait le buzz sur internet et apparence dans son milieu naturel.

Tétraodontiformes

Dans cet ordre on trouve les Balistes, le Poisson-lune, les Poissons-coffre et les Poissons-globe et Diodons.
Chez les poissons de ce groupe les nageoires pelviennes sont absentes ; mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet".
Il est exceptionnel que le nom scientifique soit plus employé que le nom vernaculaire or c’est le cas pour cette espèce.
Ci-dessous deux photos du Mola mola (ou Poisson-lune)

Les Poissons-vaches (à cause des cornes) et les poissons-coffres ont des écailles transformées en plaques osseuses formant une carapace protectrice tout autour du corps.
Les individus de cette famille gardent leur forme une fois mort et ils sont souvent vendu séchés dans les magasins de souvenirs. N’achetez pas !
Ci-dessus Poisson-vache cornuet le Poisson-coffre à bosse.

Les Poissons-ballons (ou Poissons-globes ou encore Tétraodons) peuvent changer de forme lorsqu’ils se sentent menacés. Ils pompent de l’eau dans une poche extensible stomacale et ainsi ils prennent la forme d’un ballon.
Ci-dessous Poisson ballon : aspect normal et sur la défensive.

Les Diodons (ou Poissons porc-épic) peuvent aussi se gonfler pour devenir une boule mais cette fois hérissée en plus d’épines.
Ci-dessous Diodon : aspect normal et sur la défensive.

Stromiiformes

C’est le taxon des "Poissons-dragons".
Cet ordre regroupe des poissons abyssaux et bioluminescents mais aussi terrifiants.
Beaucoup de stromiiformes migrent la nuit ; ils quittent les grands fonds pour des zones plus proches de la surface et plus riches en proies. Après avoir chassé toute la nuit ils redescendent en profondeur pour la journée. On parle de « migration verticale » (qui est pratiquée aussi par le zooplancton).
La plupart des représentants de cet ordre n’ont pas de nom vernaculaire.
Ci-dessous quatre espèces de "poissons-dragons" : Idiacanthus atlanticus, Stomias boa, Chauliodus sloani et Sternoptix diaphana ("hache d'argent") :

Saccopharyngiformes

Les poissons de ce ordre sont également des poissons des abysses.
Ils sont surnommés "grands gosiers" (ou "grandgousiers") du fait de leur bouche immense. L'expression "anguilles des abysses" est aussi employée.
Ci-dessous deux espèces représentatives du taxon : Saccopharynx & Eurypharynx

Ces animaux sont capables d'avaler une proie bien plus grosse qu'eux grâce à leur estomac très extensible et à leurs redoutables mâchoires.

Gadiformes

Vous connaissez tous la Morue (ou Cabillaud), le Merlan, le Tacaud et l’Eglefin.
Ce sont des gadiformes (ordre) et plus précisément des gadidés (famille). Les gadidés ont 3 nageoires dorsales et deux nageoires anales.
Mais comme ce chapitre est consacré aux poissons étonnants, je vais évoquer plutôt la Lotte de rivière qui est peu connue. C'est le seul gadidé strictement d’eau douce.

Et dans le registre gadiformes effrayants : le Grenadier de roche (ou « poisson à queue de rat ») est un gadiforme des profondeurs.
Suite à la raréfaction des poissons de surface l’industrie de la pêche s’est lancée à partir des années 80 dans le chalutage de fond (au delà de 800 mètres) pour remonter grenadiers (mais aussi Sabres noirs et Empereurs).
Sur les étals des poissonniers on ne montre jamais la tête de l’animal ...

Un curieux Gadiforme qui fréquente les fonds rocheux de nos côtes  : le Trident (ou "Poisson-tétard" ou encore "Grenouille de mer").
C’est l’occasion de rappeler les inconvénients des noms vernaculaires. Les termes "Grenouille de mer" ou "Poisson-grenouille" sont attribués à d’autres espèces. Il y a donc ambiguïté. Le nom scientifique de l’espèce est Raniceps raninus ou plus simplement Raniceps.

Perciformes (ordre)

Dois-je rappeler qu'il s'agit de l’ordre le plus important des poissons osseux mais aussi des vertébrés : 40 % des espèces de poissons appartiennent à ce taxon qui comprend pas moins de 17 sous-ordres et 160 familles ...
Présentons par famille, quelques poissons insolites appartenant à cet ordre.

Famille des gobidés

Parmi les gobies il y a une espèce intriguante : un poisson amphibie (il passe plus de temps hors de l’eau que dans l’eau).
Ce poisson est en effet capable d’extraire l’oxygène de l’air via une peau fine et parcourue de vaisseaux sanguins (respiration cutanée).
Il arrive à marcher dans les marais boueux des mangroves en prenant appui sur ces nageoires pectorales.
Ses yeux protubérants peuvent s’orienter vers n’importe quel angle et de manière indépendante l'un de l'autre.
Je veux parler du Périophthalme surnommé "gobie des mangroves".

Famille des percidés

Clé identification : deux nageoires dorsales ; la première avec des rayons épineux.

Dans cette famille, et dans le catégorie "poissons géants" il faut citer la Perche du Nil.
Lates niloticus est une espèce de poissons d'eau douce originaire d'Éthiopie. Elle peut atteindre près de 2 m de long pour 200 kg.
En 1954, la perche du Nil a été introduite dans les eaux du lac Victoria, le plus grand lac tropical au monde. Cette introduction a eu des conséquences catastrophiques : la perche s'est en effet multipliée au détriment des espèces locales. La Perche du Nil est donc une espèce invasive.

Les sparidés (dont dorades et spares)

Dans ce taxon un gros poisson africain avec une tête comique : le Spare nasique ; nom qui est logique en voyant sa photo.

Famille des serranidés

Ce sont les serrans et les mérous.

Le Mérou goliath est l'une des deux espèces de mérous géants. Il peut atteindre 2,50 mètres pour plus de 400 kg.
Distribution : côtes tropicales et subtropicales de l'Atlantique.
Le Serran est un hermaphrodite synchrone, à savoir que tous les individus sont à la fois mâles et femelles, dotés d'un organe génital mixte, dénommé
ovotestis. Un même individu peut donc agir successivement comme mâle, puis comme femelle avec un autre partenaire.
Peut-il y avoir autofécondation ???
Ci-dessous Merou goliath et Serran écriture.

Famille des opistognathidés

Les poissons de ce groupe sont surnommés "tout-en-gueule". En effet ce sont les mâles qui incubent les oeufs dans leur bouche (voir photo ci-dessous).
Chaque individu creuse un terrier et s'y réfugie à la moindre alerte. Répartition : Caraïbes.

Famille des trichiunidés

Les poissons de ce taxon ont un corps très long et comprimé latéralement. C'est le groupe des "sabres".
En méditerranée il existe le sabre argenté.

Le sabre noir d'Atlantique est un poisson des profondeurs trop pêché. Comme le Grenadier il est vendu en filet.

Famille des anarhichadidés

Le Loup atlantique est le jour tapi au fond de sa grotte. Ne pas confondre avec le Loup de mer ou Bar.
Distribution : Atlantique nord.

Famille des uranoscopidés

L'Uranoscope est difficile à observer car il est le plus souvent enterré jusqu'aux yeux.
Distribution : Méditerranée et eaux chaudes de l'Atlantique.

Cypriniformes (carpes au sens large)

L’ordre des cypriniformes comprend des poissons d’eau douce qui se caractérisent par l’absence de dents aux mâchoires ; elles sont au niveau du pharynx. On trouve dans ce taxon les carpes, les poissons rouges, les loches, etc.
Dans le registre « poissons géants » citons la Carpe géante du Siam.
Elle peut atteindre 3 mètres pour 300 Kg et vit en Indochine. Mais avec surpêche et la destruction de leur environnement, leur population diminue et aucun spécimen de plus de 150 kg n’a été pêché depuis 1994 …

Ostéoglossiformes

Cet ordre ne comprend que des poissons dulcicoles. Les poissons de ce taxon ont une vessie natatoire bien vascularisée qui peut faire fonction de poumon primitif.
Le Pirarucu est le plus gros poisson d’eau douce d’Amérique du Sud. Il peut atteindre 3 mètres pour 300 Kg. Grace à une peau "blindée", il est l’un des rares poissons à résister aux morsures de piranhas.
L'Arawna du brésil est un poisson très insolite avec sa bouche fendue verticalement.
Le Poisson-éléphant a un barbillon en forme de trompe riche en cellules sensorielles qu'il utilise pour la recherche de proies dans la vase.
Ci-dessous Picarucu, Arawan et Poisson-éléphant.

Characiformes

Cet ordre comprend quelques milliers d'espèces de poissons d'eau douce dont les fameux piranhas et Tétras.
La dangerosité des piranhas est exagérée. De nombreuses espèces (parmi les 50) se nourrissent de plantes aquatiques et de petits invertébrés. L’espèce qui peut être dangereuse pour l’homme (ou le bétail) est le Piranha rouge. S’ils sentent du sang, les individus de cette espèce deviennent alors frénétiques, se regroupent et déchiquètent un gros mammifère en quelques minutes.
Ci-dessous deux photos de ce dangereux poisson, observez la dentition ...

Béloniformes

Les poissons volants (exocet) appartiennent à cet ordre.
Les Exocets ont des nageoires pectorales et pelviennes très développés ; aussi il sortir de l'eau et planer sur près de 100 mètres pour échapper à leurs prédateurs.

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Les cartilagineux insolites

Il existe aussi des chondrichthyens (poissons cartilagineux) étonnants.

Chez les poissons cartilagineux il faut distinguer deux sous-classes :

  • holocéphales (chimères)
  • élasmobranches (anciennement sélaciens : raies et requins)

Holocéphales

Chez les chimères les fentes branchiales sont cachées par un repli cutané.
Parmi les chimères l’espèce la plus insolite est la Chimère éléphant.
Elle doit son nom vernaculaire imagé à sa courte trompe qui lui permet de capturer des crustacés et autres animaux benthiques.
Elle est considérée comme un "fossile vivant".
Répartition : Australie et Nouvelle-Zélande entre 200 et 500 mètres de profondeur.

Elasmobranches

Le Requin-lézard ne ressemble pas à un requin avec sa bouche à l’avant de la tête et non pas en dessous.
C'est un requin d'eau profonde cosmopolite, une variété primitive.

Le Requin-tapis barbu ressemble à s’y méprendre à une Baudroie. C'est le phénomène d'évolution convergente.
Distribution : Australie.

Définition de "évolution convergente" : deux espèces non apparentées mais ayant le même mode de vie ont évolué de façon identique quant à leur morphologie.

Requin-lutin : un requin d’eau profonde.
L’étrange museau est truffé d'ampoules de Lorenzini qui lui permettent de détecter les champs électriques produits par ses proies. Il peut donc chasser même dans l’obscurité totale. Il dispose d'une bouche protactile (photo de droite ci-dessous).

Requin-renard :

Avec une nageoire caudale asymétrique presque aussi longue que le reste du corps, ce requin a une technique de chasse originale : il pénètre dans un banc de poissons et utilise sa caudale tel un fouet pour assommer ses proies.

Le Poisson-scie est surnommé à tort "requin-scie" car c'est en fait une raie.
On en trouve encore en Australie ou dans d'autres pays d'Océanie, mais presque toutes les espèces sont menacées d'extinction.

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Les animaux marins dangereux pour l’homme

Les attaques répétées de requins à la Réunion ont véhiculé une image erronée du squale, qui est loin d'être l'animal le plus dangereux au monde. Le moustique tue deux millions de personnes par an, quand le requin en tue qu'une dizaine.
Il n’y a aucun rapport entre la taille et la dangerosité d’un animal. Ainsi l’énorme requin-baleine ou le très grand requin pèlerin sont totalement inoffensifs.

Les serpents de mer (Hydrophiinae)

Les Hydrophiinae sont une famille de serpents venimeux et marins.
La plupart sont largement adaptés à une vie uniquement aquatique et sont incapables de se déplacer sur la terre, sauf pour le genre Laticauda (nom vernaculaire : tricot rayé).
Tous ont des queues semblables à des pagaies et beaucoup ont un corps latéralement compressé qui leur donnent une apparence similaire à une anguille.
La plupart des serpents de mer sont capables de respirer par la peau ; jusqu’à environ 25 % des besoins en oxygène de cette manière ; ce qui permet des plongées prolongées.
Ils vivent dans les eaux chaudes de l’océan Pacifique et de l’océan Indien. Une simple morsure d’un serpent de mer peut provoquer de graves symptômes notamment une paralysie respiratoire. Heureusement la plupart des espèces ne sont pas agressives.
Aipysurus laevis est une espèce de ce groupe.

La cuboméduse d’Australie (Chironex fleckeri)

Aussi appelée "main de la mort", cette méduse est la plus venimeuse du monde. Elle vit principalement dans les eaux australiennes, le long des côtes, au grand dam des touristes. En effet, la cuboméduse d’Australie possède 60 tentacules de 4 mètres de long chacune.
Ces cuboméduses ont tué environ 70 personnes pendant les 100 dernières années rien qu'en Australie. Ses piqures sont extrêmement douloureuses et son venin est capable de tuer un humain en quelques minutes.


Le poisson-pierre (Synanceia verrucosa)

Le poisson-pierre est considéré comme le poisson le plus venimeux du monde. Il vit dans les eaux chaudes tropicales et se nourrit de crustacés et de petits poissons. Il a l’incroyable capacité à se camoufler entre les rochers des fonds marins, se rendant quasi indétectable aux yeux de ses prédateurs… et des humains. Il n’est pas rare que des baigneurs marchent sans le vouloir sur ce poisson, le confondant avec un rocher. Le poisson-pierre redresse alors sa nageoire dorsale composée de 13 épines acérées et inocule un venin neurotoxique mortel.
Il peut aisément être confondu avec d'autres poissons de sa famille comme le "faux-poisson pierre" (Scorpaenopsis diabolus) qui est moins dangereux.

La pieuvre à anneaux bleus (Hapalochlaena maculosa)

Malgré sa petite taille et ses jolies couleurs, la pieuvre à anneaux bleus a de quoi faire frémir les plus téméraires d’entre nous.
Cette pieuvre qui vit dans l’océan Pacifique possède un venin incroyablement puissant qui peut tuer une personne en une quinzaine de minutes. Le nageur est alors victime de détresse respiratoire et malheureusement aucun antidote n’existe pour contrer l’effet du venin.

Les raies

Les raies qui peuplent nos océans ne semblent pas franchement dangereuses.
Les raies de la famille des Dasyathidae (raies pastenague) possèdent toutes un dard venimeux. Il faut mieux ne pas les toucher à la différence des raies bouclées inoffensives et que vous pouvez caresser dans certains aquariums tels celui de Nausicaa.
Le 4 septembre 2006, Steve Irwin (animateur de télé australien) est mortellement piqué par une Dasyatis brevicaudata (photo ci-dessous).

Cette raie pastenague peut mesurer 4 mètres de long avec une queue de 2 mètres.

Les cônes (Conus)

La plupart des espèces de coquillages du genre Conus vivent dans les eaux chaudes du globe et sont venimeuses.
Ce genre comprend plus de 600 espèces ...
Les cônes ne sortent que la nuit pour se nourrir de mollusques ou de petits poissons. Le reste du temps, ils restent cachés sous les rochers marins. S’il venait à l’idée à un vacancier d’en ramasser un, il pourrait se faire piquer par le dard venimeux de ce petit coquillage et mourir en moins de 2 heures.
Deux espèces du genre Conus sont particulièrement venimeuses : cône textile & cône géographe.

Le grand requin blanc

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le grand requin blanc, présent dans de nombreuses mers du globe, n’est pas le monstre marin le plus à redouter.
En effet, malgré sa taille impressionnante de 6 mètres de long et sa mâchoire surpuissante, il ne s’attaque presque jamais à l’Homme. Sauf dans de rares cas, comme lorsqu’il confond un surfeur avec un phoque.

Oursin fleur, Oursin toxique (Toxopneustes pileolus)

Ce bel oursin est agréable à regarder mais ne doit surtout pas être touché. En effet, il possède des piquants venimeux  qui peuvent tuer un homme en cas de contact.
On le trouve dans les régions tropicales du bassin Indo-Pacifique, des côtes est-africaines aux archipels du Pacifique.

L’orphie ou Aiguillette, Aiguille de mer (Belone belone)

L'orphie n'attaque a priori pas l'homme mais sa mâchoire en forme d'aiguille et la vitesse de déplacement du poisson (60 km/h) peuvent causer des blessures perforantes graves. Parfois, la mâchoire casse lors de l'impact et reste dans le corps tel la pointe d'une flèche.

Barracuda (Sphyraena barracuda)

Ce poisson carnivore qui vit dans les eaux tropicales peut mesurer jusqu’à 2 mètres de long et peser près de 50 kilos. C'est un animal curieux et courageux, et il ne doit pas être importuné par les plongeurs, car il demeure capable de se défendre ou même d'attaquer préventivement. Les  incidents avec des hommes sont extrêmement rares bien que les barracudas suivent parfois des plongeurs dans les récifs, ou plus souvent des chasseurs sous-marins, attirés par leurs proies.

Rascasse volante, Poisson-scorpion, Poisson lion (Pterois)

Les poissons du genre Pterois sont très venimeux. Deux espèces principales :

  • Pterois volitans est l’espèce originaire du Pacifique
  • Pterois miles est l’espèce originaire de l’Océan indien

Comme la plupart des rascasses, la Rascasse volante du Pacifique possède une paire de glandes à venin incorporées à chaque rayon épineux de ses nageoires dorsale, anale et pelviennes. La piqure est très douloureuse voire mortelle dans de rares cas. 
Le venin est thermosensible et peut être détruit par une source de chaleur. Une application de corticoïdes permet de diminuer la réaction inflammatoire.
Les rascasses volantes sont des espèces invasives. Elles sont désormais présentes dans les Caraïbes et en Méditerranée.

Le ver Bobbit

Cet eunicidé (ordre de la classe des vers polychètes) peut atteindre jusqu'à trois mètres de long et 2,5 cm de diamètre
La tête porte 5 antennes courtes (palpes) et une paire d'yeux. La nuit, quand il chasse à l'affût, il déploie ses mâchoires qui sont au nombre de 3 paires.
Lorqu'il ne chasse pas, ses mâchoires sont repliées à l'intérieur de la bouche.
Le jour il est complètement enfoui dans son terrier ; la nuit, il sort son corps d'environ 10 cm et attend que des proies passent à sa portée.
"Bobbit" fait référence au fait divers lié à la famille américaine Bobbit, dont la femme avait coupé le pénis de son mari.
Avec ses puissantes mâchoires, le ver bobbit peut infliger de sérieuses blessures au plongeur trop curieux. De plus les soies sont venimeuses.
polychete

La Galère portugaise, Physalie ou Vessie de mer (Physalia physalis)

La phsyalie n’est pas une méduse même si elle y ressemble.

    Ce cnidaire est en fait une colonie de polypes interdépendants :
  • un flotteur
  • des tentacules truffées de cellules urticantes
  • des polypes nourriciers
  • des polypes émetteurs de gamètes pour la reproduction

Ces polypes sont si spécialisés qu’ils ne peuvent vivre les uns sans les autres. On parle alors de super-organisme.
Le contact avec ses tentacules est bien plus dangereux que celui avec celles d’une simple méduse ; 10% des piqures de l’animal ont des conséquences graves, pouvant même aller jusqu’à l’arrêt cardiaque.

Les vives (famille des Trachinidae)

Les neuf espèces de vives ont pour point commun de posséder une épine dorsale venimeuse.
La vive s’enfouit dans le sable la journée, ne laissant dépasser que sa tête. Et si vous veniez à marcher dessus par mégarde, vous ressentirez une violente douleur, des nausées, voire des vertiges.
Le venin étant détruit par la chaleur, l'un des traitements possible consiste à tremper le membre atteint dans de l'eau chaude à 45 °C maxi pendant trente minutes, l'eau chaude permettant par ailleurs de dilater les pores de la peau pour mieux évacuer le venin. On peut aussi tamponner la plaie avec de l'ammoniaque (10 %) ou chauffer la zone avec une cigarette.

Corail de feu (genre Millepora)

Les espèces du genre millepora sont communément appelées "coraux de feu" en raison de leurs cnidocystes capables de percer la peau humaine qui provoquent des douleurs semblables à celles de brulures.
Ci-dessous corail de feu branchu et corail de feu en plaques :

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Les cétacés

Des mammifères parfaitement adaptés au milieu marin

Jusqu'au milieu du XVIIIième siècle les cétacés et les siréniens sont classés dans le groupe des plagiures : poissons ayant la queue aplatie horizontalement. On n'imaginait pas à l'époque que les cétacés soient des mammifères terrestres qui sont retournés vers les océans.
Ci-dessous le squelette du Pakicetus : ancêtre des cétacés et qui a vécu il y a cinquante millions d'années. cétacés

Il possédait des poils, des sabots et était semi-aquatique.

Si tous deux sont inféodés au milieur aquatique, il y a cependant une grande différence anatomique entre les poissons et les cétacés. Ces derniers sont incapables d’extraire l’oxygène dissout dans l’eau puisqu'ils disposent de poumons (et non pas de branchies).
Ils doivent donc régulièrement remonter à la surface pour respirer. Les narines sont transformées en events permettant la ventilation en n'émergeant que le haut de la tête.
Mais comment peuvent-ils rester immergés si longtemps - jusqu’à une heure (pour les cachalots) ?
En fait leurs muscles contiennent une quantité très importante de myoglobine. La myoglobine est une protéine jouant le rôle de réserve d’oxygène pour les muscles.
Par ailleurs un cétacé peut alimenter prioritairemement en oxygène ses organes vitaux (cœur et cerveau) et priver les organes périphériques d'oxygène.
Certains cétacés dont le Cachalot peuvent couler sans effort grâce un organe appelé spermaceti qui fait fonction de gueuse ; la densité du "blanc de baleine" augmentant sous l'effet de la pression et du froid.

À partir d’une certaine profondeur la luminosité devient très mauvaise voire nulle, les cétacés doivent pouvoir compter sur d’autres sens que la vue ; ils ont une ouïe très développée.
Par ailleurs les cétacés à dents utilisent l'écholocalisation (voir encadré ci-dessous) pour localiser leurs proies (poissons et céphalopodes).

Un article de qualité : les cétacés à la conquête des océans

Tous les cétacés sont d'excellents nageurs ; leur corps est parfaitement hydrodynamique, fusiforme et sans zones saillantes qui entraveraient le glissement de l’eau : l’oreille n’a pas de pavillon, le pénis ou mamelles sont cachés dans des replis ; pas de fourrure pouvant nuire à l'hydrodynamisme.

Une puissante queue horizontale assure la propulsion. Les membres antérieurs se sont transformés en nageoires pectorales. Une nageoire dorsale (ou aileron supérieur) assure la stabilisation.
Le squelette n'a plus à supporter le poids de l'animal puisque celui-ci est immergé ; c'est la poussée d'Archimède qui porte l'animal. Le squelette sert simplement de point d'ancrage aux muscles très puissants. Il est donc fortement simplifié : disparition du bassin et des membres postérieurs.
Mais, revers de la médaille, lorsque le cétacé s'échoue il est condamné à mourir par dessication ... cétacé

Comme les autres mammifères, les cétacés sont homéothermes (température corporelle constante).
Mais comment maintenir une température corporelle de 37° alors que celle de l’eau atteint au maximum 25° (et le plus souvent beaucoup moins) sans consommer trop d'énergie ?
Les cétacés disposent d’une isolation thermique remarquable : une épaisse couche de graisse : le "lard". La couche de "lard" atteind 60 cm chez la Baleine à bosse.

Parmi les cétacés on distingue :

  • cétacés à dents ou odontocètes
  • cétacés à fanons ou mysticètes
cétacés

Les cétacés à dents (ou odontocètes)

Vous pensez bien sûr aux dauphins et au cachalot.
Sachez qu’il existe aussi les dauphins d’eau douce, les marsouins, les baleines blanches et les baleines à bec.

On distingue parmi les odontocètes 6 familles :

  • dauphins d’eau douce
  • dauphins marins (delphinidés)
  • marsouins
  • baleines blanches
  • cachalots
  • baleines à bec

Les dauphins d’eau douce

Comme ils fréquentent des estuaires où l'eau est très turbide, ils ont pratiquement perdu au cours de leur évolution le sens de la vue. Par contre ils disposent d’un système d’écholocalisation (sonar) très sophistiqué.
cétacés

Les delphinidés

Le plus grand des delphinidés est l’Orque.
Chez l’Orque (ou "épaulard") la nageoire dorsale peut atteindre 2 mètres. L’Orque chasse en groupe. Il se nourrit de poissons mais apprécie aussi les phoques ...
Longtemps il a été surnommé la "baleine tueuse" et pourtant il n'existe aucune preuve d'homme tué par un orque. Les seuls accidents mortels ont eu lieu dans les delfinariums ...
L’espèce est cosmopolite (ou orbicole).
Le Dauphin commun ne pèse que 100 kilos alors que le Grand dauphin peut atteindre 600 kilos.
Le Globicéphale noir ("Baleine pilote") n'a pas de rostre. C'est un animal massif (jusqu'à six mètres et près de 4 tonnes pour certains mâles).

Les marsouins ou "porcs marins"

Le marsouin commun est le plus petit des cétacés. Il ne dépasse pas 2 mètres pour un poids de 60 kgs.
Il est souvent capturés accidentellement dans les filets de pêche et meurt noyé ... cétacés

Les baleines blanches

Sous le terme "baleines blanches" on désigne le Bélouga et le Narval.
Ce qui caractérise le Bélouga est la peau blanche mais seulement chez l’adulte.
Quant au Narval mâle, sa corne (incisive gauche) peut atteindre 3 mètres !
Ci-dessous Bélouga et Narval :
cétacés cétacés

Les Cachalots

Chez le grand Cachalot le dimorphisme sexuel est important ; la femelle pèse au maximum 20 tonnes  mais 70 tonnes pour le mâle.
Le grand Cachalot peut plonger jusqu’à 1200 mètres durant une heure pour chasser les calmars qui constituent 80 % de son régime alimentaire.
L'animal peut atteindre très rapidement son domaine de chasse sans effort grâce à son aptitude à faire varier son volume ; le spermaceti (ou "blanc de baleine") contenu dans sa tête énorme est normalement liquide, au contact de l'eau froide il se transforme en cire plus compacte. Pour remonter, toujours sans effort, le Cachalot peut réchauffer (avec son sang) le spermaceti et ainsi augmenter son volume donc sa flottabilité. cétacés cétacés

Les Baleines à bec

Les Baleines à bec sont très mal connues car ce sont des animaux très discrets. Ils ressemblent à des dauphins mais ont cependant une taille bien plus imposante (de 4 mètres jusqu'à 13 mètres).
Les Baleines à bec sont, avec les dauphins d'eau douce, les cétacés actuels jugés les plus primitifs. Le "bec" qui les caractérise est formé par l'allongement des deux mâchoires.
cétacés

Les cétacés à fanons (mysticètes)

Chez les mysticètes les mâchoires sont très allongées ; celle du haut (appelée rostre) porte les fanons.
Les cétacés à fanons sont des planctophages : se nourrissant de krill et de petits poissons. Les fanons constituent l'organe de filtration.

Trois familles  de mysticètes:

  • Baleines grises
  • Rorquals
  • Baleines franches

Les Baleines grises

Ce sont des animaux côtiers. Leur peau est couverte de balanes et autres parasites.
Les Baleines grises ont les migrations les plus longues du règne animal ; des individus parcourent jusqu’à 24 000 kilomètres par an.

Les Rorquals ou grande baleine bleue

La grande baleine bleue peut peser jusqu’à 150 tonnes. Elle se nourrit presque exclusivement de krill (sortes de crevettes).
La baleine à bosse peut peser jusqu'à 65 tonnes et mesurer 16 mètres. Un individu a été aperçu dans le détroit du Pas de Calais en septembre 2019.
Ci-dessous baleine à bosse : cétacés

Les Baleines franches

Les Baleines franches ont été appelées ainsi par les pêcheurs car elles sont faciles à chasser.
Leur régime alimentaire est à base de copépodes (crustacés minuscules constituant l’essentiel du zooplancton marin).
Les parasites (balanes, vers tubicoles) sont concentrés sur la tête de l’animal.

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Les Pinnipèdes

Le terme pinipède vient de deux mots latins : pinna qui signifie "aile" et pedis qui signifie "pied". Pinnipède signifie donc "pattes en forme d'ailes".

    Le groupe des Pinnipèdes inclut trois familles :
  • Odobenidés avec une seule espèce : le Morse
  • Otariidés englobant 14 espèces d'otaries
  • Phocidés comprenant 18 espèces de phoques

Le Morse

Cet animal symbolise l’Arctique.Un mâle peut peser une tonne. Chez les deux sexes les canines supérieures se sont transformées en défenses.
Le terme Odobenus qui est le nom scientifique du morse, veut dire "qui marche sur les dents" ; en effet, les morses se servent aussi de leurs défenses pour se hisser sur la glace. pinnipèdes

Les Otariidés

Otariidés vient du grec otarion qui veut dire "petite oreille". En effet et à la différence des phoques, les otaries ont de petits pavillons auriculaires et leurs pattes arrière n'ont pas fusionné ; elles servent à nager, mais aussi à marcher. Les otaries sont moins bons nageurs que les phoques, mais à contrario ils sont plus à l'aise sur la terre ferme.
Chez toutes les espèces, les mâles sont nettement plus gros que les femelles.
Certaines espèces d'otariidés sont appelées "lion de mer" à cause de la crinière autour de la tête.
D'autres espèces sont couvertes de fourrure : otaries à fourrure.
Ci-dessous squelettes comparés d'une otarie et d'un phoque. On voit que les phoques sont incapables de prendre appui sur leurs membres postérieurs. pinnipèdes

Ci-dessous deux espèces d'otariidés : Lion de mer de Steller et Otarie à fourrure australe.
pinnipèdes pinnipèdes

Le Lion de mer de Steller est la plus grande des espèces d'otaries. Les mâles sont quatre fois plus lourds que les femelles et les plus gros peuvent atteindre une tonne pour une longueur de 3 mètres.

L'Otarie à fourrure australe se reproduit sur les côtes du Chili et de l'Argentine.

Les Phocidés

Les phoques n'ont habituellement pas de fourrure, et leurs oreilles n'ont pas de pavillon (un simple orifice).
Leurs pattes arrière sont rassemblées pour former une nageoire unique. Les phoques, excellents nageurs sont très maladroits à terre, ils ne peuvent que ramper sur leur ventre.
Les phocidés vivent dans quasiment toutes les mers, depuis l'océan Arctique à l'océan Austral. Ils se nourrissent principalement de poissons, mais aussi de crustacés (crabes, crevettes...). Le Phoque crabier se nourrit principalement de krill qu'il filtre grâce à des dents adaptées.
Le Léopard de mer est un redoutable prédateur qui chasse des oiseaux (manchots, gorfous...), mais aussi d'autres phoques.
L'Éléphant de mer mâle peut peser jusqu'à 2,5 tonnes alors que le petit phoque marbré ne dépasse pas 50 kg

    Il existe 18 espèces, dont les plus connues  sont :
  • le Veau marin qui est le seul phoque que l'on peut apercevoir dans le nord de la France, avec le Phoque gris
  • le Phoque moine que l'on peut rencontrer en Méditerranée
  • le Phoque du Groenland qui vit en Arctique
  • le Phoque de Weddel qui vit en dans l'océan austral
  • le Phoque crabier qui vit en Antarctique
  • le Léopard de mer cohabite avec le Phoque crabier
  • Éléphant de mer : le géant de la famille

Le Phoque gris peut être confondu avec le Veau-marin ou (Phoque commun) mais ce dernier possède une tête plus arrondie, le front se distinguant bien du museau. Par ailleurs le Veau-marin possède des narines disposées en "V" et sa taille est plus petite.
Ci-dessous à gauche Phoque gris et à droite Veau marin.
pinnipèdes pinnipèdes

Chez l'Éléphant de mer, le dimorphisme sexuel est très marqué ; le rostre nasal du mâle est l'organe essentiel de la parade nuptiale.
pinnipèdes pinnipèdes

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Les siréniens

    On distingue dans ce groupe de mammifères marins deux familles :
  • les Trichéchidés comprenant 3 espèces de lamantins
  • les Dugongidés avec une seule espèce vivante : le Dugong
 

Les siréniens sont des mammifères complètement  aquatiques ; comme chez les cétacés, les membres postérieurs ont disparu, les individus sont recouverts une épaisse couche de graisse. Mais si ils ont une morphologie proche de celle des cétacés, ils n'appartiennent pas au même clade (groupe d'espèces ayant le même ancêtre). Les siréniens sont en effet, proches parents des éléphants alors que les cétacés sont "cousins" des hippopotames.

On rencontre essentiellement les siréniens dans les zones tropicales.
Ci-dessous squelette d'un dugong siréniens

Observez la disparition des membres postérieurs. Il s'agit d'une gravure ancienne d'où l'erreur de classification.

Les lamantins

    La famille des trichéchidés comprend trois espèces :
  • le Lamantin des Caraïbes
  • le Lamantin d'Afrique
  • le Lamantin d'Amazonie qui vit en Amérique du Sud

Les lamantins  vivant en eaux littorales peu profondes, dans les lagunes ou l'embouchure des fleuves et les marais côtiers de la zone tropicale de l'océan Atlantique. Ce sont des animaux paisibles qui ont besoin d'une eau d'au moins 20 °C pour vivre.
Ils se nourrissent de plantules de palétuviers, de jacinthe d'eau et de graminées. Un lamantin peut manger jusqu'à 50 kg de végétaux par jour. 
Ci-dessous le Lamantin des Caraïbes :
siréniens siréniens

On distingue facilement les lamantins, à la nageoire caudale ronde, du dugong à la nageoire caudale concave.

Les dugongidés

Un seul représentant vivant : le Dugong. Celui-ci vit essentiellement dans l'océan Indien, près des côtes.

Le Dugong est une espèce gravement menacée. Le Dugong peut confondre des déchets plastiques posés sur le fond avec des algues et les ingérer.
Cette espèce est fréquemment blessée par les hélices des embarcations à moteur et parfois chassée pour sa viande.
Une autre espèce de dugongidé, la Rhytine de Steller fut exterminée par l'homme quelques années après sa découverte au XVIIIième siècle. Un individu pouvait mesurer 7 mètres de long. sireniens

Photo de l'espèce survivante de dugondidé ci-dessous:
siréninens siréninens
siréninens

La nageoire caudale du dugong ressemble à celle d'un cétacé. Voir encadré ci-dessous sur le concept de convergence évolutive.

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Animaux à "sang froid" et animaux à "sang chaud"

Dans les ouvrages de vulgarisation en zoologie il n'est pas rare de rencontrer les expressions "animaux à sang chaud" et "animaux à sang froid".
En fait les choses sont plus complexes ...

Tout d'abord, parler de la température du sang d'un animal sous-entend que cet animal a du sang. Or nombreux sont les animaux qui n'ont pas de sang. Ainsi, les éponges, les cnidaires, les cténaires sont des organismes primitifs dépourvus de systèmes respiratoire & circulatoire : ils respirent par diffusion directe. Quant au système circulatoire des insectes, il n'est pas chargé de distribuer l'oxygène aux différents organes. Il convient donc de parler plutôt de la température du corps.
Considérons un lézard des murailles immobile au soleil, en plein été ; ce reptile est considéré comme un animal à "sang froid" alors que sa température corporelle, dans ces circonstances, peut atteindre 45° voire plus ...

Les expressions "animaux à sang froid" et "animaux à sang chaud" sont à éviter pour toutes les raisons évoquées ci-dessus.
Il faut mieux parler d'animaux hétérothermes et d'animaux homéothermes.

Animaux hétérothermes

Certains animaux, les plus nombreux, sont incapables de produire de chaleur corporelle. Ce sont ceux qu'on appelle familièrement les "animaux à sang froid".
La température de leur corps est fonction de la température ambiante. S'il fait plus froid leur température interne baisse; au contraire, s'il fait plus chaud leur température interne augmente. On dit qu'ils sont hétérothermes; On peut dire aussi poïkilothermes (du grec poïkilo = irrégulier, et de therme = chaleur).

Certains de ces animaux ne peuvent vivre que pendant la belle saison. Dès qu'il commence à faire trop froid ils meurent !
D'autres tombent en léthargie (brumation). Ainsi les grenouilles hibernent au fond des étangs (l'eau est moins fraiche qu'en surface) ; ils respirent alors par la peau.
Beaucoup d'animaux hétérothermes sont cependant capables d'augmenter leur température corporelle par des sources externes. Ainsi les reptiles se chauffent au soleil, les poissons peuvent rechercher des eaux plus chaudes, etc.

Animaux endothermes et homéothermes

Les oiseaux et les mammifères sont capables de produire de la chaleur corporelle. On dit qu'ils sont endothermes. Ce sont ceux qu'on appelle familièrement les "animaux à sang chaud".
Les animaux endothermes sont en général également homéothermes : leur température corporelle doit rester constante (ou presque) sinon ils risquent l'hypothermie qui peut leur être fatale.
Produire de la chaleur corporelle, alors que le milieu ambiant est froid et à défaut d'une bonne isolation, exige de consommer beaucoup d'énergie donc de manger beaucoup.
Aussi il existe quelques mammifères endothermes mais hétérothermes c'est à dire qu'ils sont capables de suspendre leur thermorégulation afin de limiter leurs besoins caloriques.
Exemples : la température normale chez l'homme est entre 35° et 37°. Homo sapiens est endotherme & homéotherme. Mais le Loir est endotherme & hétérotherme : hiberne durant sept mois. Même remarque pour la Marmote ; la température de l'animal durant son hibernation chute à 7° (au lieu de 36°).

Endothermes marins

    Les mammifères et oiseaux marins ne pratiquent pas l'hibernation mais développent différentes stratégies pour limiter leurs besoins caloriques :
  • être doté d'une isolation thermique efficace : les poils ou plumes, une couche très épaisse de graisse
  • avoir une taille adéquate. Lorsque la taille d'un animal croît, la surface de sa peau croît moins vite que la masse qui y est contenue Cela permet de conserver la chaleur
  • développer une couleur de peau adéquate. Le noir absorbe la chaleur du soleil alors que le blanc la réfléchit
  • entretenir une vie de groupe tels les manchots empereurs de l’Antarctique
  • adapter son exposition au soleil : s'y exposer lorsqu'on a froid, se mettre à l'ombre lorsqu'on a chaud (pinnipèdes)
  • migrer vers des eaux plus chaudes ou plus fraiches (cétacés) selon les saisons

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Les "escargots de mer" de MMN

C'est ainsi qu'on surnomme les gastéropodes prosobranches ("prosobranche" : branchies à l'avant du corps) marins.
Les prosobranches sont des gastéropodes marins. Ils sont dotés d'une coquille le plus souvent spiralée protégeant une masse corporelle torsadée.

Les patellidés

La coquille n'est pas spiralé mais a la forme d'un cône.

Les patelles appelées aussi "berniques" ou "chapeaux chinois" remontent très haut dans l'estran.
En adhérant fortement au rocher avec son pied la patelle stocke dans sa coquille, une réserve d'eau pour survivre durant l'émersion.
A marée montante elle quitte son emplacement pour aller brouter les algues ; emplacement qu'elle regagne à marée descendante.
Comme elle adhère fortement au rocher on peut la rencontrer sur les estrans rocheux "battus" (exposés à la houle).
Je vous ai dit que les Prosobranches sont en général gonochoriques (sexes séparés) mais la Patelle fait exception. Cette espèce est hermaphrodite protandrique (l'individu est d'abord mâle puis devient femelle). mollusques

Les buccinidés

Espèce la plus commune : le Buccin (ou Bulot).
Le bulot un prédateur de mollusques bivalves mais aussi un charognard.
Les sexes sont séparés : un individu nait mâle ou femelle et le reste. La fécondation est interne. D'ailleurs le pénis impressionnant du mâle fait souvent l'objet de propos grivois lors d'une dégustation de fruits de mer.
Les oeufs du Buccin sont groupés en un amas de capsules. Ce sont les restes de ces pontes formant des masses spongieuses qui sont fréquemment rejetés sur les plages par la mer. Les pêcheurs s'en servaient avant pour s'essuyer les mains.
A gauche un individu mâle avec son pénis et à droite un amas de capsules vides sur une laisse de mer :
mollusques mollusques

Les haliotidés

L'espèce la plus commune : l'Ormeau.
Sa coquille est percée de petits trous pour que l'animal puisse respirer.
L'animal est herbivore. Les sexes sont séparés et la fécondation est externe.
L'ormeau est un met raffiné très recherché. Sa nacre était aussi très convoitée (pour les rosaces de guitare par exemple).
Espèce devenue rare à l'état sauvage mais des fermes d'élevage voient le jour.
L'animal a de très beaux yeux ... mollusques

les Calyptraéidés

L'espèce la plus répandue est la célèbre Crépidule.
La crépidule une espèce invasive originaire d'Amérique.
La Crépidule change de sexe durant son existence ; d'abord mâle puis femelle (hermaphrodisme protandrique).

Ci-dessous un empilement d'individus et une crépidule fixée sur une coquille Saint-Jacques :
mollusques mollusques
Dans un empilement les femelles sont en dessous et les jeunes mâles au dessus. Donc vous avez compris que la fécondation est interne.
L'animal peut se fixer sur des bivalves, des crabes, etc.

Les Muricidés

Les muricidés sont de redoutables prédateurs de bivalves. L'animal perfore la coquille de ses victimes à l'aide de sa radula et d'un acide qu'il sécrète. Cette espèce dispose d'un opercule.
En MMN on peut rencontrer le Cormaillot et la Pourpre petite-pierre.
Ci-dessous une Pourpre et sa ponte (outres cylindriques blanches fixées sous le rocher) ; photo prise lors d'un estran au Gris Nez. mollusques
Ci-dessous le Cormaillot : mollusques

Les Nassariidés

L'espèce la plus commune dans cette famille est la Nasse réticulée.
La Nasse réticulée est un nécrophage (ou charognard).
Grâce à sa "trompe" (son siphon) elle a un odorat très développé pour détecter l'odeur de cadavre même très éloigné. mollusques

Les Littorinidés

On trouve des littorines à tous les étages de l'estran rocheux.
Ainsi la minuscule Littorine bleue se rencontre dans l'étage supralittoral.
Cette espèce est adaptée à l'étage supralittoral car elle respire via un poumon primitif.

Dans le haut du médiolittoral on rencontre la Littorine des rochers.
Cette espèce ne supporte pas l'immersion prolongée. Autre curiosité : les oeufs incubent dans la cavité palléale de la femelle.

Plus bas - mais toujours dans l'étage eulittoral - on rencontre la Littorine commune (ou Bigorneau) et la Littorine obtuse.

Ci-dessous : Littorine bleue, Littorine des rochers, Bigorneau et Littorine obtuse :
mollusques mollusques
mollusques mollusques

Les Triviidés

Les espèces de cette famille sont plus connu sous le nom vernaculaire de Grains de café (ou Porcelaine).
Sous la coquille de l'animal se trouve une fente étroite ; Il n'y a pas d'opercule.
mollusques mollusques

Les Trochidés

La coquille a la forme d'une toupie ; présence d'un opercule.

    On distingue dans cette famille :
  • les Gibbules (ou troques)
  • le Monodonte (ou faux bigorneau)
    On trouve des gibbules à "tous les étages" de l'estran :
  • Gibbule ombiliquée : haut de l'eulittoral (ou médiolittoral)
  • Gibbule de Pennant : milieu de l'eulittoral
  • Gibbule cendrée : bas de l'eulittoral
  • Grande gibbule (le diamètre de la coquille peut atteindre 4 cm) : infralittoral

Ci-dessous : Gibbule ombiliquée, Gibbule de Pennant, Gibbule cendrée, Grande Gibbule et Monodonte :
mollusques mollusques
mollusques mollusques
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Des mollusques dulcicoles

La classe des céphalopodes est absente en eau douce mais les bivalves et les gastéropodes sont bien présents.
Certaines espèces sont cependant gravement menacées.

Bivalves d'eau douce

Ci-dessous trois bivalves d'eau douce : la Moule zébrée, l'Anodonte, la grande Mulette.
mollusques
mollusques

La moule zébrée est une espèce invasive originaire de la Mer Noire.

L'Anodonte (moule d'eau douce) a besoin des poissons pour se reproduire.
Ses œufs sont expulsés par les siphons. Les jeunes larves sont gobées par les poissons et se fixent à leurs branchies où elles s'enkystent et se transforment lentement. Après plusieurs mois, quand la jeune moule a atteint la taille d'un centimètre, elle se détache du poisson et tombe au fond de l'eau.

La grande Mulette est un bivalve en voie d'extinction. La durée de vie d'un individu pourrait atteindre 150 ans ... Les individus encore vivants que l'on rencontre seulement dans les rivières Vienne et Charente seraient très âgés et incapables de se reproduire faute de poissons hôtes. En effet les adultes produisent des larves qui se fixent sur les branchies de l'Esturgeon. La survie de l'espèce est donc totalement liée à la présence de ce poisson mais aussi à l'absence de nitrates dans l'eau.

Les gastéropodes pulmonés

Les gastéropodes pulmonés sont hermaphrodites (à la fois mâle et femelle) et se reproduisent par fécondation croisée, toujours interne. Pour s'adapter à la vie terestre et donc à une respiration aérienne, la cavité palléale s'est transformée en poumon.

La Limnée et La Patelinne sont des espèces de gastéropodes terrestres qui sont retournés à la vie aquatique.

Ci-dessous la Limnée et la Patelline (ou patelle d'eau douce).
mollusques mollusques

La Limnée doit remonter à la surface pour respirer sauf si l'eau est bien oxygénée ; elle peut alors s'oxygéner par une respiration cutanée.

Chez la Patelline la coquille ressemble à un bonnet phrygien ; la respiration se fait surtout par la peau.

Les gastéropodes prosobranches

En eaux douces on peut aussi rencontrer des "prosobranches" c'est à dire des gastéropodes avec coquille et à respiration branchiale. Chez les prosobranches les sexes sont séparés, le tentacule droit du mâle fait fonction de pénis. Les prosobranches sont souvent operculés.

Ci-dessous : Bithynie, Nérite des rivières et Paludine :
mollusques mollusques
mollusques

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