Les Mammifères, Reptiles, Amphibiens, Oiseaux, poissons osseux et cartilagineux constituent les Vertébrés (animaux dotés
d'un endosquelette avec colonne vertébrale et d'un système nerveux central) mais la faune aquatique comprend aussi les Invertébrés (animaux sans squelette interne).
Attention le terme "invertébrés" ne correspond à aucun clade de la classification moderne.
Mais ce terme est commode pour désigner les animaux autres et reste donc souvent utilisé.
Une planche ancienne sur les invertébrés marins
On y voit des éponges, des cnidaires, des vers, des échinodermes et des mollusques.
Nous examinerons d'abord les Urocordés (ou tuniciers) - invertébrés les plus proches des vertébrés.
Puis nous évoquerons d'autres embranchements de triblastiques tels les arthropodes, les mollusques,
les échinodermes, les "vers" et les bryozoaires.
Nous présenterons ensuite des embranchements les plus anciens et primitifs qui sont diblastiques :
cténaires, cnidaires et spongiaires. Ces derniers taxons sont uniquement aquatiques ; la vie est d'abord appparue dans les océans.
Les termes diblastiques et triblastiques sont expliqués dans l'encadré ci-dessous.
Les urocordés (ou tuniciers)
Ce sont des animaux uniquement marins (absents en eau douce).
Ces animaux d'apparence si simple et souvent confondus avec les éponges, sont biologiquement les plus proches des vertébrés.
Avec ces derniers ils constituent le super embranchement des Chordés (ou cordés).
Les urocordés sont en effet les seuls invertébrés, dotés au stade larvaire d'un axe squelettique interne (notocorde).
La larve de tunicier est pélagique et ressemble à un têtard avec un cordon rigide qui soutient la moelle épinière.
A l'état adulte l'individu prend la forme d'une outre munie de deux ouvertures ou (siphons) et la notocorde disparait.
L'enveloppe extérieure, la tunique, (d'où l'autre nom de l'embranchement : tuniciers) est composée surtout de cellulose,
ce qui est unique dans le monde animal. Aussi ont-ils peu de prédateurs. Essayez de manger du papier ...
Quelques mollusques y parviennent cependant.
Les urocordés se nourrissent de plancton par filtration ; l'eau entre par le siphon buccal (ou inhalant) et ressort par
le siphon cloacal (ou exhalant).
Ce sont donc des microphages suspensivores. Certaines espèces de tuniciers sont pélagiques et appartiennent au macro plancton ; ce sont les thaliacés. D'autres espèces
sont fixées ; ce sont les ascidies.
Les tuniciers fixés : les ascidies
Les ascidies sont solitaires, sociales ou coloniales.
La Cione (ou Ascidie jaune) est une ascidie simple.
Ci-dessous schéma anatomique d'une ascidie simple adulte et photo d'une Cione :
Ci-dessous d'autres espèces d'ascidies solitaires : Molgule, Ascidie japonaise, Ascidie sale :
Une espèce d'ascidie est surnommée "sale" car elle est souvent couverte de vase. l'Ascidie japonaise est bien sûr une espèce
introduite.
Les ascidies peuvent aussi être sociales quand elles partagent une partie de leur anatomie externe mais en gardant en propre leurs
siphons.
C'est le cas des Clavelines transparentes et reliées entre-elles par un stolon.
Ci-dessous amas de clavelines et schéma anatomique d'une société :
Les ascidies sont dites coloniales lorsqu'elles mettent en commun une partie importante de leur tunique ainsi que le siphon cloacal.
Chez la Botrylle étoilée Les orifices inhalants sont groupés de façon régulière autour d'un cloaque commun.
Ci-desssous colonie de botrylles et sur une ascidie japonaise et schéma d'une colonie.
La Fraise de mer est une ascidie coloniale dont les siphons inhalants sont surmontés d'une couronne blanche bordée de 8
languettes blanches.
Le grand orifice exhalant est l'indice pour ne pas confondre ce superbe tunicier colonial avec un amas de jolies petites anémones.
La Figue de mer ou "Patate de mer" est également une ascidie coloniale.
Ci-dessous "Fraise de mer" et "Patate de mer".
Les ascidies sont hermaphrodites synchrones. La reproduction est uniquement sexuée chez les ascidies solitaires mais dans
les autres groupes
elle est souvent végétative : l'ascidie mère est dotée d'un stolon sur lequel vont bourgeonner de nouveaux individus.
Les ascidies simples peuvent parfois être confondues avec des éponges. Mais si vous touchez légèrement une ascidie
celle-ci
se rétracte brutalement alors qu'une éponge (dépourvue de système nerveux et musculaire) ne réagit pas.
Les tuniciers pélagiques : thaliaciés
Les salpes sont les thaliacés les plus courants mais il existe aussi les pyrosomes qui fréquentent surtout les
profondeurs.
Les salpes
Ci-dessous schéma anatomique d'un Salpe :
La tunique est transparente. Les Salpes nagent par réaction en chassant par le cloaque l'eau rentrée par la "bouche".
Le mode de reproduction est complexe combinant bourgeonnement et reproduction sexuée.
Une bouteille de plastique ?
Non il ne s'agit de la Salpe Thétis !
La tunique cellulosique transparente laisse apparaître au dessus du cloaque une tache sombre (le nucleus) qui correspond
aux viscères de l'animal.
Un salpe vu de l'arrière. On distingue bien le siphon cloaqual.
L'animal mène une vie solitaire, précédée d'une phase éphémère au cours de laquelle de nombreuses individus sont reliés entre eux
au sein d'une superbe chaine
suite à un bourgeonnement du parent.
L'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces de tout le règne animal (80 % des espèces connues).
On compte plus d'un million et demi d'espèces d'arthropodes.
Un arthropode ("pieds articulés" en grec) est un animal dont le corps est segmenté et protégé par une carapace (exosquelette).
Chaque segment est doté d'une paire d'appendices articulés. La carapace n'étant pas extensible ; l'animal doit muer régulièrement (changer de carapace).
On désigne sous le terme d'exuvie l'enveloppe que l'animal a abandonné lors de sa mue. On peut découvrir des exuvies dans
les "laisses de mer".
Cet embranchement comprend un groupe qui nous intéresse plus particulièrement en tant que plongeur : les crustacés.
Dans le milieu marin on rencontre surtout des crustacés. Par contre en eau douce beaucoup d'insectes ont une vie larvaire aquatique.
Donc dans la suite de ce chapitre, je n'évoquerai plus que les crustacés.
Les crustacés
Les Crustacés se distinguent des autres arthropodes par l'existence de deux paire d'antennes et une paire de mandibules et cinq à
sept paires de pattes.
Le crustacé est protégé par une carapace de chitine (substance chimiquement proche de la cellulose).
Chez les crustacés les sexes sont généralement séparés. Ces animaux sont ovipares. La fécondation est interne :
le mâle féconde la femelle juste après la mue de celle-ci, quand sa carapace n'a pas encore durci.
Les femelles portent les œufs durant toute la période d'incubation. A l'éclosion chaque œuf libère une larve
très caractéristique : la larve nauplius.
Longtemps considérés comme des mollusques, les cirripèdes (crustacé profondément modifiés) ont été reclassés dans les
crustacés
grâce à leur larve (travaux de Darwin en particulier).
Ci-dessous larves nauplius de balane et de crevette :
Examinons maintenant plus en détail les crustacés marins.
Les Cirripèdes
Les Cirripèdes sont des crustacés qui vivent fixés à l'état adulte. Chez ces animaux les pattes se sont transformées
en "fouets"
appelés cirres qui permettent de capturer le plancton et de respirer.
Dans ce groupe on trouve les Balanes ("bernacles"), Pouces-pieds & Anatifes.
Pas besoin de plonger pour observer des Balanes puisqu'elles se fixent sur les rochers d'un estran (zone régulièrement
immergée puis émergée).
Dès que la mer les recouvre l'animal ouvre sa carapace et sort ses cirres pour brasser l'eau.
Les balanes peuvent aussi se fixer sur des supports mobiles : coques de navire et cétacés. Les balanes constituent l'essentiel
du "fouling" qui
oblige au carénage régulier des navires.
Ci-dessous: Balanes sur un rocher, Pouces-Pieds, Anatifes, anatomie d'une balane
Seuls les pouces-pieds sont comestibles et constituent un met de choix.
Le plan d'organisation de la balane montre bien l'hermaphrodisme de l'espèce : présence d'ovaire et de testicule.
La balane dispose du pénis le plus long du règne animal (jusqu'à huit fois la longueur de son corps) et peut ainsi féconder son
voisin comme
le montre la vidéo.
Les crustacés planctoniques
Les Copépodes sont de minuscules crustacés (moins de 3 mm) qui constituent l'essentiel du zooplancton.
L'animal n'a qu'un oeil.
Les copépodes sont phytophages (se nourrissent de phytoplancton).
Le "krill" atlantique appartient aussi au zooplancton et vit en larges bancs denses qui s'étendent parfois sur près de 450 km.
Ces bancs sont repérables depuis la surface par la couleur brun-rouge qu'ils donnent à l'eau. Chaque individu mesure entre 2 et 4 cm et ressemble à une minuscule
crevette.
Ci-dessous Copépode et "krill" :
Les décapodes
Ne confondez pas les "crustacés décapodes" avec les "céphalopodes décapodes" (10 tentacules).
L'ordre des décapodes est très important et comprend entre autres le sous ordre des brachyoures (ou "vrais crabes").
Il y a 7 000 espèces de crabes (plus que d'espèces de mammifères).
Vous les connaissez tous :
Crabes & Araignées de mer, Cigales de mer & Langoustes, Homards & langoustines & Écrevisses, Pagures & Galathées, crevettes, etc.
Ils sont tous marins sauf les Écrevisses.
Chez les décapodes la tête et le thorax sont soudés : céphalothorax.
Le céphalothorax comprend 2 paires d'antennes et 5 paires d’appendices thoraciques et locomoteurs.
Certains décapodes ont un abdomen (pléon) très développé et chez d’autres il est atrophié et replié sous le thorax.
Les décapodes ne comptent pas que sur leur carapace - pourtant très robuste chez certaines espèces - pour se protéger.
Les techniques de protection sont diverses :
se réfugier dans les failles rocheuses
s'enfouir dans le sable
se camoufler (se couvrir d'algues ou être transparent ou encore mimétique c'est à dire se confondre avec l'environnement
bénéficier de la protection d'une anémone
Ci-dessous quelques décapodes méconnus car absents des plateaux de fruits de mer :
Macropode, Hippolyte (crevette des herbiers), Périclimenes (crevette des anémones), Inachus (crabe des anémones) :
Des décapodes géants Ci-dessous à gauche le Crabe araignée géant du Japon et à droite le Crabe royal du Kamchatka :
Le Crabe araignée du Japon est le plus gros arthropode au monde.
Isopodes et amphipodes
Les isopodes ont 7 paires de pattes identiques. Quant aux amphipodes le nombre de pattes dépend des espèces et le corps
Les isopodes sont comprimés dorso-ventralement alors que les amphipodes sont comprimés latéralement.
Parmi les isopodes (7 paires de pattes identiques) il y a la Ligie océanique ou ("cloporte marin").
La Ligie océanique ressemble beaucoup au cloporte de nos jardins. On la trouve que sur le haut des estrans rocheux.
C'est un crustacé curieux, il n'aime pas être immergé.
La Talitre (ou "puce de mer") est une amphipode qui ne pique pas contrairement à ce que laisse supposer son surnom.
Mais comme la puce, l'animal peut faire de grands sauts (50 fois sa taille).
Autre paradoxe c'est un crustacé des côtes sableuses mais qui craint l'immersion. L'animal suit la marée veillant à ne jamais se mouiller ; il a
un sens de l'orientation aigu qui intrigue les scientifiques.
Durant la journée et pour éviter la dessication, il vit dans son terrier creusé dans le sable ou sous les laisses de mer. Il ne sort qu'au crépuscule.
La Caprelle est un minuscule amphipode que l'on voit souvent sur les ascidies et qui fait penser à un Phasme.
Ci-dessous : Ligie océanique, Talitre et Caprelle :
Exclusivement marins, l'embranchement des échinodermes ("peau épineuse" en grec) comprend les Oursins, Ophiures, Astérides, Holothuries et Crinoïdes.
Le corps d'un échinoderme possède une symétrie rayonnée d'ordre 5, ce qui est unique dans le règne animal.
Particularité de cet embranchement : un système de canaux remplis d'eau en pression et se terminant par de minuscules pieds (podias).
Ce système hydraulique appelé système aquifère permet le déplacement de l'animal.
Les échinodermes sont acéphales (absence de tête). Les étoiles de mer ont à l'extrémité de chaque bras une tache oculaire (un oeil primitif).
Ces animaux ont un pouvoir de régénération important (surtout les Astérides).
Concernant la reproduction elle est uniquement sexuée ; les sexes sont séparés et la fécondation est
externe (émission des gamètes en pleine eau de façon simultanée par les mâles
et femelles).
Ci-dessous schéma du système aquifère chez l'étoile de mer :
L'eau rentre par la plaque madréporique ; un canal latéral par bras irrigant les centaines de podias de ce dernier.
La mise en pression des podias d'un bras permet le déplacement.
Les Crinoïdes
De cette classe qui était très abondante durant les ères primaires et secondaires le plongeur ne peut plus admirer que les comatules.
En effet les "crinoïdes vrais" (toujours fixés par un pédoncule) vivent dans les eaux profondes.
Les comatules sont le plus souvent fixées au substrat par leurs cirres mais elles peuvent se déplacer en cas de danger et
alors nager en pleine eau.
En mer du Nord et en Manche on peut rencontrer la Comatule commune. L'animal utilise ses bras pour pièger le plancton.
Ci-dessous : Comatule commune ; à gauche cramponnée au substrat et à droite posée sur des Clavelines.
Les Oursins (ou échinidés)
Chez les Oursins l'exosquelette a la forme d'une sphère : le test.
La peau est couverte de piquants acérés
La peau comprend aussi de minuscules pieds (podias) reliés au système aquifère qui permettent le déplacement de l'animal.
Les oursins sont des brouteurs herbivores. l'appareil masticateur composé entre autres de 5 dents est appelé "la lanterne d'Aristote".
En Manche et Mer du Nord on peut rencontrer l'oursin vert (ou "petit oursin"). En effet le diamètre de l'animal ne dépasse pas 4 cm.
L'Oursin coeur (Atlantique et Méditerranée) vit enfoui dans le sable.
Il s'agit d'un oursin irrégulier (symétrie bilatérale superposée à la symétrie pentaradiaire).
Il est surnommé le "mangeur de sable". Il est en effet limnivore : se nourrit de la matière organique contenue dans le sable. Chez cet animal
les mâchoires ("lanterne d'Aristote") ont disparu.
Ci-dessous à droite test d'oursin coeur. Observez les orifices qui laissent passer les canaux aquifères reliés aux podias.
La double symétrie est bien visible.
Les Astérides (ou étoiles de mer)
Chez les Astérides les piquants (qui piquent peu) sont disposés sur la surface supérieure des bras alors que les podias sont sur
la face inférieure.
Les podias, mus par la pression hydraulique, servent non seulement au déplacement mais aussi à ouvrir les deux valves d'un d'un coquillage.
Les étoiles de mer sont en effet de redoutables carnivores. Leur lenteur n'est pas un handicap puisque leurs proies sont surtout des bivalves fixés
(moules, huitres). N'ayant pas de mâchoires l'animal pratique la digestion externe (dévagination de l'estomac).
L'astérie a un sens olfactif très développé mais ses proies potentielles la détecte aussi à cause d'une substance (la sapodine) qu'elle dégage.
L'étoile de mer commune (Asteria rubens : "étoile rouge") peut parcourir 30 cm en une heure.
Les Astérides ont un pouvoir de régénération très important. On appelle autotomie cette capacité régénératrice.
Une astérie est capable de survivre si elle est amputée jusqu'à 75% de sa masse corporelle.
Ci-dessous : étoile de mer commune, Astérie dévaginant son estomac à l'intérieur d'une moule et Astérie en phase de régénération.
Cette très grosse étoile de mer est aussi très rapide : 1 mètre à la minute ; une moyenne de 15 bras ça aide ...
Les Ophiures
Chez les Ophiures La face orale (tournée vers le fond) porte la bouche. Il n’y a pas d’anus.
Ce sont des Animaux très mobiles les plus rapides des échinodermes (jusqu'à deux mètres à la minute). Les ophiures sont pourtant dépourvus de podias.
Aussi pour avancer ils ondulent leurs bras (au nombre de cinq et très fins).
Ce sont des animaux filtreurs qui capturent les particules de matière organique à l’aide des piquants des bras dressés à la verticale.
Il s'agit d'animaux sciaphiles (qui craignent la lumière) que l'on trouve souvent en retournant une pierre.
Les Holothuries
Les Holothuries ou "Concombres de mer" sont dépourvus de piquants mais ont un système de défense original.
Si l'animal se sent menacé, il projette de grands filaments collants et toxiques : tubes de Cuvier.
Il peut aussi expulser son intestin l'abandonnant à son prédateur. Le plongeur devra éviter de provoquer
de telles réactions de l'animal car elles exigent de celui-ci un effort épuisant.
La bouche d'in individu est entourée de tentacules rétractiles.
En Manche on peut rencontrer le Lèche-doigts et l'holothurie noire.
Alors que le Lèche-doigt est un planctophage suspensivore, l'Holothurie noire est un limnivore.
Ci-dessous Grand lèche-doigts blanc ; à gauche tentacules déployées ; à droite sur un estran et tentacules rétractées :
Grâce à ses tentacules collantes cet holothurie piège des organismes planctoniques et ensuite il lèche chaque tentacule pour se nourrir
d'où son nom vernaculaire (filtreur actif).
Ci-dessous l'Holothurie noire (vue générale) et un individu explusant des tubes de Cuvier de son cloaque.
L'Aurin ou "Poisson-thermomètre" trouve refuge à l'intérieur du corps d'une holothurie des sables.
Ce petit poisson serpentiforme s'introduit dans l'anus du concombre de mer.
Il sort la nuit pour chasser puis regagne son gîte en marche arrière.
Il y a débat entre les zoologistes pour savoir si la relation est parasitaire ou commensale (association dont l'un est bénéficiaire sans
que l'autre soit lésé).
Il s'agit d'un embranchement essentiellement aquatique même s'il existe quelques espèces de mollusques terrestres tels l'Escargot et la Limace.
Les mollusques sont des animaux qui ont un corps mou protégé par un manteau qui sécrète souvent une coquille.
Les mollusques n'ont pas de pattes mais disposent d'un large pied pour le déplacement (ou l'enfouissement).
Ils ont une langue râpeuse : la radula sauf les bivalves.
On distingue quatre groupes principaux de mollusques (des classes) :
les Polyplacophores (ou Chitons)
les Gastéropodes
les Bivalves (ou Lamellibranches)
les Céphalopodes
Les Polyplacophores
Chez les Polyplacophores ou Chitons (prononcez "kitons") le manteau sécrète une carapace composée de huit plaques.
Les Chitons vivent dans la zone de balancement des marées (estran) de préférence sous les pierres.
Grâce à leur large pied ils peuvent s'agripper solidement au rocher.
Pensez à remettre la pierre en place pour que le chiton découvert ne finisse pas dans le bec d'un goéland.
Ci-dessous Chiton vu de dessus et de dessous :
Les gastéropodes sont des brouteurs grâce à leur langue râpeuse (radula). Mais attention n'en déduisez pas qu'ils sont tous herbivores.
Car si certains broutent des algues, d'autres broutent des animaux fixés (éponges, cnidaires, bryozoaires, etc.).
Ci-dessous : radula d'un Ormeau et schéma de fonctionnement de la radula :
Les gastéropodes ont à l'avant une paire de tentacules olfactives : les rhinophores.
Les gastéropodes se déplacent par reptation avec leur large pied.
Ci-dessous Crépidule vue de dessous ; on observe le pied.
Dans la classe des gastéropodes il faut distinguer, selon la classification traditionnelle, trois sous-classes :
les prosobranches ou "escargots de mer"
les opisthobranches ou "limaces de mer"
les pulmonés dont font partie les gastéropodes terrestres (escargots et limaces)
Les "escargots de mer" (gastéropodes prosobranches marins)
Les prosobranches possèdent le plus souvent une coquille conique et spiralée.
L'animal subit une torsion lors du développement larvaire qui a pour
effet de ramener vers l'avant du coeur les branchies et l'anus. Chez les "escargots de mer" le pied comprend souvent un opercule qui ferme parfaitement la coquille lorsque l'animal est rentré dedans.
Chez les prosobranches les sexes sont séparés et la fécondation est interne.
Ci-dessous quelques "escargots de mer" : Patelle ("Bernique" en Bretagne), Crépidule, Nasse.
Pour neutraliser sa proie, le cône projette vers elle une trompe au bout duquel se situe une dent pointue, remplie de venin, la radula.
Les opistobranches ou "limaces de mer" sont dépourvues de coquille mais pas de système de défense ...
Le nom scientifique indique que les branchies sont situées l'arrière du coeur.
Sur le plan de la reproduction, les individus sont hermaphrodites synchrones (en même temps mâle et femelle) ;
la fécondation est interne et croisée.
Les opistobranches sont des brouteurs d'algues, d'éponges, de cnidaires fixés, de cirripèdes, etc.
Certaines espèces arborent de superbes couleurs. Une façon de dire : "je ne me cache pas ; ne cherchez pas à me manger ; je ne suis pas comestible" ;
elles concentrent dans leur organisme le venin des cnidaires dont elles se nourrissent.
D'autres espèces sont parfaitement mimétiques avec leur environnement.
Le "Lièvre de mer" ou Aplysie
C'est un herbivore. Dérangé il sécrète un liquide violacé surnommé "le vinaigre" pour décourager ses agresseurs. De plus sa chair n'est pas comestible.
Un individu peut mesurer jusqu'à 20 cm. Il peut se former de longues chaines de copulation lors de la reproduction.
Cet animal intéresse beaucoup les chercheurs dans les maladies neurodégénératives car ses neurones sont peu nombreux mais ils sont visibles à l'oeil nu ...
Ci-dessous une Aplysie et sa ponte :
Elysie verte
Les Elysies sont de minuscules "limaces de mer" herbivores (brouteurs d'algues vertes ou brunes).
On peut rencontrer cette limace sur les Codiums fragiles (algues vertes) dont il se nourrit.
Les chloroplastes ingérés par cette limace survivront plusieurs semaines à l'intérieur de ses tissus et continueront de produire des glucides dont
bénéficiera l'animal. Donc il s'agit d'un animal qui pratique la photosynthèse ...
Les nudibranches
Dans la classe des "limaces de mer" il y a l'ordre des nudibranches.
Les nudibranches sont des opistobranches dépourvus de parapodes mais dotés d'un panache branchial (doridiens) ou de papilles respiratoires (éolidiens).
En Zélande on peut ainsi admirer un nudibranche éolidien : la Flabelline gracile
Notez les papilles dorsales qui contiennent des cnidocystes fonctionnels provenant des cnidaires fixés dont l'animal se nourrit.
En Manche on peut tenter de découvrir le Tritonia des Gorgones.
L'animal ressemble à s'y méprendre à une branche de Gorgone ; le mimétisme comme moyen de défense.
Sur la côte atlantique on peut admirer le Doris cantabrique.
Comme moyen de défense cette limace dispose de plusieurs glandes remplies de longifoline
: une substance chimique toxique tirée des éponges qu’elle broute.
Ci-dessous accouplement de deux individus et ponte de Doridien :
Notez bien la position "tête-bêche" ; les rhinophores, le panache branchial à l'arrière de chaque individu.
Les Bivalves sont des mollusques benthiques : posés sur le fond ou fixés à un substrat dur ou profondément enfouis dans le fond sablo-vaseux
ou encore abrités dans des galeries qu'ils ont creusées.
Chez les Lamellibranches la tête (donc la radula) a disparu. Par contre les branchies sont très développées.
Ce sont des animaux filtreurs se nourrissant de plancton. Un courant d'eau est créé au niveau des siphons.
L'eau entre par un siphon inhalant puis passe par les branchies qui retiennent l'oxygène et les particules nutritives et ressort par le
siphon exhalant.
Ainsi la Moule commune peut pomper entre 45 et 70 litres d'eau par jour, une huitre plus encore.
Chez les bivalves la fécondation est externe. Un Bénitier (le plus gros des mollusques) peut émettre 50 millions de gamètes en une vingtaine de
minutes.
Huitre creuse
Appelée aussi "huitre japonaise" ou "huitre portugaise".
Elle se fixe sur les substrats durs (roche, poteaux, quais ...) pour former de véritables récifs (utiles contre la submersion marine).
Une fois détachée, elle n'est plus capable de se fixer à nouveau.
L'huître creuse est hermaphrodite protandre : elle est mâle la première année puis change de sexe.
La coquille Saint-Jacques
Ce bivalve est simplement posé sur le fond. Le mécanisme de survie est la fuite rapide en cas de menace. Il a été démontré que l'animal sent l'arrivée du
prédateur ; les yeux nombreux (200) mais primitifs, ne détecteraient que les variations de lumière.
Les deux valves sont asymétriques : l'une bombée et l'autre presque plate.
Espèce très appréciée des gastronomes ; on consomme le "corail" (les gonades) et la "noix" (muscule adducteur).
Ci-dessous un individu colonisé, l'épibionte est un bryozoaire ; les "yeux" de l'animal.
Le Pétoncle noir
Le Pétoncle noir ressemble à une petite coquille saint-jacques. Comme son grand cousin, il possède de nombreux yeux le long du manteau et peut aussi
fuir par hydropropulsion. Généralement fixé au rocher, il peut se déplacer, après avoir rompu son byssus.
Ci-dessous un invidu colonisé par des hydraires.
Les bivalves fouisseurs des estrans sablo-vaseux
La Coque s'enfouit seulement de quelques centimètre en profondeur car ses deux siphons sont très courts.
Par contre la Palourde européenne a des siphons beaucoup plus longs et peut s'enfoncer jusqu'à 20cm.
Le Couteau peut s'enfoncer encore plus profondément (jusqu'à 50 centimètres). A marée basse il laisse sur le sable un petit orifice en forme de trou de serrure
creusé par les deux siphons.
Les pécheurs à pied font remonter l'animal en surface en y déposant du gros sel pour faire croire à l'animal que la mer est remontée.
Le couteau arqué (espèce locale) se fait supplanter en Manche depuis 1990 par une espèce introduite : le couteau américain.
Vidéo : la pêche au couteau
La Mye des sables est un gros bivalve fouisseur fréquentant les fonds sablo-vaseux.
Enfouie, elle trahit sa présence par les extrémités des deux siphons soudés qui effleurent à la surface.
Déterrée, elle peut s'enfouir à nouveau très vite avec son pied qui est à l'opposé des siphons.
Ci-dessous Coque & Palourde :
Ci-dessous Mye des sables et siphons de l'animal :
Les bivalves foreurs
La Pholade
C'est une bivalve marin qui fore la roche tendre, y creuse des galeries dans lesquelles elle vit.
Elle creuse la roche par un mouvement de rotation de ses valves mais secréterait aussi aussi un substance corrosive.
On la rencontre dans divers substrats rocheux tendres (calcaire). Seuls ses siphons qui dépassent sont visibles.
Ci-dessous : roche perforé par le mollusque, les siphons du bivalve, aspect du laméllibranche : les deux valves écartées, le pied blanc.
Le Taret
La marine en bois eut beaucoup à souffrir des ravages de cet animal avant que les coques en bois ne soient recouvertes de minces plaques de cuivre.
Le taret est un bivalve à corps très allongé, vermiforme, qui s’attaquent aux bois immergés dans l’eau de mer ou l’eau saumâtre.
La coquille qui a perdu sa fonction de protection du corps est devenue l’organe de creusement mécanique de la galerie dans le bois.
Ci-dessous à gauche un taret sorti de sa galerie et à droite schéma indiquant la disposition de l'animal dans une pièce de bois.
Les Céphalopodes constituent la classe la plus évoluée des mollusques. Le pied s'est transformé en tentacules (ou "bras")
(couvertes de ventouses) pour la capture de proies.
Le nombre de bras est de 10 chez les seiches et calmars et de 8 chez les pieuvres ; on parle donc de "céphaloopodes décapodes et octopodes".
Ce sont de redoutables carnivores. La tête comprend deux yeux performants. La bouche dispose d'un bec puissant.
Les espèces les plus connues sont : la Seiche, le Calmar (ou Encornet), le Poulpe (ou Pieuvre).
Le système de défense d'un céphalopode est très sophistiqué :
nage à reculons rapide en éjectant violemment l'eau contenue dans la cavité pallèale
projection d'encre (sépia) sur l'agresseur
peut se camoufler en adoptant la couleur du fond (homochromie)
Céphalopodes de MMN
On peut observez chez nous surtout la seiche et la Sépiole.
Ci-dessous Seiche :
Ci-dessous une Sépiole zélandaise ; petit céphalopode mesurant 5 cm.
Les pontes des céphalopodes
Ci-dessous et de gauche à droite : grappe d'oeufs de seiche ("raisins de mer"), un oeuf de seiche avec l'embryon, ponte de Calmar et ponte de Poulpe :
Le Calmar géant
La photo ci-dessus qui circule sur la "toile" est un montage !
Certes le calmar géant existe mais il ne mesure pas 50 mètres mais au maximum 10 mètres (avec les tentacules).
Ci-dessous les deux vraies photos :
L'Argonaute
L’argonaute est un poulpe niché dans une coquille. Le corps peut mesurer 12 centimètres et sécrète une fine coquille : la "nacelle".
Seule la femelle est généralement observée, le mâle étant nain (2 cm) et ne sécrétant pas de coquille.
La "nacelle" est agrandie et réparées régulièrement. La femelle y dépose ses œufs tout au long de sa vie.
Cette organe participe aussi à la flottabilité de l’animal en retenant des bulles d’air.
Le terme "vers" désigne dans le langage courant tout ce qui rampe, se tortille ...
Les "vers" constituent non pas un embranchement ou phylum mais huit ; en fait six désormais puisque les
embranchements des échiuriens et des siponcles sont désormais obsolètes.
En plongée et sur les estrans on peut observer plusieurs groupes :
"vers plats" ou plathelminthes
"vers rubans" ou némertiens
"vers cuillères" ou échiuriens
"vers cacahuètes" ou siponcles
annélidés polychètes
Du fait de leur absence de segmentation les échiuriens et les siponcles ont longtemps été considérés comme
des embranchements distincts de celui des annélidés mais les analyses de phylogénie moléculaire confirment leur appartenance à
cet embranchement.
Les vers plats
Les plathelminthes (ou Vers plats) sont les vers les plus primitifs.
La reproduction asexuée (à partir d'un seul individu) par scissiparité
(division de l'individu en deux clones) est possible.
Ces animaux sont démunis d'appareils respiratoire et circulatoire ; la respiration se réalise par simple diffusion au travers des parois
cellulaires.
Le système digestif rudimentaire est dépourvu d'anus ...
Ce sont les premiers animaux triblastiques (bilatériens) : les muscles apparaissent, le corps peut se déformer pour assurer le déplacement.
Les Planaires
Les planaires sont extrêmement plats (épaisseur ne dépasse pas le millimètre) et abordent de belles couleurs comme les nudibranches
mais vous ne devez pas les confondre car ils sont dépourvus d'appendices (ni rhinophores ni de panache branchial).
En Manche on peut rencontrer la Planaire blanche qui peut atteindre 5 cm.
En eau douce vous pouvez observer la Planaire lactée qui peut mesurer 2 cm.
Cette espèce a une capacité de régénération étonnante ; même la millième
partie de son corps peut recréer un individu. Aussi est-il sujet à de nombreuses recherches.
Ci-dessous Planaire blanche et Planaire lactée :
Convoluta de Roscoff : un ver plat autotrophe
Le ver plat de Roscoff est minuscule (un centimètre maxi).
Il abore une superbe couleur verte car il héberge des algues unicellulaires qui par photosynhèse nourissent l'animal hôte (apports de sucres).
On peut observez l'animal dans les flaques d'eau à marée basse.
Ci-dessous à gauche quelques individus dans une flaque et à droite des milliers d'individus se dorant au soleil dans 1 mm d'eau et verdissant
le sable :
Les Némertiens
Ces vers ont un corps allongé, mince et mou d'où le surnom de "vers rubans".
La taille des adultes peut atteindre 30 mètres pour l'espèce Lineus longissimus - pas de nom vernaculaire.
Ils sont très cassants mais chaque fragment peut régénérer un ver entier (scissiparité).
Ci-dessous le fameux Lineus longissimus qui ne mesure ici que 5 mètres
Les Echiuriens
Le groupe des Echiuriens ne comprend qu'une centaine d'espèces et est désormais rattaché à l'embranchement des annélidés.
Les échiuriens possèdent un tronc cylindrique précédé d'une trompe rétractile qui la forme d'une cuillère.
L'espèce la plus connue est la Bonellie.
La Bonellie représente un cas de dimorphisme sexuel extrême. En effet, il faut deux ans à la Bonellie femelle pour devenir adulte
et acquérir une
taille de 1 mètre ; alors que le mâle adulte ne dépasse pas quelques millimètres. Encore au stade larvaire, le mâle se fixe à la femelle.
Son avenir est alors de vivre dans la trompe de celle-ci et de féconder tous les œufs qu'elle produit.
Ci-dessous la Bonellie (photo et schéma) :
Un Echiurien insolite : le "pénis" de mer
Ce ver peut atteindre 30 cm de long. Le corps est beige comme le sable vaseux dans lequel il creuse ses tunnels en forme de U.
L'animal chasse en sécrétant un filet de mucus collant, qui agglomère les particules nutritives dont il se nourrit.
La forme suggestive de ce ver en fait un met de choix en Chine, Japon et Corée.
Les Siponcles
Origine du surnom "ver cacahuète" car ressemblance avec la gangue quadrillée (qui renferme les cacahuètes).
Les siponcles sont des vers marins dont le corps est composé de 2 parties : un tronc non segmenté et un organe rétractable qui lui permet de
creuser.
L'espèce de Siponcle que l'on peut rencontrer chez nous est le "Siponcle nu" (Sipunculus nudus) qui creuse des galeries dans le sable ;
son règime alimentaire est limnivore. Il peut atteindre 15 cm de long.
En Asie les siponcles sont commercialisés pour l'alimentation humaine.
Ci-dessous : un "siponcle nu" sur l'estran et dans le commmerce :
Les annélidés
Le Ver de terre, le Ver de côte (ou Arénicole), la Sangsue
les vers tubicoles, avec leur superbe panache, font partie de cet embranchement.
Leur corps cylindrique est formé d’une succession de segments en forme d'anneau (ou métamères) tous semblables.
Seule la tête et la queue sont différentes. Chaque autre segment porte des parapodes (appendices pairs) munis de soies (poils durs).
Chez certaines familles, les parapodes portent aussi des branchies externes.
Les Annélides ont une grande capacité de régénération ; ils peuvent, selon les espèces, régénérer la région antérieure ou postérieure.
C'est l'embranchement composés des vers les plus évolués, céphalisation marquée ; apparition des appareils respiratioire et circulatoire.
l'embranchement des annélidés se scinde en trois classes :
les polychètes ("beaucoup de soies")
les oligochètes ("peu de soies")
les achètes ("pas de soies")
La classe des oligochètes comprend le ver de terre et des vers dulcicoles.
Les achètes sont dépourvus de soies et sont dotés de deux ventouses. Ce sont les sangsues.
Les annélidés que l'on rencontre dans les mers sont des polychètes. Ce sont eux qui sont décrits dans la suite de ce chapitre.
Polychètes - généralités
La classe des annélides polychètes c'est plus de 13 000 espèces, 80 familles ...
La très grande majorité des espèces sont benthiques (vivent sur le fond). Il existe cependant quelques rares espèces pélagiques.
Il faut distinguer parmi les polychètes du benthos :
les formes errantes, le plus souvent enfouies dans le substrat
les formes sédentaires ou tubicoles : vivent fixées dans un tube protecteur
Polychètes errants
Les espèces carnivores ont une trompe protractile appelée proboscis et munie de mâchoires .
Ci-dessous trois espèces de polychètes errants de Manche et mer du Nord : l'Arénicole, l'Aphrodite et la Gravette :
L'Arénicole n'a longtemps intéressé que les pêcheurs (excellent appât). Mais désormais ce ver intéresse aussi les chercheurs.
En effet son hémoglobine
possède des propriétés étonnantes : extracellulaire et pas typée (ni groupe ni rhésus) et dotée d'une capacité de stockage d'oxygème énorme.
L'hémoglobine d'arénicole est à la base d'un nouveau médicament qui permet de conserver plus longtemps les organes à transplanter.
Alimentation : l'Arénicole est limnivore (qui "mange du sable, de la vase") et en extrait les nutriments.
L'Aphrodite est un gros ver (peut atteindre 20 cm) ; c'est un ver fouisseur et carnivore.
La Gravette ou "néréis des sables" est aussi un ver fouisseur et carnivore.
Les vers de feu
Distribution géographique : Méditerranée orientale, Atlantique tropical.
Ce sont des polychètes errants dont les parapodes sont garnies de soies urticantes et rétractibles.
À l'extrémité des parapodes il y a aussi de petites branchies.
Ci-dessus et sur la photo de droite, les soies sont repliées mais l'on voit bien les branchies.
Les vers de feu sont des nécrophages.
Vers carnivores géants
Les eunicidés sont des polychètes errants de grande taille et carnivores.
L'espèce la plus dangereuse, pour les poissons (regardez la vidéo) est le ver "Bobbit".
Le ver Bobbit
Cet eunicidé peut atteindre jusqu'à trois mètres de long et 2,5 cm de diamètre
La tête porte 5 antennes courtes (palpes), une paire d'yeux et des trois paires de mâchoires rétractibles.
La nuit, quand il chasse à l'affût, il déploie ses mâchoires.
Le jour il est complètement enfoui dans son terrier ; la nuit, il sort son corps de quelques centimètres et attend que des proies passent à
sa portée.
"Bobbit" fait référence au fait divers lié à la famille américaine Bobbit dont la femme avait coupé le pénis de son mari.
Avec ses puissantes mâchoires, le ver Bobbit peut infliger de sérieuses blessures au plongeur trop curieux.
Les trois flèches sur la première photo, signalent les redoutables mâchoires.
Autres eunicidés
Moins dangereux pour l'homme, le ver géant de Méditerranée et le ver géant des Antilles.
À la différence du Bobbit qui ne quitte jamais son terrier, ces espèces sont très mobiles la nuit.
Polynoïdes
Ce sont des polychètes couverts de grosses "écailles" appelées élytres.
La tête porte deux paires d'yeux, trois antennes et une trompe protractile dotée de quatre mâchoires.
Exemple de ver à écailles : Eulagisca gigantea (pas de nom commun).
Ci-dessous deux photos de l'espèce : à gauche vue générale et à droite gros plan sur la trompe protactile et ses mâchoires.
Les Polychètes tubicoles sont des organismes s'abritant dans un tube fixé au substrat. Ce sont des filtreurs actifs ;
ils arborent un magnifique panache branchial qui piège le plancton.
Il ne faut pas éclairer ces Vers avec votre torche de plongée ; le panache se replie aussitôt dans le tube.
Ci-dessous les principales espèces de vers tubicoles.
Bispire
Le double panache branchial est caractéristique de l'espèce.
Lorsque le panache est rentré, on remarque la section du tube qui fait penser à un "8" (photo de droite ci-dessous).
Sabelle
C'est une espèce des fonds sablo-vaseux.
La photo ci-dessous à droite a été prise à Dunkerque.
Serpule
L'individu produit un tube calcaire sinueux incrusté dans le rocher.
Observez bien le double panache et l'opercule en forme d'entonnoir qui ferme le tube lorsque le ver s'y retire (photo de droite, ci-dessous).
Lanice
Polychète Sédentaire que l'on peut observer en grandes concentration lors des grandes marées sur les estrans sableux abrités :
"les gazons de Lanices".
Ci-dessous un individu et un "gazon de lanices" :
Le tube est constitué de grains de sable et est bien enfoncé dans le substat. L'animal répare son tube après chaque tempête.
On peut observer lors des grandes marées des gazons de lanices sur la plage des Hemmes de Marck.
Pomatoceros
La longeur du tube de section triangulaire peut atteindre 10cm.
Sur la photo de gauche ci-dessous, on peut voir aussi de minuscules spirorbes.
Spirorbe
Les petits tubes en forme de spirale ne mesurent que 3mm. On peut observer de grandes concentrations sur les thalles de Fucus.
Spirographe
Ce polychète tubicole est célèbre pour son superbe panache.
L'Hermelle
Cette espèce de ver sédentaire vit en colonie. Chaque individu édifie un tube de sable accolé aux autres.
De véritables récifs (très fragiles) se constituent alors.
Ci-dessous une colonie d'Hermelles et un individu extrait de son tube protecteur. Espèce absente de la mer du Nord mais très présente
en baie du Mont Saint Michel.
Arbre de noël
Spirobranchus giganteus a pour nom commun "arbre de noël" ; on comprend pourquoi en observant les photos ci-dessous.
Il s'agit d'un annélide polychète sédentaire des mers chaudes. Il vit en association avec les coraux durs.
Ci-dessous à gauche double panache branchial du ver et à droite un individu sorti exceptionnellement de son tube, pourquoi ???
Bryozoaire (du grec bryoza « mousse » et zoon « animal » donc « animaux mousse » du fait de leur aspect duveteux.
Mais les zoologistes préfèrent désormais le terme Ectoproctes (du grec ekto «dehors » et prokto « anus).
Il s'agit d'un embranchement très discret et donc peu connu des plongeurs.
Il s'agit d'un groupe de 5 000 espèces environ qui sont toutes coloniales et aquatiques. Les colonies sont en général sessiles (fixées).
Chaque individu (zoïde) de la colonie ne dépasse pas le millimètre. Le zoïde est constitué d’une partie vivante (polypide) entouré
d’une logette (cystide). Le polypide laisse paraitre sa couronne tentaculaire en forme de fer à cheval (lophophore) destinée à capturer
le phythoplancton ; les bryozoaires sont donc des filtreurs.
La disposition des zoïdes est très régulière, géométrique !
Aspect des colonies
Certaines espèces dites encroutantes forment de grandes plaques blanchâtres sur les algues (et en particulier les Laminaires) mais aussi sur des rochers, coquillages,
coques de navires, coquilles. D'autres espèces ont la forme d'arbustes ou de boules. De rares espèces sont pélagiques (flottent entre deux eaux).
Ci-dessous le schéma d'un zoïde de bryozoaire :
Notez le tube digestif en forme de U avec deux orifices dont un anus à côté du lophophore d'où le terme "ectoprocte".
Reproduction
Reproduction sexuée : les bryozoaires sont en général hermaphrodites protandres (d’abord mâle puis femelle).
L’oeuf fécondé donne une larve pélagique qui ensuite se fixe et est à l’origine d’une nouvelle colonie.
Reproduction asexuée : la croissance de la colonie (nouveaux zoïdes) se fait par bourgeonnement.
Chez les espèces dulcicoles des "bourgeons dormants" (statoblastes) peuvent se détacher de la colonie moribonde pour former
une nouvelle colonie. Ces "graines" sont transportées par les oiseaux pour une dissémination de l'espèce. Elles peuvent rester au sec très longtemps.
Ci-dessous "bourgeon dormant" de Cristatelle (bryozoaire dulcicole) observé au binoculaire.
Bryozoaires de Méditerranée
Ci-dessous la célèbre Dentelle de Neptune, le faux corail et le Bois de Cerf :
Les bryozoaires dulcicoles
Les bryozoaires sont aussi présents en eau douce.
Espèces benthiques
La Cristatelle est une espèce vagile alors que le Lophopier est sessile.
Ci-dessous : Cristatelle & Lophopier :
Espèce pélagique : la Pectinatelle
La Pectinatelle est originaire d’Amérique. Il s'agit donc d'une espèce introduite mais non invasive.
La colonie flotte entre deux eaux et peut atteindre un mètre (mais le plus souvent c'est de la taille d'un ballon).
Son apparence peut faire penser à une méduse.
Ci-dessous : une colonie géante, deux lophophores (photo macro) avec leur forme caractéristique de fer à cheval.
Nous abordons maintenant les groupes les plus anciens : les diblastiques.
Cnidaires - généralités
Il s'agit d'un embranchement uniquement aquatique et essentiellement marin qui regroupe anémones, gorgones, coraux et méduses.
Les cnidaires sont des animaux à symétrie radiaire. L'anatomie est simple : ni appareil respiratoire et circulatoire ; l'oxygène diffuse directement
à travers les tissus. Des muscles et un système nerveux rudimentaire permettent des mouvements limités.
Très différents en apparence, les cnidaires ont tous le même plan d'organisation : une masse gélatineuse comprenant un orifice unique entouré de
tentacules.
Cet orifice unique fait donc fonction en même temps de bouche de d'anus et il est orienté vers le haut pour les espèces fixées (forme "polype"),
vers le bas pour les espèces de pleine eau (forme "méduse").
Chez certaines espèces il y a alternance des phases "polype" et "méduse". C'est par exemple le cas de l'Aurélie (méduse commune).
Ci-dessous morphologie d'un polype et d'une méduse :
Les cnidaires peuvent être solitaires (un seul individu : Anémones, Méduses) ou coloniaux (Coraux, Gorgones, Physalie).
Les cnidaires peuvent être pélagiques (incapable de lutter contre le courant donc appartenir au plancton : les méduses)
OU fixée (anémones, gorgones, coraux, hydraires, ...)
Les cnidaires sont des carnivores mais certaines espèces "cultivent" des algues microscopiques pour complèter leur alimentation. Il s'agit donc d'une relation
symbiotique c'est à dire bénéfique pour les deux espèces.
Les cnidocytes
Les tentacules des cnidaires sont truffées de cellules urticantes : cnidocytes (ou cnidoblastes).
Chaque cnidoblaste est en fait une cellule avec un avec capteur (cnidocil) un minuscule harpon replié trempant dans une poche à venin.
Schéma d'une cellule urticante (cnidocyte ou cnidoblaste):
Dès que le cnidocil est effleuré le harpon sort de la poche et vient frapper la proie pour injecter le venin.
Les différents groupes de cnidaires
La classification des cnidaires est complexe et évolutive ...
Pour rester simple disons que l'on peut distinguer quelques grands groupes :
les hydrozoaires
les anémones et cérianthes
les alcyons, gorgones et coraux vrais
les méduses
Les hydrozoaires
Ce sont des cnidaires primitifs le plus souvent coloniaux.
On distingue dans ce groupe :
les hydraires
les siphonophores
les hydrocoralliaires dotés d'un squelette calcaire
Le Grand plumulaire (ou "plumes d'or") est une espèce superbe d'hydraire.
les siphonophores sont coloniaux et pleustoniques.
Ci-dessous deux espèces de siphonophores : la Physalie (ou "galère portugaise"), une espèce très dangereuse voire mortelle et la Vélelle
qui est inoffensive pour l'homme.
Pleuston : ensemble des organismes qui vivent à la surface de la mer, sans moyen de locomotion, souvent ramenés à la côte par les vents, les coura
Les siphonophores ont pour prédateur la Janthine un gastéropode pleustonique qui flotte en produisant des bulles d'air avec un mucus.
Le "corail de feu" est un hydrocoralliaire bien connu des plongeurs pour son contact cuisant.
Les anémones et cérianthes
Les anémones (ou actinies) sont des cnidaires solitaires et fixés.
Ce sont de redoutables prédateurs capables de paralyser de grosses proies (en les mitraillant de venin) puis de les dévorer.
Les anémones peuvent se reproduire par simple division : scissiparité.
Chez les cérianthes, les tentacules sont de deux tailles : les périphériques sont longs, ceux situés près de la bouche) plus courts.
Les actinies et cérianthes sont des hexacoralliaires (chaque polype comprend 6 tentacules ou un multiple de 6).
Alcyions, gorgones et coraux vrais
Les alcyonaires ("coraux mous") sont des colonies fixées de polypes ; colonie dotée d'un squelette mou (gorgé d'eau).
alors que chez les gorgones et coraux vrais, le squelette de la colonie dur et cassant (ne pas toucher).
Ce groupe appartient aux octocoralliaires (chaque polype ne comprend que 8 tentacules).
Les méduses
La méduse est un cnidaire (donc urticant) pélagique et solitaire (un seul individu).
Comme tous les cnidaires, le plan d'organisation est simple :
une masse gélatineuse avec symétrie radiaire (ni gauche, ni droite)
un orifice unique (orienté vers le bas pour les méduses)
des tentacules truffées de cellules urticantes : cnidocytes (voir plus haut)
ni appareils respiratoire et circulatoire ; l'oxygène diffuse directement à travers les tissus
Selon les espèces la bouche est entourée de lèvres courtes ou longues (appelées aussi "bras buccaux") qui
donnent parfois l'aspect "chou-fleur" à l'animal.
L'ombrelle contient des cellules musculaires qui permettent sa contraction pour un déplacement dans la colonne d'eau.
L'ombrelle est ceinturée d'ocelles (yeux primitifs) sensibles à la lumière.
Ne pouvant lutter contre les courants (d'où les fréquents échouages massifs), les méduses sont rangées dans le plancton (macroplancton).
Cnidaires de Manche et Mer du Nord
Cnidaires fixés et coloniaux
Ci-dessous deux photos d'Alcyon jaune (anthozoaire) : à gauche colonie à seize lobes et à droite une jeune colonie (un lobe) ;
les polypes sont pleinement épanouis. L'Alcyon jaune a un squelette mais peu rigide : "corail mou".
Ci-dessous à gauche Hydraire-antenne et à droite Gorgone verruqueuse.
L'Obélie (hydraire) constitue des colonies gazonnantes sur les frondes des laminaires.
Ci-dessous une colonie à gauche et à droite gros plan sur quelques polypes.
Cnidaires fixés et solitaires
Ci-dessous Actinie rouge (ou "Tomate de mer") en boule, actinie rouge avec tentacules déployées et Aénémone fraise :
Les deux espèces se ressemblent beaucoup ; seule différence les taches jaunes sur le pédoncule de l'anémone fraise.
Méfiez vous des noms vernaculaires. Le terme "fraise de mer" peut désigner l'anémone fraise mais
aussi une ascidie coloniale très jolie.
Ci-dessous à gauche Anémone verte et à droite Dahlia de mer.
L'Actinie verte (ou "anémone beignets" ou encore "ortie de mer") se rencontre souvent dans les cuvettes des estrans rocheux.
Elle ne peut pas rétracter ses tentacules. Elle est consommée en friture d'ou son nom.
L'Anémone dahlia peut avaler des proies importantes (petits poissons ou crustacés) grâce à la puissance de son venin.
Ci-dessous Anémone plumeuse (ou "Oeillet de mer") et la Sargatie élégante.
L'Oeillet de mer peut coloniser entièrement certaines épaves. Le nombre de tentacules chez la Sargatie peut avoisiner 200 ...
La Cérianthe se distingue des actinies par une double couronne de tentacules.
Méduses de Manche et Mer du Nord
Ci-dessous trois méduses fréquentes en MMN : Aurélie, Rhizostome, Chrysaore (ou Méduse rayonnée) .
L'Aurélie est facilement identifiable avec ses quatre "fers à cheval" qui sont les organes reproducteurs (gonades).
La Rhizostome qui est surnommé "méduse chou-fleur" ; elle est récoltée pour en extraire une protéine, le collagène qui permet de réaliser
des crèmes anti-rides et aussi de la peau artificielle pour les brûlés. Elle n'est pas urticante.
La Chrysaore a des lignes brunes sur l'ombrelle qui rappellent une rose des vents.
Cnidaires de méditerranée
Les anémones ( ou actinaires)
Ci-dessous Anémone des posidonies, Anémone soleil (ou dorée), Aiptasie verte et Anémone de feu :
L'Anémone de posidonie est un petit actinaire qui vit fixé sur une feuille de posidonie.
L'Anémone soleil (ou dorée) vit enfouie dans le sable jusqu'à la couronne tentaculaire.
L'Aiptasie verte a des tentacules translucides ; fixée dans les fissures des rochers.
L'anémone de feu est très urticante. De jour les tentacules sont entièrement repliées.
Les gorgones
On peut observer en Méditerranée de nombreuses espèces de Gorgones.
Ci-dessous : Anémone blanche, Anémone jaune et Anémone pourpre :
Le corail rouge de Méditerranée
Méduses de Méditerranée
Ci-dessous trois espèces que l'on peut rencontrer en Méditerranée : Pélagie, Cuboméduse, Méduse "oeuf au plat".
La Pélagie est très urticante mais non mortelle.
À la différence des espèces de l'Indo-Pacifique, la piqure de la cuboméduse (ou "guêpe de mer") de Méditerranée est bénigne.
La Méduse "oeuf au plat" (Cotylorhiza tuberculata) ne présente aucun danger.
Cette dernière "cultive" des algues unicellulaires symbiotiques : les zooxanthelles
qui constituent une partie de son alimentation.
Son ombrelle comprend un dôme jaune qui la fait ressembler à un oeuf au plat. Les extrémités des tentacules sont violettes.
De nombreux alevins s'abritent souvent dans les tentacules.
Les Cténaires sont souvent confondus avec les méduses.
Les cténaires sont des organismes pélagiques transparents et gélatineux dotés d'un seul orifice (comme les méduses) mais à la différence de celles-ci, ils
ne sont jamais urticants. Les tentacules sont truffées de cellules collantes (les colloblastes).
Un cténaire est beaucoup plus mobile qu'une méduse grâce à ces huit rangées de "peignes ciliés" locomoteurs. Donc les cténaires devraient plutôt être rangés
dans le necton plutôt que dans le plancton ...
Les cténaires sont hermaphrodites protandres ou synchrones. Ainsi la "Méduse américaine" peut s'autoféconder et comme de plus c'est une espèce euryhaline
et eurytherme (supporte des variations de salinité et de température) on comprend mieux la prolifération inquiétante de cette espèce dans différentes mers.
En mer Noire un autre cténaire a été introduit pour contrer la prolifération de Mnemiopsis leidyi ( ou "Méduse américaine") : la Béroé ovale.
Photo ci-dessous :
Dans les mers tropicales mais aussi en Méditerranée on peut observer un superbe cténaire : la Ceinture de Vénus.
Ci-dessous deux espèces de MMN ; à gauche Groseille de mer et à droite la fameuse Mnémiopsis
La Groseille de mer a deux tentacules alors que la Méduse américaine en est dépourvue.
Sur les deux photos on voit bien les rangées de peignes ciliés qui réfléchissent la lumière du phare.
Terminons par les métazoaires (animaux pluricellulaires) les plus primitifs : les spongiaires (ou éponges).
Généralités
Les Spongiaires sont des organismes très archaïques : les premiers animaux pluricellulaires apparus.
Les éponges n'ont pas d'axe de symétrie ni de tissus (ensemble fonctionnel de cellules) mais un amas de cellules.
Cet embranchement est uniquement aquatique et essentiellement marin.
La charpente d'un spongiaire est constituée de spicules de formes variées (aiguilles, baguettes, etc ).
Des cellules flagellées (choanocytes) créent un courant d'eau et captent des particules nutritives en suspsension dans l'eau.
Les éponges - morphologie
Les spongiaires ont des formes très diverses. Voir schéma ci-dessous :
Eponges - milieu de vie
On trouvera toujours les éponges sur le fond (animaux benthiques). Elles sont toujours
fixées (sauf au stade larvaire) : animaux sessiles.
Ci-dessous l'éponge la plus célèbre Spongia Officinalis puisque utilisée comme éponge de toilette car dépourvue de spicules.
Alimentation des éponges
Les éponges sont des microphages suspensivores (ou filtreurs).
Et plus précisément des filtreurs actifs car l'animal crée son propre courant d’eau.
Une éponge filtre son propre volume d’eau en 10 à 20 secondes en retenant pratiquement tous les particules ne dépassant pas 3 microns donc surtout
du phytoplancton.
Ci-dessous : schémas d'une éponge de type Ascon et d'un choanocyte.
Le courant d’eau est créé par les flagelles des choanocytes.
L'eau entre dans l'éponge par les nombreux pores minuscules (invisibles) puis est filtrée par les collerettes cilées des choanocytes puis est expulsée par
l'oscule (orifice bien visible).
La vidéo ci-dessus démontre la capacité remarquable de pompage des éponges.
Dans les eaux chaudes les éponges peuvent atteindre des tailles impressionnantes comme l'éponge barrique.
Les différents types d'éponges
Selon la nature des spicules on distingue :
les démosponges : spicules silicieuses
les éponges calcaires
Selon l'anatomie interne on distingue :
type Ascon : cavité ventrale unique
type Sycon : de nombreuses chambres à flagelles
type Leucon : réseau très ramifié, l'individu peut avoir plusieurs oscules
Reproduction des éponges
Reproduction sexuée : l'oeuf (ovule fécondée par un spermatozoïde) donne une larve qui nage librement quelques heures avant de se fixer et de se métamorphoser.
Reproduction asexuée : reproduction par bourgeonnement externe ou bougeonnement interne : gemmulation.
Ci-dessous bourgeonnement externe par coulure et gemmulation (éponge d'eau douce).
Éponges de MMN
Ci-dessous Éponge "fesse éléphant", Éponge "mamelles", Orange de mer et Sycon.
Certains éponges en forme d'outre peuvent être confondues avec les ascidies.
Si vous touchez légèrement une ascidie elle va se rétracter ce qui n'est pas le cas
d'une éponge car cette dernière est dépourvue de système nerveux.
Éponges de Méditerranée
Ci-dessous trois espèces observables surtout dans cette mer : Axinelle commune, Clathrine jaune, Oreille d'éléphant.
L' éponges de verre et l' éponge carnivore sont deux espèces abyssales mais qui peuvent être présentes aussi dans des grottes aux conditions
de vie ressemblant à celles des abysses : obscurité totale, température froide et constante.
Ci-dessous plusieurs individus de chacune des deux espèces.
L'éponge carnivore ne possède ni ostioles, ni oscules mais de longs filaments pour capturer de petits crustacés.
Elle ressemble plutôt à un hydraire (cnidaire) mais elle possède des spicules qui sont caractéristiques de l'embranchement des éponges.